Mm Aminatou Haidar, arrêtée vendredi 13 novembre à son arrivée à l’aéroport d’El Aaiun, au Sahara Occidental a été expulsée le lendemain par les autorités Marocaines, vers Lanzarote, îles Canaries, l’empêchant ainsi de rejoindre ses enfants, sa famille et les nombreux amis qui l’attendaient pour fêter la récompense internationale de son combat pour l’indépendance de son pays, le prix du Courage Civil de la fondation John Train.
Elle a subi de longues heures d’un interrogatoire harcelant s’apparentant à de la torture psychologique, visant à lui faire reconnaître la Marocanité du Sahara Occidental.
Les interrogatoires/pressions mêlés de méchante ironie se sont succédés de vendredi 13h à 3h du matin pour reprendre à 8 jusqu’à ce qu’on l’informe d’un départ sans lui préciser la destination à 10h 45. Elle a été continuellement filmée, et photographiée au flash, sans égard pour ses protestations de douleurs oculaires. Les 4 années de disparition forcée, les tortures et l’absence de soin lui ont laissé des séquelles importantes d’hypersensibilité.
Les autorités marocaines lui ont confisqué son passeport ainsi que son téléphone. C’est donc sans titre de transport qu’elle a été expulsée vers Lanzarote, la privant ainsi de la possibilité de voyager.
L’expulsion est intervenue sans l’accord préalable de l’Espagne, contrairement au droit international et mettant ainsi le gouvernement espagnol dans la position ambiguë habituelle.
Alors qu’elle refusait de descendre de l’avion à Lanzarote, demandant à repartir pour El Aaiun, et protestant ainsi contre cette atteinte au droit humanitaire international, la garde civile espagnole est intervenue pour le conduire à l’intérieur de l’aéroport.
Les autorités lui ont successivement promis de retourner à El Aaiun dans le prochain vol même sans passeport, puis l’ont informée qu’il n’y avait plus de place pour elle, confirmant leur complicité avec le royaume Marocain.
Aminatou a annoncé dans l’aéroport son souhait de manifester sa protestation par une grève de la faim illimitée, malgré la fragilité de sa santé.
La grève de la faim est hélas le dernier moyen restant trop souvent aux Sahraouis pour alerter le monde contre les injustices dont ils sont quotidiennement l’objet de la part de l’occupant marocain, en « liberté » surveillée dans le territoire ou incarcérés pour opinion politique.
Mm Aminatou Haidar est actuellement à Grande Canarie, où elle est entourée notamment de militants de la cause sahraouie, et de juristes aptes à la conseiller sur sa situation administrative du fait de la confiscation de son titre de voyage.
Le 16 novembre 2009