mercredi 29 septembre 2021

EM. Pour la justice européenne, aucune activité au Sahara Occidental sans les Sahraouis

Aujourd’hui 29 septembre 2021, la cour de Justice de l’UE a annulé les accords de pêche durable et de libéralisation des échanges conclus avec le Maroc et qui intègrent le Sahara Occidental.

Dans sa décision, la cour redit que le Sahara Occidental est un pays différent de tout autre pays au monde et donc que toutes les activités sur sa terre doivent avoir reçu le consentement du peuple sahraoui - via son représentant le Front Polisario - pour être légales. Les arguments du colonisateur marocain et de ses complices d’un bénéfice des activités pour les populations locales n’a aucune valeur. Seul l’accord des Sahraouis compte.

La cour européenne a entendu le peuple sahraoui. Tant qu’il n’a pas consenti, il refuse. La cour reconnaît la validité du refus de toute exploitation et exploration des ressources sahraouies par le Maroc et ses complices du monde entier.

Les bateaux de pêche européens doivent quitter les eaux du Sahara Occidental parce que le peuple sahraoui n’ont pas donné son accord à leurs activités. Elles sont illégales et de plus destructrices des écosystèmes et du monde marin.

À la flotte de pêche espagnole, s’ajoutent les navires suivant actuellement impliqués : Cap Blanc, omi 8814665, pavillon Hollande ; Ieva Simonaityte, omi 8607218, pavillon Lituanie ; Fishing Success, omi 9121091, pavillon Lettonie ; Helen Mary, omi 9126364, pavillon Allemagne ; Kapitan Morgun, omi 9120308, pavillon Lettonie ; Simonas Daukantas, omi 8607220, pavillon Lituanie ; Alida, omi 8224418, pavillon Hollande.

Pour la même raison d’illégalité, les entreprises françaises, Idyl, Azura doivent arrêter leurs activités agricoles et d’aquaculture (huîtres, palourdes…) dans la région de Dakhla, et partir.

Les plantations de tomates, melons, myrtilles épuisent les réserves en eau potable de la zone et la stérilisent pour l’avenir.

Les accords successifs de l’UE ont été passés avec le mauvais interlocuteur, l’occupant marocain a reçu à tort les paiements correspondants. Les exonérations à tort des frais de douane des produits sont maintenant des dettes à l’Europe.

La justice européenne ayant clairement tranché. Il va falloir que le peuple sahraoui reçoive ce qui lui est dû, ainsi que la compensation inhérente aux années de malpratique éthique et écologique de non respect de la terre et de la mer du Sahara Occidental.

Équipe Média le 29 septembre 2021
El Aaiun, Sahara Occidental occupé

mardi 28 septembre 2021

EM. Confiscation et accaparation de grarats au Sahara Occidental occupé

Le 18 septembre 2021, des bulldozers, des camions et des pelleteuses ont encerclé la zone d’Izik au nord-est de El Aaiun et commencé à démolir 100 maisons sahraouies. Ces maisons sont des habitations permanentes ou secondaires auxquelles sont accolées des tentes quand nécessaire. Elles sont sur des grarats.

Les Grarats sont des terres tribales qui ont des palmeraies ou des arbres du désert comme l'acacia. Il a des puits, ce qui rend superflu de chercher de l'eau ou de poursuivre la pluie.

Chaque Grarat compte des petites maisons et une ou deux khaimas (tentes). Certaines cabanes ont été construites au moment de la colonisation espagnole. Les sahraouis y habitent selon les modes de vie de leur culture et leur identité. Les terres sont transmises de pères en fils.

Les familles habitantes permanentes des cabanes tirent leur subsistance de l'élevage des chèvres et chameaux. Certains ont fait le choix d’habiter là après le confinement, pour échapper à la répression, aux menaces et intimidations des autorités d’occupation marocaines, plus particulièrement virulentes pendant la période de restriction sanitaire.

Les Sahraouis qui ont protesté contre les démolitions de leurs maisons ont été battus par la police, et poursuivis en justice. Certains sont restés impuissants face à cette destruction et se sont enfuis avec leurs enfants vers El Aaiun. Pour ceux qui ont accepté de parler aux journalistes d’Équipe Média, ils ne savent pas quels arguments opposer à l’accaparement violent de leur terre par le colonisateur marocain, parce qu’ils doutent qu’il existe un document écrit attestant de leur propriété familiale depuis des générations.

Le 22 septembre, 6 familles sahraouies vivant dans des cabanes similaires au sud ouest d’El Aaiun ont été attaquées. La zone est située entre l’aéroport et les grayer Boutabaa dit « Brareik Ethamban » (les cabanes des mouches).

Une des familles, la famille Boutabaa, a expliqué que c’est la troisième fois que les forces d’occupation démolissent leur maison, dont la première a été construite en 1960.

Les deux familles Boutabaa et Baija ont subi la violence policière pendant les destructions de leurs maisons. Leurs familles campent encore sur les terrains pour protester contre la décision des autorités d’occupation.

Il semble que les opérations de démolition et expulsion aient été surveillées par un hélicoptère militaire qui a été observé au-dessus de la zone sud ouest d’El Aaiun au même moment.

Selon les informations disponibles, il serait prévu que soient construits à Izik au moins 5 logements destinés à la police marocaine.

Il semble que la croissance des mafias, des cartels fonciers et de la spéculation immobilière effrénée sont en cause. Des terrains situés au Sahara Occidental occupé sont vendus par des intermédiaires sahraouis ou marocains avec des faux titres de propriété, ce qui alimente une spéculation foncière ne reposant sur rien.

En 2015, après une intervention similaire de destruction de maisons et expulsion des habitants sur des grarats situés à 15 km au nord d’El Aaiun, les terres avaient été confisquées. Les autorités d’occupation ont construit à cet endroit un centre de formation des agents d’intervention rapide.

Le 26 septembre 2018, à Edaoura, à 40 km au nord de El Aaiun, les autorités d'occupation avaient confisqué des terres appartenant à des Sahraouis et exercé des pressions sur leurs habitants pour qu'ils partent. Les gendarmes avaient également recouru à la force pour obliger les familles sahraouies à signer des contrats, ou à céder leurs droits au titre du contrat devant l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie.

La raison des expulsions était un projet Nour du Masen (entreprise marocaine d’énergie durable), de parc de production d’énergie d’origine solaire qui n’a toujours pas été construit.

Équipe Média, le 28 septembre 2021
El Aaiun, Sahara Occidental occupé