mercredi 15 septembre 2010

Aujourd'hui, un groupe de sénateurs français va soutenir l'occupation marocaine du Sahara Occidental

Communiqué de presse
Amis du Peuple du Sahara Occidental (APSO)
Le 15 septembre 2010

Aujourd'hui, un groupe de sénateurs français va soutenir l'occupation marocaine du Sahara Occidental

Le voyage des Sénateurs Français au Sahara Occidental occupé a été annoncé quelques semaines auparavant. Une coordination de 11 associations de défense des droits du peuple Sahraoui a, en réponse, fait officiellement une demande d’audience. L'association française Amis du Peuple du Sahara occidental (APSO) a répété les courriers soulignant l'importance de cette demande et appelant à la responsabilité et au devoir d'équité des sénateurs français en visite au Sahara Occidental.

Néanmoins, ceux-ci, Jackie Pierre, Bariza Khiari, Catherine Morin-Desailly, M. Cambon, Jean-Pierre Chaveau, Alain Gournac, Claude Jeannerot, Jean-Pierre Plancarde sont aujourd'hui à El Aaiun au Sahara Occidental, et ne vont pas rencontrer les associations de militants sahraouis qui luttent pour l’application du droit international. Les organisations sahraouies que les Sénateurs vont ignorer, travaillent toutes pour la mise en place du référendum que les forces de l’ONU sur le territoire essaient d’organiser. Ces mêmes défenseurs sahraouis du référendum de l’ONU sont qualifiés de « traîtres » par le Roi du Maroc.

Les sénateurs sont guidés par les officiels marocains pendant leur déplacement sur le territoire, et ont affirmé leur soutien à la proposition marocaine d'intégrer le Sahara Occidental au Maroc.

« L'appui des Sénateurs à l'occupation est politiquement imprudent et très contraire à l’éthique. Cela contribue directement à saper les efforts de l’ONU dans la résolution du conflit, par un travail à l’encontre du principe de la consultation du peuple du territoire. Les Sénateurs en refusant de rencontrer ou même de contacter les représentants éminents de la société civile sur le territoire, travaillent directement contre la position officielle de la France, qui soutient de droit du peuple Sahraoui l’autodétermination sur leur pays » a déclaré APSO, qui espère que le Ministère français des Affaires Etrangères va intervenir.

« Ignorer les voix qui travaillent pacifiquement pour le droit légitime à l’indépendance, est un fort regrettable signal à ceux poussent à des méthodes plus radicales contre les occupations illégales dans le monde » a déclaré APSO.

Les Sénateurs vont visiter les infrastructures autour de la pêche, du phosphate, de l’eau et de l’agriculture, en refusant d’entendre les explications des autochtones à qui cela a été confisqué, ils vont soutenir la colonisation. Un avis juridique de l’ONU, renouvelé par le Parlement Européen, a déclaré que la poursuite des l’exploitations des ressources naturelles du Sahara Occidental est illégale si les Sahraouis ne sont pas consultés.

Pour tout renseignement, contacter APSO,
APSOlument@yahoo.fr





Amis du Peuple du Sahara Occidental
Le 15 septembre 2010

Monsieur le Sénateur/Madame la Sénatrice

Dans nos deux précédents courriers à propos de votre visite au Sahara Occidental, nous vous avons demandé de rencontrer les représentants de la société civile sahraouie qui s’opposent au Maroc, et revendiquent l’application du droit international, pour la légitime autodétermination du Peuple Sahraoui.

Une coordination des 11 de ces organisations de défenseurs de droits des sahraouis vous a adressé une demande d’audience en vous indiquant tous leurs coordonnées, il vous est donc aisé de les contacter, puisqu’ils vous ont informés de leur disponibilité pour cela.

Nous vous rappelons que le Sahara Occidental est un Territoire Non Autonome, pour l’ONU et selon le droit international, c’est une colonie sous occupation marocaine. La Cour Internationale de Justice dans son Avis consultatif sur le Sahara occidental de 1975, a conclu qu'il ne pouvait établir aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara Occidental et le Royaume du Maroc. Par conséquent, la Cour a déclaré applicable le "principe de l'autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire ". (Rapport de la CIJ, 1975, p.68, § 162). L'occupation marocaine a été condamnée par l'ONU, et aucun état n’a reconnu les revendications marocaines.

« L’autonomie de la région » dont la presse vous attribue le soutien fervent, est une proposition qui va à l’encontre du droit international, à l’encontre de la position officielle de la France, et qui ne constitue en rien une solution au conflit. Cela fait perdurer le statu quo pendant lequel le Maroc pille illégalement les ressources du Sahara Occidental contre la volonté du peuple sahraoui, contre son bénéfice, et cela maintient 200 000 sahraouis en exil avec leur république, dans une situation de survie précaire dépendante complètement de notre aide internationale.

Si lors de votre présence au Sahara Occidental, vous acceptez de ne recevoir de commentaires sur les infrastructures autour de l’eau, l’eau du quotidien, de l’agriculture, de la pêche, du phosphate, que les personnes autorisées par le colonisateur Marocain, sans entendre les remarques et explications des autochtones à qui cela a été confisqué, alors vous soutenez la colonisation.

Cela va à l’encontre de nos valeurs françaises, que vous représentez en votre qualité de sénateurs.
Notre organisation proteste contre cet état des faits, et vous demande encore une fois d’organiser une audience avec les organisations qui vous ont écrit.

L’épouvantail du terrorisme par lequel vous justifiez vos propos, selon la presse marocaine, trouve assurément un lit favorable dans un pays, le Maroc, dont l’impunité internationale cautionne toutes les violations des droits de l’homme, sur la base de la première, la colonisation par la force de la terre de son voisin.

Recevez, madame la Sénatrice, monsieur le Sénateur, nous sincères salutations
Pour APSO et réseau
La présidente d’APSO

lundi 6 septembre 2010

Sahara Occidental, mines antipersonnel, prévention urgente

"Sauver des vies"


Depuis de nombreux mois nous travaillons, à la demande des Sahraouis des campements de réfugiés, à un projet de prévention des risques liés aux mines antipersonnel, appelé "sauver des vies".


On sait en effet que régulièrement des enfants, des jeunes ou des adultes sont mutilés ou tués par les explosions des mines qui se déplacent au gré des tempêtes de sable dans les zones où les Sahraouis nomadisent pendant les mois de novembre décembre janvier février.


Si des actions de repérages sont en place, le déminage prendra un temps très très long, et c'est donc très à propos que les sahraouis ont évalué le besoin de faire de la prévention, en a

mont des périodes ou les familles partent vers "lbadia".


Le projet est de former très rapidement une équipe de formateurs sahraouis, qui ensuite formera des intervenants. Les formateurs sahraouis seront formés par un spécialiste français du CNDH-A (Centre National de Déminage Humanitaire) qui se rendra dans les campements pour cette session particulière. Le CNDH-A a créé un outil pédagogique à destination des enfants (une bande dessinée bilingue arabe /francais) qu'il propose de remettre en quantité significative aux formateurs sahraouis.Ils ont aussi créé des kits pédagogiques...

L'association ASAVIM (Association Sahraouie des Victimes des Mines) coordonne le projet dans les campements, avec son spécialiste Gaici Nah, et APSO en france.

Les partenaires à l'iniciative du projet sont ASAVIM/ l'association Solidarité Enfants Sahraouis (Solensahr) - APSO/ le CNDH-A (centre national de déminage humanitaire).


Nous avons besoin d'autres partenaires pour soutenir le projet, en le faisant connaitre, et en le finançant car le projet dépasse nos possibilités.

Nous vous proposons d'être partenaire en apportant 50 euros. Associations ou individus, toute aide est la bienvenue.

Si vous êtes un particulier, le reçu de don vous permettra de bénéficier d'une déduction d'impôt (pour la france).


Merci d'accompagner le virement d'un mail à apsolument@yahoo.fr, qui répondra à toutes vos questions

compte de l'association au Crédit Mutuel, IBAN : FR7610278073130002019410194, BIC ou Swift : CMCIFR2A,

APSO Amis du Peuple du Sahara Occidental,

pour les chèques, contactez APSOlument@yahoo.fr


Chaque soutien à ce projet pourra sauver des vies.


APSO, le 6 septembre 2010


Ci-dessous le projet tel qu'il est actuellement, avec le détail des objectifs, du calendrier et du budget...


Prévention des risques liées aux mines antipersonnel, Campements de réfugiés sahraouis / zones libérés du Sahara Occidental
Projet en cours d’écriture, APSO, le 23 août 2010
Contexte du projet
Les campements de réfugiés sahraouis sont situés à proximité de la zone du Sahara Occidental contrôlée par la république Sahraouie.
Cette zone est encore très minée, et toutes les zones dangereuses n’ont pas encore été repérées et signalées malgré les efforts des Sahraouis accompagnés de Landmine Action, en vue de leur déminage. C’est aussi dans cette zone que les familles sahraouies en exil partent nomadiser.

Les Sahraouis nous ont alerté régulièrement des dangers courus par les enfants notamment. Du fait des tempêtes et de la particularité de la zone, les mines qui parfois ressemblent à des petites balles, se déplacent dans le désert, dans les espaces de jeux des enfants.
C’est plus particulièrement l’association ASAVIM et leur spécialiste Gaici Nah qui ont souligné la nécessité urgente d’accompagner un programme de prévention des risques liés aux mines antipersonnelles et autres restes de la guerre, auprès des enfants, jeunes et familles.
La période pendant laquelle les familles partent nomadiser se situe entre les mois de novembre et février, pendant lesquelles des enfants et jeunes sont régulièrement blessés, mutilés ou tués par des explosions de ces armes antipersonnelles.

Le partenariat initial est le suivant : ASAVIM / Solensahr - APSO / CNDH-A
ASAVIM : Association Sahraouie des victimes des mines
Solensahr : association Solidarité Enfants Sahraouis
APSO : Amis du Peuple du Sahara Occidental
CNDH-A : Centre National de Déminage et de développement Humanitaire d’Angers

La démarche élaborée entre les partenaires à l’initiative du projet est la suivante.
- Explication de la démarche aux partenaires institutionnels Sahraouis, ministères de l’enfance, la jeunesse, la santé, la femme, la sécurité.
- Identification d’une équipe de formateurs sahraouis
- Formation des formateurs sahraouis par les spécialistes français du CNDH-A
- Formations des intervenants par les formateurs sahraouis
- Interventions de préventions auprès des enfants, jeunes et adultes, dans les écoles, maisons des jeunes, maisons des femmes…

Le CNDH-A met à disposition une bande dessinée bilingue français arabe, support pédagogique à la diffusion de l’information sur les risques et dangers, et outils pour la formation et prévention.

Étant donnés les coûts, d’un projet initial de mise place de la formation en France, la proposition a évolué vers la construction d’un module de formation de formateurs directement dans les campements. Le CNDH-A assurant de toute façon les suivis et conseils à distance des intervenants se spécialisant.

Proposition de formation par le CNDH-A
1. Contenu de la formation de formateurs
Jour 1
- mise dans l’ambiance (thèmes généraux)
- le danger des mines et des restes explosifs de guerre
- les facteurs aggravants (soleil, humidité, environnement...)
- cas concrets de mise en situation et conduites à tenir
Jour 2
- les moyens de communication (pédagogie)
- les outils pour conduire une éducation au danger des mines (ERM)
- cas concrets de mise en situation et conduites à tenir
A l’issue de ces deux journées, les stagiaires sont en mesure de pouvoir assurer des séances de sensibilisation et d’éducation au risque auprès des populations. L’association leur proposera d’utiliser ses outils exclusifs pour y parvenir dans les meilleures conditions, notamment en laissant aux personnes sensibilisées des outils adaptés.

Responsabilités
Les partenaires Sahraouis sont chargés :
- de trouver un moyen d’acheminer les Bandes dessinées de France ou Espagne vers les campements
- d’expliquer et informer du projet les partenaires institutionnels sahraouis, ou Landmines action
- d’identifier l’équipe de formateurs sahraouis
- d’identifier les acteurs qui interviendront auprès des publics enfance jeunes…
- de demander aux partenaires un calendrier d’intervention
- d’accueillir le formateur du CNDH-A, et un représentant des autres partenaires francais
- de poursuivre la formation d’autres intervenants par la suite pour l’extension de la prévention
- de tenir un journal de bord imagé du projet

Les partenaires français sont chargés :
- de l’écriture en français du projet et des bilans / évaluations, et ré- évaluation des objectifs, de la coordination du projet (APSO)
- du suivi de la mise en place des actions, d’un soutien sur place si necessaire (APSO)
- d’assurer la formation des formateurs dans les campements de réfugiés (CNDH-A)
- de financer les coûts pédagogiques et de déplacement du spécialiste du CNDH-A et de la personne représentant le projet en France, et de coûts annexes (Solensahr, APSO, réseau)

Ce projet est une étape d’un projet existant (coordination apso) de constitution d’une équipe mobile de prévention des risques liées aux mines en direction des familles en badia.

Calendrier 2010 :
Formation de formateur : fin septembre, début octobre
Formation intervenants : octobre / novembre /décembre
Modules prévention : octobre / novembre / décembre

Budget (en déséquilibre au 23 août 2010)
Charges minimum :
Déplacement spécialiste CNDH-A : 600 euros
Déplacement référent apso : 600 euros
Déplacement référent sahraoui : 400 euros
Visas : 160 euros
Hébergements pour la formation : 100 euros
Salaire intervenant : 400 euros / jour > 800 euros
coût annexes : 200 euros
temps de travail coordination
acheminement documentation
Total : 2860 euros
Produits évaluation
Solensahr : 1200 euros
Partenaires français, espagnols, italiens : ?
APSO : temps de travail + ?
Reseau : ?
Autres partenaires français : ?
Sahraouis : acheminement documentation, hébergement

Les sites des partenaires : http://www.cndh-a.org/, http://ap-so.blogspot.com/, http://murominasahara.blogspot.com/

infos mines : http://www.the-monitor.org/index.php/publications/display?act=submit&pqs_year=2009&pqs_type=lm&pqs_report=western_sahara

Photos APSO, Bachro

dimanche 5 septembre 2010

El Aaiun n'est pas au Maroc

Salah Eddine Amaidan, athlète sahraoui de haut niveau, réfugié politique en France est actuellement au Sahara Occidental occupé, son pays natal, pour une visite familiale autorisée par les autorités françaises. Il est allé rendre visite à ses parents malades, faire connaissance avec ses neveux.

À son arrivée au Maroc, lors du long interrogatoire subit à l’aéroport, il a demandé des garanties aux services secrets marocains pour que son séjour auprès de sa famille, séjour sans caractère politique, se déroule sans problème.

C’est parce que Salah Eddine est resté très calme vendredi 3 septembre, face à l’attitude agressive et méprisante d’un policier marocain que les choses n’ont pas pris une autre tournure.

Salah Eddine était assis à l’extérieur du stade de la rue de Smara avec deux amies, après la rupture du jeûne quand trois policiers marocains en civil se sont approchés.
Les jeunes femmes ont eu peur parce que parmi eux se trouvait un policier dont tous les Sahraouis disent qu’il « cogne et ne parle pas », et dont une des jeunes filles, militante pour la cause de son pays, avait déjà subi la violence à plusieurs reprises.

À l’ordre crié par le policier de se lever, Salah Eddine en a demandé calmement la raison, et ne s’est pas levé. Il a informé le policier qu’il n’était pas marocain, quand celui-ci a exigé sa carte nationale d’identité, et a présenté les documents qu’ils gardaient ensemble, son passeport sahraoui et le sauf-conduit français lui tenant lieu de passeport.
Salah Eddine a ensuite décliné son identité Sahraouie, sa qualité d’athlète de haut niveau et son rôle de représentant du Polisario en Europe pour les aspects sportifs, puis a demandé au policier que celui s’adresse à lui avec respect une prochaine fois.

Alors que le policier répétait plusieurs fois « ici c’est le Maroc » pour justifier son interpellation et son agressivité, Salah Eddine a répliqué que ceci était valable pour Agadir mais qu’ils étaient là, au Sahara Occidental. Il a ensuite ré-expliqué avec pondération au policier le but familial de sa visite et lui a proposé de s’informer auprès des agents des services secrets qui le suivent et le surveillent constamment et qu’il a désigné dans la rue.
Salah Eddine a demandé à nouveau qu’on le laisse tranquille et les policiers sont partis en disant « désolés pour le dérangement ».

APSO, le 4 septembre 2010

  
Photo APSO