Vendredi 13 novembre 2009, à 12h30 GMT, Madame Aminatou Haidar a été arrêtée dans un impressionnant déploiement de forces de police Marocaines, à son arrivée à l’Aéroport d’El Aaiun, au Sahara Occidental.
Madame Aminatou Haidar est une grande défenseure des droits de l’Homme et de la cause de son pays, le Sahara Occidental, occupé par le Maroc depuis 1975. Elle a subit comme d’autres, les coup et les tortures et une disparition forcée pendant 4 ans, pour sa résistance pacifique et son opinion politique.
Son courage dans ce combat pacifique a été plusieurs fois internationalement reconnu et soutenu.
Elle a été honorée en 2006 du Prix pour les droits humains Juan Maria Bandres, en 2007 du Prix Silver Rose, dans la catégorie lutte pour la liberté et la dignité humaine, en 2008 du prix Robert F. Kennedy (RFK), en octobre 2009 du prix du Courage Civil de la fondation John Train.
Elle a d’autre part été nominée par le Parlement Européen pour le Prix des droits humains Andrei Sakarov, par la branche américaine d’Amnesty International pour le Ginetta Sagan Fund Award mais aussi pour le Prix Nobel de la Paix.
Son arrestation intervient alors qu’une très inquiétante recrudescence d’arrestations de responsable d’association de défense des droits de l’homme, d’étudiants, d’intellectuels sahraouis, de harcèlement de la jeunesse sahraouie, est orchestrée depuis le mois de septembre 2009 par les autorités marocaines.
Le récent discours du roi, appel à la haine civile contre un ennemi intérieur, les sahraouis, qui revendiquent la juste application de leur droit légitime à l’autodétermination et dont le Maroc est le colonisateur, sert de justification à des actes officiels et domestiques de barbares discriminations et violences arbitraires des Marocains sur les Sahraouis.
Le Sahara Occidental est un territoire non autonome selon l’ONU, en attente de décolonisation depuis 1963. L’invasion violente du territoire par le Maroc en 1975 a été condamnée sans relâche par l’ONU et le conseil de sécurité. Néanmoins, le sentiment d’impunité laissé par l’absence de réelles mesures de coercition internationales contre le Maroc, l’autorise à des extrêmes d’inhumanité contre la population sahraouie n’ayant pas fui vers les campements de réfugiés.
Nous, APSO et réseau sud de la France, espérons que ces actes graves contre des citoyens courageux et résistants pour leurs droits et leur identité ne resteront pas ignorés plus longtemps de quiconque est attaché aux valeurs fondamentales de l’humanité.