"L'autre côté du mur" est un nouveau film documentaire sur le Sahara Occidental.
A suivre les Sahraouis nous confiant leur histoire, ou les images des derniers mouvements massifs de résistance, nous découvrons comment plus de 35 ans de lutte du peuple Sahraoui ont mené au tout premier soulèvement du Printemps Arabe.
Dernière colonie d’Afrique, le Sahara Occidental voit depuis 35 ans sa population coupée en deux. D’un côté, les Sahraouis vivent sous l’occupation marocaine, sans aucune liberté d’expression et confrontés à la violente répression du régime ; de l’autre, plus de 165.000 réfugiés subissent l’exil en survivant dans les campements de réfugiés de la région de Tindouf en Algérie.
Séparées par un mur de sable de 2700 km érigé par le Maroc, les familles sahraouies ne perdent pourtant pas l’espoir d’être un jour réunies pour pouvoir exercer leur droit : celui à l’autodétermination.
Fin 2010, les Sahraouis se réunissent à Gdeim Izik en territoires occupés, pour un mouvement de protestation historique. Un soulèvement qui sera le premier du “Printemps Arabe”.
Le film donne la parole aux Sahraouis pour qu’ils nous racontent l’Histoire de leur pays, son passé, son présent et l’espoir qu’ils placent dans l’avenir. Des deux cotés du mur, les témoins et les acteurs de l’Histoire Sahraouie nous emmènent à la rencontre des indignés du désert.
"L'autre côté du mur", 2011, 49 minutes, réalisation Denis Véricel, production APSO, est disponible.
Pour voir la bande annonce, les autres informations utiles, rdv sur http://lautrecotedumur.wordpress.com
Pour tout renseignement concernant les projections publiques, projections-débats, pour les commandes du DVD du film, ...
Envoyez nous un message à : lautrecotedumur(@)yahoo.fr
ou à l'adresse mail d'Apso : apsolument(@)yahoo.fr (Les parenthèses sont à ôter)
Le DVD est disponible aux amis à 10 € l'unité + les frais de port pour l'envoi en France (1,45 €)
Paiement par chèque ou virement :
Compte APSO, Crédit Mutuel
IBAN : FR7610278073130002019410194, BIC ou Swift : CMCIFR2A
Pour les envois en nombre, voir les détails des frais de port ici http://ap-so.blogspot.com/p/lautre-cote-du-mur-le-film.html
mardi 6 décembre 2011
lundi 28 novembre 2011
Les Sahraouis et leurs amis à la fête de l’Huma de Lyon
Les Amis du Peuple du Sahara Occidental (APSO sud de la France) étaient à la fête de l'Humanité de Lyon ce samedi 26 novembre 2011.
Parmi 45 stands, l'association a proposé autour du thé des informations sur le Sahara Occidental, son histoire de décolonisation toujours inachevée, et l'actualité de la résistance dans les territoires occupés. Selon les organisateurs de la fête, 1200 personnes sont venues s'y rencontrer.
Au programme de la journée, deux conférences ont proposé une réflexion sur la réponse à la demande d’un meilleur partage des richesses comme un des éléments de sortie de la crise ; et des témoignages sur la place des femmes, des féministes dans le monde, qui souvent dans l’ombre, résistent, s’organisent et agissent pour leurs droits, pour le respect de la démocratie et des libertés.
Dans la soirée, trois concerts se sont succédés, une autre forme d’expression de lutte et de contestation, avec BARRIO POPULO rythme rock et poésie Française révoltée, puis L’HOMME PARLE (rythmes Alternatif/Hip Hop) de la lutte dans les pièges du monde moderne, et pour finir BROUSSAÏ, rythme Reggae et pertinence contemporaine.
Les publics variés se sont arrêtés au stand des APSO, dont certain très au fait de la cause sahraouie, et d'autres franchement étonnés de découvrir qu'un mur coupe le Sahara Occidental et sépare son peuple, mais surtout de l'état de désinformation de rigueur en France sur cette question de droit international.
Salah Eddine Amaidan, le sportif sahraoui de haut niveau, membre d'APSO, est venu renforcer l'équipe de Lyon et a mené des discussions très approfondies avec de nouveaux amis sur les questions géopolitiques.
La presse locale et nationale c'est bien sur fait écho de cette fête de l'Huma à Lyon qui a été une belle réussite...
APSO, le 28 novembre 2011.
Parmi 45 stands, l'association a proposé autour du thé des informations sur le Sahara Occidental, son histoire de décolonisation toujours inachevée, et l'actualité de la résistance dans les territoires occupés. Selon les organisateurs de la fête, 1200 personnes sont venues s'y rencontrer.
Au programme de la journée, deux conférences ont proposé une réflexion sur la réponse à la demande d’un meilleur partage des richesses comme un des éléments de sortie de la crise ; et des témoignages sur la place des femmes, des féministes dans le monde, qui souvent dans l’ombre, résistent, s’organisent et agissent pour leurs droits, pour le respect de la démocratie et des libertés.
Dans la soirée, trois concerts se sont succédés, une autre forme d’expression de lutte et de contestation, avec BARRIO POPULO rythme rock et poésie Française révoltée, puis L’HOMME PARLE (rythmes Alternatif/Hip Hop) de la lutte dans les pièges du monde moderne, et pour finir BROUSSAÏ, rythme Reggae et pertinence contemporaine.
Les publics variés se sont arrêtés au stand des APSO, dont certain très au fait de la cause sahraouie, et d'autres franchement étonnés de découvrir qu'un mur coupe le Sahara Occidental et sépare son peuple, mais surtout de l'état de désinformation de rigueur en France sur cette question de droit international.
Salah Eddine Amaidan, le sportif sahraoui de haut niveau, membre d'APSO, est venu renforcer l'équipe de Lyon et a mené des discussions très approfondies avec de nouveaux amis sur les questions géopolitiques.
La presse locale et nationale c'est bien sur fait écho de cette fête de l'Huma à Lyon qui a été une belle réussite...
APSO, le 28 novembre 2011.
jeudi 10 novembre 2011
Sahara Occidental, la guerre des pierres
À El Aaiun, au Sahara Occidental occupé, alors que les services municipaux de ramassage des ordures ne font plus leur travail depuis de nombreux mois, laissant cette fonction de la collectivité aux initiatives individuelles, d'autres fonctionnaires du royaume, policiers et miliaires, se montrent très actifs et caillassent les Sahraouis pour les empêcher de rester dans les rues.
Voir http://youtu.be/qLziWmOJwW0 édifiant à partir de la 6ème minute, et http://youtu.be/pXg-Z6LU-kA idem à partir de la 2ème minute.
Les rues sont donc autorisées aux ordures mais pas aux Sahraouis. Si cette politique qui semble s'être instaurée depuis un an est un défi à la propagande angéliste du Maroc sur le territoire occupé, c'est aussi une technique inédite de promotion du tourisme !
Les terrains vagues couverts de poubelles jalonnent la ville occupée autant que les débuts de constructions en parpaing toutes identiques qui témoignent de la volonté effrénée du Maroc d'attirer toujours plus de colons marocains dans ce désert qu'ils n'apprécient que pour les subventions qu'on leur donne pour s'y installer.
Pour les touristes non avertis, le Sahara Occidental est un territoire non autonome, la dernière colonie d'Afrique, qui attend qu'aboutisse le processus de l'autodétermination de son peuple originaire, le peuple Sahraoui. Le Sahara Occidental n’est pas le Maroc.
Les Marocains qui y vivent, et qui par pan-Sahraouisme peuvent s'affirmer sahraoui et porter les vêtements traditionnels, sont des instruments de la colonisation, déplacés là en pleine infraction à la légalité internationale.
Les tonalités orangées des murs des bâtiments, - couleur de crépis imposée de force par les autorités -, comme les places publiques en carton-pâte digne des cartes postales, sont des mirages proposés aux crédules, pour démontrer la bienveillance des autorités coloniales. Cela n'a cependant pas de rapport avec les immenses profits que le roi, ses généraux, les invités étrangers de marque, les entreprises marocaines, espagnoles, françaises... tirent directement ou indirectement des ressources naturelles volées à la terre sahraouie, contre la volonté du peuple.
Bien sûr, les choses dites ne sont pas les choses écrites, et les mensonges ont des impacts plus durables que la réalité qui se doit de se démontrer… alors il faut lire entre autres, l’avis du conseil de sécurité de 1975 et la déclaration 34/37 de l’ONU en 1979 :
"L'Assemblée générale [...] déplore vivement l'aggravation de la situation découlant de la persistance de l'occupation du Sahara occidental par le Maroc et de l'extension de cette occupation au territoire récemment évacué par la Mauritanie"…
Dans notre 21ème siècle, il reste une colonie en Afrique, la Sahara Occidental. L’Espagne son ancien colonisateur n’assume pas la responsabilité de l’administration qui lui échoit, pas plus qu’elle n’est cohérente dans son attitude avec le Maroc qui a colonisé partiellement le territoire à partir de 1975.
Les sahraouis vivent dans des campements de réfugiés, ou sous l’occupation avec ses violences quotidiennes. En territoires occupés, ils résistent contre le colonisateur quand la valse des diplomaties internationales ne démontre que leur inefficacité. Ils ripostent à coups de pierres au caillassage débridé des autorités.
APSO, le 10 novembre 2011
mardi 8 novembre 2011
Il y a un an, le Maroc attaque Gdem Izik, c'est la guerre civile à El Aaiun
Le 8 novembre 2010, au Sahara Occidental, les autorités marocaines lancent l'assaut contre un village de 7000 tentes dans lesquelles dorment des civils sahraouis, femmes enfants et vieillards.
20 000, 30 000 sahraouis s'étaient rassemblés dans le désert à proximité d'El Aaiun pour protester contre la confiscation de tous leurs droits dans leur pays occupé, dont celui primordial à l'autodétermination.
L'attaque a été d'une violence sans commune mesure, doublée d'un blocus sur la ville empêchant les familles sahraouies de venir secourir les leurs. Les colons marocains ont surenchéri à la violence, comme dans le plus mauvais des scénarii d'une occupation armée. Les scènes de guerre civile qui ont suivi ont laissé des traces encore visibles aujourd'hui sur la ville occupée.
Lors de l'attaque du campement par toutes les forces répressives marocaines associées, ce sont les postes de surveillance qui ont été d'abord neutralisés.
Parmi les jeunes hommes qui composaient les équipes de protection, Lfrir Kaziza, 21 ans, explique aujourd'hui comment la violence s'est déchaînée sur lui et ses compagnons, le 8 novembre avant l'aube et les jours suivants.
Les blessures et tortures que lui ont infligé les militaires marocains, restées sans réels soins depuis un an, le font souffrir constamment surtout après qu’il ait été récemment roué de coups par la police. Mais aller à l'hôpital pour les Sahraouis, c'est risquer d'y être refusé ou enlevé, torturé par les forces répressives marocaines.
Si c'est aujourd'hui le bras en écharpe de Lfrir qui attire l'attention, la douleur qui lui fait perdre connaissance quand il s'agit de changer ses bandages, l'insensibilité dans sa main qui semble morte, on remarque aussi ce qu'il tait. Une boiterie dont il dit finalement que c'est une autre trace de violence de la police marocaine, dans une bataille précédente pour l'indépendance de son pays.
Il est amaigri, fragile et comme aiguisé, mais la conscience de son identité sahraouie, l'aspiration à la liberté de son peuple, pour laquelle il agit depuis son adolescence ont lentement forgé une force qui dépasse sa souffrance, et qui le pousse à agir, et à oser parler aussi.
Lire ci-dessous son témoignage.
APSO, le 8 novembre 2011
Témoignage de Lfkrir KAZIZA
Je suis né le 15 octobre 1990 à El Aaiun, au Sahara Occidental occupé, j’ai 21 ans.
J’habite Avenue Smara, quartier Qouts, El Aaiun
En 2005, j’ai participé à l’intifada. J’étais dans les manifestations au collège et toutes les manifestations dans la rue. Je n’étais pas connu de la police marocaine qui ne m’a jamais attrapé.
En 2008, tous les Sahraouis ont commencé à parler de la question sahraouie : des violences et de la revendication pour l’autodétermination.
J’étais en 4ème dans un collège public, et j’ai été exclu de l’école.
Je participais puis j’organisais les manifestations dans mon école depuis 2005. On appelle ça les manifestations scolaires.
Je faisais aussi les drapeaux sahraouis sur les murs de la ville, mais personne ne savait que c’était moi.
La police venait régulièrement me chercher à l’école parce que je participais aux manifestations dans les rues et je me sauvais à chaque fois.
Une nuit, je suis entré dans l’école pour descendre le drapeau marocain et le remplacer par le drapeau Sahraoui. Le directeur m’a vu.
Ensuite il m’a convoqué pour me dire que j’étais exclu. J’ai demandé un document pour changer d’école, ce que le directeur m’a remis. Mais aucun directeur des autres écoles n’a accepté de me prendre.
Depuis que je suis jeune, je suis musicien, je joue de la guitare et je chante dans un groupe avec des amis.
Après 2005, nous avons écrit et composé des chansons pour la résistance et l’intifada.
Nous avons enregistré les chansons et filmé. Nous les avons mises sur youtube, et les Sahraouis se les transmettaient par leurs téléphones. Beaucoup de Sahraouis connaissaient nos chansons qui parlaient de la révolution, du pays, de chaque actualité, des événements de la lutte, comme Aminatou Haidar, les violences sur les militants…
En octobre 2010, je suis allé avec les premiers qui ont planté la tente à Gdem Izik. Nous avons planté la tente avec des amis.
Quand les familles ont commencé à être nombreuses, j’ai appelé ma mère qui est venue aussi avec la famille.
Je participais à l’organisation de notre campement et ma fonction était la surveillance du barrage des Marocains. Je faisais aussi les patrouilles qui surveillaient les alentours du camp pour la sécurité des femmes, des enfants et des vieux dans le camp.
La nuit d’avant l’attaque du campement par les forces de sécurité marocaines, j’étais de garde pour la sécurité d’une partie du campement.
Les Marocains nous ont attaqué en premier avant d’entrer dans le campement.
Nous étions 4 jeunes sahraouis, les soldats marocains sont arrivés dans deux camionnettes pour nous frapper et nous emmener dans les voitures.
A ce moment-là, j’ai été frappé violemment à l’épaule, avec la crosse d’une Kalachnikov.
La voiture dans laquelle j’étais et beaucoup d’autres sont allées dans le désert. Nous avons su après qu’il y avait une immense manifestation dans El Aaiun.
Dans le désert, nous sommes restés jusqu’à 16h.
Les soldats m’ont accroché les mains et bandé les yeux, et dans la voiture, ils m’ont frappé avec leurs mains leurs pieds, les matraques.
Il y avait 8 soldats pour me battre, j’étais tout seul, et je ne savais pas ce qui se passait pour mes amis. J’ai su après que c’était la même chose pour eux.
Ils m’ont battu jusqu’à ce que je perde connaissance. Je me suis réveillé dans le bâtiment dans lequel je suis resté au secret pendant 20 jours. Ma famille pensait que j’étais mort.
Ce bâtiment, je l’ai reconnu en sortant, il est avenue de Smara, proche de la caserne militaire, et c’est un orphelinat qui n’a jamais été en service. Un bâtiment vide d’habitude mais nous savons que c’est un endroit où les militaires de renfort sont hébergés et cachés quand il y a la guerre ici (les manifestations).
Dans le bâtiment où j’étais retenu, j’étais dans un groupe de 40 personnes. Nous étions dans une petite pièce. Chaque jour à partir de 6h du matin, les soldats venaient nous chercher par 5 pour nous emmener et nous torturer pendant 1 à 2 h.
Tous les jours j’ai été torturé d’une manière différente. J’étais blessé à l’épaule droite, je n’avais pas été soigné et j’avais très mal.
J’ai été brûlé avec les cigarettes et suspendu et battu dans la position que nous appelons le poulet en méchoui.
Un jour, on m’a conduit dans une pièce dans laquelle des cordes descendaient du plafond.
Les soldats m’ont demandé à quelle épaule j’étais blessé et j’ai répondu en pensant que c’est par l’autre qu’ils voulaient me suspendre.
Pendant 7 heures, ils m’ont suspendu par le bras de mon épaule blessée et ils m’ont frappé jusqu’à ce qu’elle casse. Les os de ma clavicule sont sortis de ma peau et l’os de mon bras s’est détaché de mon épaule.
J’ai été libéré au bout de 20 jours, le 28 novembre 2010. Ils m’ont conduit jusque ma maison, les yeux bandés. Après la libération d’un premier groupe 15 jours après Gdem Izik, ma famille avait appris que j’étais dans ce lieu.
Je suis allé tout de suite à l’hôpital, mais il était plein de militaires qui m’ont empêché d’entrer.
Je suis retourné à l’hôpital deux semaines après parce que mon bras était tout bleu et très gonflé.
Le médecin a dit qu’il ne pouvait rien faire d’autre que me couper le bras, et qu’il fallait que j’aille chercher une autre solution ailleurs.
Je suis retourné plusieurs fois à l’hôpital et on m’a toujours dit la même chose.
J’ai décidé de rester à la maison et d’utiliser les médicaments sahraouis : dsem et el hemera. C’est comme une crème qu’on fait avec des herbes et de la terre, et qu’on m’a mis tous les jours sur mon bras et mon épaule avant de bander.
Les hématomes et les gonflements sont petit à petit partis. Mais l’épaule était toujours cassée.
J’ai peur d’aller à l’hôpital parce que qu’un ami y a été attaqué par la police qui a essayé de le tuer. D’autres amis y ont été frappés et torturés par la police marocaine.
C’est un ami infirmier qui m’a soigné. Mon bras est bandé. Mon épaule et mon bras sont immobilisés depuis un an. Le bandage sert à me protéger du froid.
Petit à petit j’ai perdu la sensibilité dans mon avant-bras et dans ma main droite. Maintenant je ne peux plus rien attraper ni rien faire avec ma main droite. La douleur est toujours très forte dans mon épaule.
Il y a une semaine, la police m’a attrapé et m’a frappé à nouveau sur tout le corps.
Nous avons fait une manifestation dans la cour de notre école avec tous les étudiants pour fêter le retour du prisonnier politique El louali Amaidan. Au début il n’y avait que nous puis tous les Sahraouis des environs sont arrivés.
J’ai fait monter le drapeau sahraoui et nous avons crié les slogans pour l’indépendance.
La police est arrivée et tout le monde a essayé de fuir. Les élèves sont entrés dans les classes et ceux qui n’étaient pas étudiants sont sortis en courant de l’école.
La police m’a attrapé et conduit au grand commissariat. Je suis resté là 1 jour et demi. Les policiers m’ont frappé avec la nouvelle arme qu’ils utilisent. Une grosse matraque en bois.
Ils m’ont interrogé pour savoir pourquoi nous étions calmes depuis un an et que maintenant nous faisons des manifestations.
La douleur à mon épaule est devenue plus forte après les coups. C’est difficile de changer mon bandage. Il m’arrive de perdre connaissance dans la journée.
Je n’ai pas le droit d’étudier, ni de travailler. Le Maroc occupe mon pays par la force. Plutôt lutter et risquer la mort plutôt que de ne rien faire.
Recueilli par APSO Sahara, le 21 octobre 2011, à El Aaiun.
Pour tout complément d’information
Lfkrir Kaziza : 00212 6 23 43 75 09
Sliman Kaziza 00212 6 70 52 91 16
20 000, 30 000 sahraouis s'étaient rassemblés dans le désert à proximité d'El Aaiun pour protester contre la confiscation de tous leurs droits dans leur pays occupé, dont celui primordial à l'autodétermination.
L'attaque a été d'une violence sans commune mesure, doublée d'un blocus sur la ville empêchant les familles sahraouies de venir secourir les leurs. Les colons marocains ont surenchéri à la violence, comme dans le plus mauvais des scénarii d'une occupation armée. Les scènes de guerre civile qui ont suivi ont laissé des traces encore visibles aujourd'hui sur la ville occupée.
Lors de l'attaque du campement par toutes les forces répressives marocaines associées, ce sont les postes de surveillance qui ont été d'abord neutralisés.
Parmi les jeunes hommes qui composaient les équipes de protection, Lfrir Kaziza, 21 ans, explique aujourd'hui comment la violence s'est déchaînée sur lui et ses compagnons, le 8 novembre avant l'aube et les jours suivants.
Les blessures et tortures que lui ont infligé les militaires marocains, restées sans réels soins depuis un an, le font souffrir constamment surtout après qu’il ait été récemment roué de coups par la police. Mais aller à l'hôpital pour les Sahraouis, c'est risquer d'y être refusé ou enlevé, torturé par les forces répressives marocaines.
Si c'est aujourd'hui le bras en écharpe de Lfrir qui attire l'attention, la douleur qui lui fait perdre connaissance quand il s'agit de changer ses bandages, l'insensibilité dans sa main qui semble morte, on remarque aussi ce qu'il tait. Une boiterie dont il dit finalement que c'est une autre trace de violence de la police marocaine, dans une bataille précédente pour l'indépendance de son pays.
Il est amaigri, fragile et comme aiguisé, mais la conscience de son identité sahraouie, l'aspiration à la liberté de son peuple, pour laquelle il agit depuis son adolescence ont lentement forgé une force qui dépasse sa souffrance, et qui le pousse à agir, et à oser parler aussi.
Lire ci-dessous son témoignage.
APSO, le 8 novembre 2011
Témoignage de Lfkrir KAZIZA
Je suis né le 15 octobre 1990 à El Aaiun, au Sahara Occidental occupé, j’ai 21 ans.
J’habite Avenue Smara, quartier Qouts, El Aaiun
En 2005, j’ai participé à l’intifada. J’étais dans les manifestations au collège et toutes les manifestations dans la rue. Je n’étais pas connu de la police marocaine qui ne m’a jamais attrapé.
En 2008, tous les Sahraouis ont commencé à parler de la question sahraouie : des violences et de la revendication pour l’autodétermination.
J’étais en 4ème dans un collège public, et j’ai été exclu de l’école.
Je participais puis j’organisais les manifestations dans mon école depuis 2005. On appelle ça les manifestations scolaires.
Je faisais aussi les drapeaux sahraouis sur les murs de la ville, mais personne ne savait que c’était moi.
La police venait régulièrement me chercher à l’école parce que je participais aux manifestations dans les rues et je me sauvais à chaque fois.
Une nuit, je suis entré dans l’école pour descendre le drapeau marocain et le remplacer par le drapeau Sahraoui. Le directeur m’a vu.
Ensuite il m’a convoqué pour me dire que j’étais exclu. J’ai demandé un document pour changer d’école, ce que le directeur m’a remis. Mais aucun directeur des autres écoles n’a accepté de me prendre.
Depuis que je suis jeune, je suis musicien, je joue de la guitare et je chante dans un groupe avec des amis.
Après 2005, nous avons écrit et composé des chansons pour la résistance et l’intifada.
Nous avons enregistré les chansons et filmé. Nous les avons mises sur youtube, et les Sahraouis se les transmettaient par leurs téléphones. Beaucoup de Sahraouis connaissaient nos chansons qui parlaient de la révolution, du pays, de chaque actualité, des événements de la lutte, comme Aminatou Haidar, les violences sur les militants…
En octobre 2010, je suis allé avec les premiers qui ont planté la tente à Gdem Izik. Nous avons planté la tente avec des amis.
Quand les familles ont commencé à être nombreuses, j’ai appelé ma mère qui est venue aussi avec la famille.
Je participais à l’organisation de notre campement et ma fonction était la surveillance du barrage des Marocains. Je faisais aussi les patrouilles qui surveillaient les alentours du camp pour la sécurité des femmes, des enfants et des vieux dans le camp.
La nuit d’avant l’attaque du campement par les forces de sécurité marocaines, j’étais de garde pour la sécurité d’une partie du campement.
Les Marocains nous ont attaqué en premier avant d’entrer dans le campement.
Nous étions 4 jeunes sahraouis, les soldats marocains sont arrivés dans deux camionnettes pour nous frapper et nous emmener dans les voitures.
A ce moment-là, j’ai été frappé violemment à l’épaule, avec la crosse d’une Kalachnikov.
La voiture dans laquelle j’étais et beaucoup d’autres sont allées dans le désert. Nous avons su après qu’il y avait une immense manifestation dans El Aaiun.
Dans le désert, nous sommes restés jusqu’à 16h.
Les soldats m’ont accroché les mains et bandé les yeux, et dans la voiture, ils m’ont frappé avec leurs mains leurs pieds, les matraques.
Il y avait 8 soldats pour me battre, j’étais tout seul, et je ne savais pas ce qui se passait pour mes amis. J’ai su après que c’était la même chose pour eux.
Ils m’ont battu jusqu’à ce que je perde connaissance. Je me suis réveillé dans le bâtiment dans lequel je suis resté au secret pendant 20 jours. Ma famille pensait que j’étais mort.
Ce bâtiment, je l’ai reconnu en sortant, il est avenue de Smara, proche de la caserne militaire, et c’est un orphelinat qui n’a jamais été en service. Un bâtiment vide d’habitude mais nous savons que c’est un endroit où les militaires de renfort sont hébergés et cachés quand il y a la guerre ici (les manifestations).
Dans le bâtiment où j’étais retenu, j’étais dans un groupe de 40 personnes. Nous étions dans une petite pièce. Chaque jour à partir de 6h du matin, les soldats venaient nous chercher par 5 pour nous emmener et nous torturer pendant 1 à 2 h.
Tous les jours j’ai été torturé d’une manière différente. J’étais blessé à l’épaule droite, je n’avais pas été soigné et j’avais très mal.
J’ai été brûlé avec les cigarettes et suspendu et battu dans la position que nous appelons le poulet en méchoui.
Un jour, on m’a conduit dans une pièce dans laquelle des cordes descendaient du plafond.
Les soldats m’ont demandé à quelle épaule j’étais blessé et j’ai répondu en pensant que c’est par l’autre qu’ils voulaient me suspendre.
Pendant 7 heures, ils m’ont suspendu par le bras de mon épaule blessée et ils m’ont frappé jusqu’à ce qu’elle casse. Les os de ma clavicule sont sortis de ma peau et l’os de mon bras s’est détaché de mon épaule.
J’ai été libéré au bout de 20 jours, le 28 novembre 2010. Ils m’ont conduit jusque ma maison, les yeux bandés. Après la libération d’un premier groupe 15 jours après Gdem Izik, ma famille avait appris que j’étais dans ce lieu.
Je suis allé tout de suite à l’hôpital, mais il était plein de militaires qui m’ont empêché d’entrer.
Je suis retourné à l’hôpital deux semaines après parce que mon bras était tout bleu et très gonflé.
Le médecin a dit qu’il ne pouvait rien faire d’autre que me couper le bras, et qu’il fallait que j’aille chercher une autre solution ailleurs.
Je suis retourné plusieurs fois à l’hôpital et on m’a toujours dit la même chose.
J’ai décidé de rester à la maison et d’utiliser les médicaments sahraouis : dsem et el hemera. C’est comme une crème qu’on fait avec des herbes et de la terre, et qu’on m’a mis tous les jours sur mon bras et mon épaule avant de bander.
Les hématomes et les gonflements sont petit à petit partis. Mais l’épaule était toujours cassée.
J’ai peur d’aller à l’hôpital parce que qu’un ami y a été attaqué par la police qui a essayé de le tuer. D’autres amis y ont été frappés et torturés par la police marocaine.
C’est un ami infirmier qui m’a soigné. Mon bras est bandé. Mon épaule et mon bras sont immobilisés depuis un an. Le bandage sert à me protéger du froid.
Petit à petit j’ai perdu la sensibilité dans mon avant-bras et dans ma main droite. Maintenant je ne peux plus rien attraper ni rien faire avec ma main droite. La douleur est toujours très forte dans mon épaule.
Il y a une semaine, la police m’a attrapé et m’a frappé à nouveau sur tout le corps.
Nous avons fait une manifestation dans la cour de notre école avec tous les étudiants pour fêter le retour du prisonnier politique El louali Amaidan. Au début il n’y avait que nous puis tous les Sahraouis des environs sont arrivés.
J’ai fait monter le drapeau sahraoui et nous avons crié les slogans pour l’indépendance.
La police est arrivée et tout le monde a essayé de fuir. Les élèves sont entrés dans les classes et ceux qui n’étaient pas étudiants sont sortis en courant de l’école.
La police m’a attrapé et conduit au grand commissariat. Je suis resté là 1 jour et demi. Les policiers m’ont frappé avec la nouvelle arme qu’ils utilisent. Une grosse matraque en bois.
Ils m’ont interrogé pour savoir pourquoi nous étions calmes depuis un an et que maintenant nous faisons des manifestations.
La douleur à mon épaule est devenue plus forte après les coups. C’est difficile de changer mon bandage. Il m’arrive de perdre connaissance dans la journée.
Je n’ai pas le droit d’étudier, ni de travailler. Le Maroc occupe mon pays par la force. Plutôt lutter et risquer la mort plutôt que de ne rien faire.
Recueilli par APSO Sahara, le 21 octobre 2011, à El Aaiun.
Pour tout complément d’information
Lfkrir Kaziza : 00212 6 23 43 75 09
Sliman Kaziza 00212 6 70 52 91 16
samedi 15 octobre 2011
Suréquipement militaire et attaque des femmes à la matraque
El Aaiun, en territoires occupés du Sahara Occidental, est sous haute surveillance.
Depuis un an, depuis Gdem Izik, dans la chaleur ou la fournaise, le vent et le sable, la présence policière marocaine s’est faite plus ostensible.
Les accès à la ville, les rues et bâtiments publics, comme les quartiers sahraouis et les maisons des militants des droits de l’homme sont surveillés nuit et jour.
Les policiers et militaires sont pourvus de véhicules et d’équipement de plus en plus sophistiqués. Tenues et boucliers anti-émeute, de ceux que l’on voit en France, véhicules blindés, Humer achetés à l’Espagne pour un euro symbolique soutiennent l’état d’alerte permanent.
La concentration, l’éloignement des hommes des forces sécuritaires à des milliers de kilomètres de leurs familles dans un environnement désertique et hostile, la surveillance d’un peuple qui manifeste pacifiquement par des moyens non conventionnels sont autant d’ingrédients propices à mutinerie ou accroissement de cruauté.
Tout semble exacerbé pendant cette semaine d’octobre, quand trop d’événements symboliques sahraouis se profilent comme autant d’occasion de répression.
A partir du 10 octobre 2010, il y a un an, les 7000 tentes de «Gdem Izik » ont changé radicalement les données de la résistance sahraouie.
Le 12 octobre 1975 les Sahraouis déclarent l’unité nationale sahraouie, et la célèbrent chaque année.
Ce 12 octobre 2011, les autorités marocaines dans une ambiance de huis clos sécuritaire ont condamné à 15 ans de prison le policier marocain qui a exécuté le Sahraoui Said Dembar en décembre 2010.
Ce 13 octobre 2011 , Louali Amaidan, jeune résistant sahraoui, et prisonnier politique sort de prison après 5 ans d’une incarcération prononcée sans preuve. Il est accueilli en héros le 14 octobre à El Aaiun.
Ce 14 octobre aussi, Malainin Lakhal, secrétaire général de l’Union des journalistes et écrivains sahraouis (UPES) rend visite à sa famille par le biais du programme de l’ONU.
Lors de la manifestation de célébration de Gdem Izik, le 10 octobre, les policiers en civil optent pour la cruauté, et expérimentent eux aussi de nouvelles armes contre les populations civiles Sahraouie. Et notamment une matraque dont l’extrémité est acérée.
La militante Sultana Khaya, présidente du Fafesa, forum pour l’avenir de la femme sahraouie, est une fois de plus blessée au visage. En 2007, cette jeune femme a perdu un œil sous les coups de la police marocaine et n’a cependant jamais cessé de militer.
Selon les militants sahraouis, la présence de Sultana Khaya déchaîne une violence systématique de la répression marocaine contre elle. Les policiers en civil ou en uniforme ne parlent pas, ne préviennent pas, ils cognent. Que les souffrances et la mutilation n’aient pas arrêté Sultana cela dépasse la logique répressive, qui réitère sans effet les tentatives pour casser son courage et la réduire au silence. Les docteurs marocains ont constaté la blessure et prononcé une incapacité de 14 jours. Cette période pourrait être prolongée à 21 jours par les médecins espagnols qui examineront la blessure avec probablement plus d’objectivité du fait de leur éloignement du contexte.
Lors de la manifestation une autre femme a été sévèrement blessée à la tête avec la même arme.
L’escalade de la violence marocaine au Sahara Occidental occupé, l’acharnement contre les femmes sahraouies est un engrenage qui semble disproportionné et vain au regard de la ténacité de la lutte du peuple sahraoui.
APSO, 14 octobre 2011
Depuis un an, depuis Gdem Izik, dans la chaleur ou la fournaise, le vent et le sable, la présence policière marocaine s’est faite plus ostensible.
Les accès à la ville, les rues et bâtiments publics, comme les quartiers sahraouis et les maisons des militants des droits de l’homme sont surveillés nuit et jour.
Les policiers et militaires sont pourvus de véhicules et d’équipement de plus en plus sophistiqués. Tenues et boucliers anti-émeute, de ceux que l’on voit en France, véhicules blindés, Humer achetés à l’Espagne pour un euro symbolique soutiennent l’état d’alerte permanent.
La concentration, l’éloignement des hommes des forces sécuritaires à des milliers de kilomètres de leurs familles dans un environnement désertique et hostile, la surveillance d’un peuple qui manifeste pacifiquement par des moyens non conventionnels sont autant d’ingrédients propices à mutinerie ou accroissement de cruauté.
Tout semble exacerbé pendant cette semaine d’octobre, quand trop d’événements symboliques sahraouis se profilent comme autant d’occasion de répression.
A partir du 10 octobre 2010, il y a un an, les 7000 tentes de «Gdem Izik » ont changé radicalement les données de la résistance sahraouie.
Le 12 octobre 1975 les Sahraouis déclarent l’unité nationale sahraouie, et la célèbrent chaque année.
Ce 12 octobre 2011, les autorités marocaines dans une ambiance de huis clos sécuritaire ont condamné à 15 ans de prison le policier marocain qui a exécuté le Sahraoui Said Dembar en décembre 2010.
Ce 13 octobre 2011 , Louali Amaidan, jeune résistant sahraoui, et prisonnier politique sort de prison après 5 ans d’une incarcération prononcée sans preuve. Il est accueilli en héros le 14 octobre à El Aaiun.
Ce 14 octobre aussi, Malainin Lakhal, secrétaire général de l’Union des journalistes et écrivains sahraouis (UPES) rend visite à sa famille par le biais du programme de l’ONU.
Lors de la manifestation de célébration de Gdem Izik, le 10 octobre, les policiers en civil optent pour la cruauté, et expérimentent eux aussi de nouvelles armes contre les populations civiles Sahraouie. Et notamment une matraque dont l’extrémité est acérée.
La militante Sultana Khaya, présidente du Fafesa, forum pour l’avenir de la femme sahraouie, est une fois de plus blessée au visage. En 2007, cette jeune femme a perdu un œil sous les coups de la police marocaine et n’a cependant jamais cessé de militer.
Selon les militants sahraouis, la présence de Sultana Khaya déchaîne une violence systématique de la répression marocaine contre elle. Les policiers en civil ou en uniforme ne parlent pas, ne préviennent pas, ils cognent. Que les souffrances et la mutilation n’aient pas arrêté Sultana cela dépasse la logique répressive, qui réitère sans effet les tentatives pour casser son courage et la réduire au silence. Les docteurs marocains ont constaté la blessure et prononcé une incapacité de 14 jours. Cette période pourrait être prolongée à 21 jours par les médecins espagnols qui examineront la blessure avec probablement plus d’objectivité du fait de leur éloignement du contexte.
Lors de la manifestation une autre femme a été sévèrement blessée à la tête avec la même arme.
L’escalade de la violence marocaine au Sahara Occidental occupé, l’acharnement contre les femmes sahraouies est un engrenage qui semble disproportionné et vain au regard de la ténacité de la lutte du peuple sahraoui.
APSO, 14 octobre 2011
samedi 8 octobre 2011
Il y a un an, Gdem Izik
Il y a un an, les Sahraouis plantaient la tente dans le désert à proximité de El Aaiun. Et ensuite ? Ce qu’on a appelé le Printemps arabe. Début de l’époque formidable de la chute en effet domino de dictatures arabes…
Dans tout le Sahara Occidental occupé, en juillet puis début octobre 2010, les premières tentatives de campements de Sahraouis ont été violemment empêchées. À partir du 7 octobre néanmoins, les Sahraouis sont sortis massivement de leurs villes occupées et malgré les interdictions, intimidations, supplications, destructions par les autorités coloniales marocaines, ils ont planté la tente dans leur désert.
Le campement proche de El Aaiun à Gdem Izik grossit rapidement à quelques milliers de Sahraouis. Ce mouvement sahraoui de protestation, de résistance devient rapidement un immense événement populaire et démocratique.
Malgré les dangers latents, les blocus, l’oppression des autorités marocaines, un nouvel élan est pris par la résistance sahraouie face à la discrimination généralisée qu'ils subissent dans leur pays occupé, où ils sont privés de leur droit fondamental à l’autodétermination.
Les jeunes Sahraouis organisent le campement de Gdem Izik qui atteint rapidement 7000 tentes, soit 20 à 30 000 personnes. Ils créent des quartiers pour faciliter l’organisation logistique : circulation, approvisionnement, soins. Ils élisent les comités politiques de négociation avec les autorités, organisent les séances de prises de décision collectives…
Le 24 octobre, un enfant est tué par les militaires marocains alors qu’il était dans une voiture qui ravitaillait le campement. C’est la première victime innocente de la manifestation.
Le 8 novembre 2010, après 4 jours de négociations, de promesse de rapport de force, de tentatives démagogiques pour résoudre ce problème épineux pour eux, les autorités marocaines lancent avant l’aube l’assaut sur le campement de Gdem Izik, sur les femmes, les vieux et les enfants. Ce même jour, les forces sécuritaires imposent un blocus à la ville de El Aaiun, empêchant les familles sahraouies de venir au secours des leurs. La violence explose, réponse sahraouie à la violence qu’on oppose à leur pacifisme, déchaînement gratuit des colons. Les autorités raflent les jeunes sahraouis. Plusieurs centaines d’entre eux sont torturés et emprisonnés abusivement. Le même sort est réservé aux militants des droits de l’homme et journalistes sahraouis.
L’ONU sous la pression de la France s’abstient d’envoyer une commission d’enquête indépendante.
Pour Noam Chomsky, cette invention, 20 à 30 000 sahraouis sortis des villes occupées pour vivre comme leurs ancêtres malgré l’interdiction, cette protestation contre la colonisation est l’origine du Printemps arabe.
Depuis les peuples de Tunisie, Egypte, Libye se sont débarrassés de leurs dirigeants. Dans le silence de nos médias français, au Maroc, les jeunes ont constitué le Mouvement du 20 février qui grossit en importance et audace, et malgré les répressions meurtrières, fait fleurir des « Mohamed 6 dégage ! ». Cela renforce les courageux opposants à la monarchie dictatoriale.
Il y a un an naissait le campement de Gdem Izik. Nouveau symbole de la résistance sahraouie, nouvelle étape de la violence illégale et impunie du Maroc. Parmi les Sahraouis arrêtés pour leurs activités militantes, une vingtaine sont toujours maltraités dans la prison de Salé au Maroc, grossissant les rangs des prisonniers politiques sahraouis, pour certain incarcérés depuis 8 ans pour leurs opinions.
Il y a un an naissait Gdem Izik. Le système colonial n’aura plus jamais le même poids sur l’aspiration du peuple Sahraoui au respect de son droit international, à l’autodétermination sur son avenir, sa terre et ses ressources. Certains anciens se souvenaient du goût de la liberté, les plus jeunes y ont maintenant goûté.
APSO, le 8 octobre 2011
jeudi 29 septembre 2011
Le printemps arabe au Sahara Occidental, une fois de plus étouffé par l'armée et les colons marocains
Déclaration.
Une fois encore dans la partie occupée du Sahara Occidental, des civils sahraouis ont été violemment agressés pour avoir revendiqué pacifiquement le respect de leur droit à l’autodétermination sur leur terre et ses richesses naturelles.
Après les violences d’El Aaiun en novembre 2010, celles de Dakhla en février 2011, à nouveau les autorités marocaines ont soutenu militairement et encouragé la violence civile des colons contre les Sahraouis.
L’escalade dans la trahison des valeurs démocratiques affichées par le Maroc atteint à chaque fois à un nouveau degré, et ajoute une démonstration de l’absence totale de respect des obligations internationales de cette puissance colonisatrice sur le peuple sahraoui autochtone.
Le Sahara Occidental est un territoire non autonome, reconnu comme tel depuis 1963 par les Nations Unies, une colonie dont le processus de décolonisation n’est toujours pas abouti.
Le réseau des Amis du Peuple du Sahara Occidental, - APSO national, APSO Avignon, APSO Lyon, APSO 35 Bretagne, APSO USA, APSO Togo, OF2PS, Solensahr, Solidarité Maroc 05, Arcadie - soutient les familles sahraouies dont les biens ont été détruits, et dont les membres enfants, jeunes et anciens, hommes comme femmes ont été tués ou blessés.
Les tirs à balles destinés à disperser la foule des manifestants sahraouis, l’intrusion de militaires et policiers armés dans les domiciles privés sahraouis afin de rafler des jeunes hommes, les arrestations arbitraires et massives, les tortures, les jugements trafiqués, les meurtres impunis sont inacceptables et condamnables par la communauté internationale.
Les Sahraouis arrêtés pour leur identité doivent être libérés immédiatement et sans condition, comme ceux qui ont été arrêtés ces derniers jours à Dakhla, qui sont en prison suite du démantèlement violent du campement de Gdem Izik depuis presque un an, ainsi que les prisonniers politiques enfermés depuis 2003.
Nous devons connaitre le sort des plus 500 Sahraouis disparus…
Autant d’arguments accumulés en faveur d’une surveillance active des droits des Civils sahraouis par la mission de l’ONU chargée de surveiller le cessez le feu et d’organiser le referendum d’autodétermination depuis 20 ans !
La France n’a pas un rôle à la hauteur de ses responsabilités, elle soutient le Maroc contre toute logique juridique internationale, opposant son veto au Conseil de Sécurité pour la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme, et cautionnant le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental notamment par le biais d’accords EU-Maroc qui laissent au Maroc la liberté de définir leur zone d’application. Cela doit changer.
Cela doit changer, même si aujourd’hui le courage a manqué à une quarantaine de députés européens dans l’exercice de leur devoir suite au Traité de Lisbonne d'établir l'intégrité légale d’un des traités internationaux conclus par l'UE. 302 parlementaires ont refusé l’examen de la pertinence juridique de l’accord de pêche UE-Maroc par la Cour Européenne de Justice.
Les Sahraouis, en territoires occupés, en exil, n’ont jamais exprimé leur volonté de la pêche des navires européens dans leurs eaux, pas plus qu’ils n’en bénéficient. Cela doit être entendu, et considéré quelles qu’en soient les conséquences.
Cette situation inadmissible changera parce que 221 députés néanmoins se sont prononcés pour la vérification juridique, et par conséquence exprimé leur volonté d’une attitude internationale s’assurant du respect du peuple Saharoui.
Nous souhaitons que le Président Sarkozy invité une nouvelle fois par le roi du Maroc aujourd’hui pour l’inauguration en grande pompe des travaux de construction de la ligne TGV Tanger-Casablanca, use de son influence pour la normalisation rapide et honorable de la situation du Sahara Occidental et sa conséquence directe, une position sans faux semblant ni hypocrisie du Maroc sur la scène internationale.
APSO et réseau, le 29 septembre 2011
Une fois encore dans la partie occupée du Sahara Occidental, des civils sahraouis ont été violemment agressés pour avoir revendiqué pacifiquement le respect de leur droit à l’autodétermination sur leur terre et ses richesses naturelles.
Après les violences d’El Aaiun en novembre 2010, celles de Dakhla en février 2011, à nouveau les autorités marocaines ont soutenu militairement et encouragé la violence civile des colons contre les Sahraouis.
L’escalade dans la trahison des valeurs démocratiques affichées par le Maroc atteint à chaque fois à un nouveau degré, et ajoute une démonstration de l’absence totale de respect des obligations internationales de cette puissance colonisatrice sur le peuple sahraoui autochtone.
Le Sahara Occidental est un territoire non autonome, reconnu comme tel depuis 1963 par les Nations Unies, une colonie dont le processus de décolonisation n’est toujours pas abouti.
Le réseau des Amis du Peuple du Sahara Occidental, - APSO national, APSO Avignon, APSO Lyon, APSO 35 Bretagne, APSO USA, APSO Togo, OF2PS, Solensahr, Solidarité Maroc 05, Arcadie - soutient les familles sahraouies dont les biens ont été détruits, et dont les membres enfants, jeunes et anciens, hommes comme femmes ont été tués ou blessés.
Les tirs à balles destinés à disperser la foule des manifestants sahraouis, l’intrusion de militaires et policiers armés dans les domiciles privés sahraouis afin de rafler des jeunes hommes, les arrestations arbitraires et massives, les tortures, les jugements trafiqués, les meurtres impunis sont inacceptables et condamnables par la communauté internationale.
Les Sahraouis arrêtés pour leur identité doivent être libérés immédiatement et sans condition, comme ceux qui ont été arrêtés ces derniers jours à Dakhla, qui sont en prison suite du démantèlement violent du campement de Gdem Izik depuis presque un an, ainsi que les prisonniers politiques enfermés depuis 2003.
Nous devons connaitre le sort des plus 500 Sahraouis disparus…
Autant d’arguments accumulés en faveur d’une surveillance active des droits des Civils sahraouis par la mission de l’ONU chargée de surveiller le cessez le feu et d’organiser le referendum d’autodétermination depuis 20 ans !
La France n’a pas un rôle à la hauteur de ses responsabilités, elle soutient le Maroc contre toute logique juridique internationale, opposant son veto au Conseil de Sécurité pour la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme, et cautionnant le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental notamment par le biais d’accords EU-Maroc qui laissent au Maroc la liberté de définir leur zone d’application. Cela doit changer.
Cela doit changer, même si aujourd’hui le courage a manqué à une quarantaine de députés européens dans l’exercice de leur devoir suite au Traité de Lisbonne d'établir l'intégrité légale d’un des traités internationaux conclus par l'UE. 302 parlementaires ont refusé l’examen de la pertinence juridique de l’accord de pêche UE-Maroc par la Cour Européenne de Justice.
Les Sahraouis, en territoires occupés, en exil, n’ont jamais exprimé leur volonté de la pêche des navires européens dans leurs eaux, pas plus qu’ils n’en bénéficient. Cela doit être entendu, et considéré quelles qu’en soient les conséquences.
Cette situation inadmissible changera parce que 221 députés néanmoins se sont prononcés pour la vérification juridique, et par conséquence exprimé leur volonté d’une attitude internationale s’assurant du respect du peuple Saharoui.
Nous souhaitons que le Président Sarkozy invité une nouvelle fois par le roi du Maroc aujourd’hui pour l’inauguration en grande pompe des travaux de construction de la ligne TGV Tanger-Casablanca, use de son influence pour la normalisation rapide et honorable de la situation du Sahara Occidental et sa conséquence directe, une position sans faux semblant ni hypocrisie du Maroc sur la scène internationale.
APSO et réseau, le 29 septembre 2011
mercredi 28 septembre 2011
Dakha dans le sud du Sahara occidental est à feu et à sang
Dimanche dernier après un match de foot, un Sahraoui est violemment agressé par des colons marocains sous l'oeil imperturbable des policiers marocains.
Exaspérés par l'injustice, les Sahraouis organisent une manifestation pacifique de protestation contre ce parti pris de la police, et revendiquant l'autodétermination de leur peuple, opprimé sur ses propres terres par le colonisateur.
Le parti pris est confirmé quand les colons attaquent violemment les Sahraouis avec matraques et gourdins. Dans le milieu de la matinée du lundi, en plein jour, des colons marocains frappent à mort un Sahraoui, dont le tort était sûrement de l'être.
Les renforts militaires marocains arrivent rapidement, lundi matin, puis mardi matin.
Les autorités marocaines annoncent la mort de sept personnes, conséquences selon eux d'affrontement suivant un match de foot.
L'AFP pour une fois, communique rapidement l'information des violences et des morts. Néanmoins, pourquoi les informations relayées en provenance de ce territoire occupé sont-elles celles provenant de la MAP, l'agence de presse officielle des autorités coloniales ? Notre AFP n'est elle pas neutre et bien informée ?
Il y a des sources sahraouies d'information, la société de presse sahraouie basée dans les campements de réfugiés, des organisations de journalistes sahraouis et des organisations des droits de l'homme en territoires occupés, qui diffusent de l'information malgré les risques qu'ils courent. Rien n'est plus de l'aptitude d'un journaliste que de trouver des sources, surtout quand elles sont en ligne sur le net.
Il est grand temps de présenter les informations provenant de la partie occupée du Sahara Occidental avec les deux versions des faits, objectivement.
Parce que les autorités marocaines ne diront pas que les militaires marocains ont tiré à balles pour disperser les Sahraouis. Ni que cette nuit de mardi à mercredi 28 septembre 2011, le couvre feu est imposé à Dakhla dans le quartier sahraoui, alors que les colons marocains circulent librement, pas plus qu'ils ne diront que les autorités indiquent aux colons, dans le quartier marocains, les quelques maisons sahraouies qu'il est autorisé, ou peut être recommandé de piller, leurs habitants ayant fui de peur des violences.
Les autorités marocaines ne diront pas non plus que le président de la République Sahraouie a saisi le Secrétaire Général des Nations Unie pour lui demander d'agir en urgence pour protéger les civils sahraouis des violences policières et militaires marocaines.
Il est indispensable aussi dans les communiqués de l'AFP d’ajouter à la phrase « le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, soutenu par l'Algérie » le nom de chacun des pays du monde entier. La liste sera longue alors, mais les réfugiés ne survivraient pas une semaine dans le désert aride et inhospitalier où ils sont depuis 35 ans, sans l'assistance internationale des agences de l'ONU, de l'UE et d'ONG internationales ou l’assistance des pays qui accueillent les étudiants sahraouis...
Il serait plus juste de dire que le Maroc propose une autonomie au pays qu'il a colonisé, sans alternative et surtout pas de pouvoir choisir d'être indépendant, contrairement à tous les pays reconnus territoires non autonomes par l'ONU. Et plus juste aussi de dire que les Sahraouis revendiquent l'application du droit international, un référendum d'autodétermination, condition du cessez-le-feu signé en 1991 et constamment empêché par le Maroc depuis 20 ans.
APSO, le 28 septembre 2011
Exaspérés par l'injustice, les Sahraouis organisent une manifestation pacifique de protestation contre ce parti pris de la police, et revendiquant l'autodétermination de leur peuple, opprimé sur ses propres terres par le colonisateur.
Le parti pris est confirmé quand les colons attaquent violemment les Sahraouis avec matraques et gourdins. Dans le milieu de la matinée du lundi, en plein jour, des colons marocains frappent à mort un Sahraoui, dont le tort était sûrement de l'être.
Les renforts militaires marocains arrivent rapidement, lundi matin, puis mardi matin.
Les autorités marocaines annoncent la mort de sept personnes, conséquences selon eux d'affrontement suivant un match de foot.
L'AFP pour une fois, communique rapidement l'information des violences et des morts. Néanmoins, pourquoi les informations relayées en provenance de ce territoire occupé sont-elles celles provenant de la MAP, l'agence de presse officielle des autorités coloniales ? Notre AFP n'est elle pas neutre et bien informée ?
Il y a des sources sahraouies d'information, la société de presse sahraouie basée dans les campements de réfugiés, des organisations de journalistes sahraouis et des organisations des droits de l'homme en territoires occupés, qui diffusent de l'information malgré les risques qu'ils courent. Rien n'est plus de l'aptitude d'un journaliste que de trouver des sources, surtout quand elles sont en ligne sur le net.
Il est grand temps de présenter les informations provenant de la partie occupée du Sahara Occidental avec les deux versions des faits, objectivement.
Parce que les autorités marocaines ne diront pas que les militaires marocains ont tiré à balles pour disperser les Sahraouis. Ni que cette nuit de mardi à mercredi 28 septembre 2011, le couvre feu est imposé à Dakhla dans le quartier sahraoui, alors que les colons marocains circulent librement, pas plus qu'ils ne diront que les autorités indiquent aux colons, dans le quartier marocains, les quelques maisons sahraouies qu'il est autorisé, ou peut être recommandé de piller, leurs habitants ayant fui de peur des violences.
Les autorités marocaines ne diront pas non plus que le président de la République Sahraouie a saisi le Secrétaire Général des Nations Unie pour lui demander d'agir en urgence pour protéger les civils sahraouis des violences policières et militaires marocaines.
Il est indispensable aussi dans les communiqués de l'AFP d’ajouter à la phrase « le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, soutenu par l'Algérie » le nom de chacun des pays du monde entier. La liste sera longue alors, mais les réfugiés ne survivraient pas une semaine dans le désert aride et inhospitalier où ils sont depuis 35 ans, sans l'assistance internationale des agences de l'ONU, de l'UE et d'ONG internationales ou l’assistance des pays qui accueillent les étudiants sahraouis...
Il serait plus juste de dire que le Maroc propose une autonomie au pays qu'il a colonisé, sans alternative et surtout pas de pouvoir choisir d'être indépendant, contrairement à tous les pays reconnus territoires non autonomes par l'ONU. Et plus juste aussi de dire que les Sahraouis revendiquent l'application du droit international, un référendum d'autodétermination, condition du cessez-le-feu signé en 1991 et constamment empêché par le Maroc depuis 20 ans.
APSO, le 28 septembre 2011
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jeudi 22 septembre 2011
Sahara Marathon 2012, les inscriptions sont ouvertes
Les inscriptions sont ouvertes pour la douzième édition du Sahara Marathon, le 27 février 2012, des courses de solidarité avec le peuple Sahraoui.
Les distances proposées sont le marathon – 42km195, 21km, 10km ou 5km.
Les courses ont lieu dans les campements de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, dans le désert du sud-ouest algérien. Le marathon relie symboliquement trois villes importantes des campements et se déroule pendant la semaine des festivités de la république.
Cette compétition internationale permet d’allier sportivité, solidarité, et découverte, dans un cadre inimaginable. L’épreuve sportive a pour cadre le partage solidaire d’une semaine de la vie des réfugiés sahraouis et de leur extraordinaire hospitalité.
Pour toutes les informations, les résultats et classements des années précédentes, des photos et vidéo sont disponibles sur www.saharamarathon.org. Les détails techniques de la course sont disponibles sur demande et le témoignage d’un participant voir : http://monmarathondusahara.neuf.fr/
Les dates du séjour 2012 sont à définir selon les vols proposés, sa durée de 4 ou 7 jours. Les coûts hors adhésion et frais de voyage (AR France/Alger et Alger/Tindouf + visa) sont de 200 euros, et comprennent inscription à la course, hébergement (gîte et couvert chez l'habitant), visites, participation au projet sportif solidaire, défini avec les sahraouis selon les besoins identifiés pour soutenir le sport.
Les documents de voyage nécessaires sont un passeport encore valide 6 mois, et un visa pour l'Algérie.
Cet événement sportif et solidaire international est aussi l’occasion pour les organisations sportives de faire parvenir leurs dons et soutiens aux clubs ou équipes de sports scolaires des campements de réfugiés. Les organisations intéressées sont invitées à se mettre en contact par mail avec la coordination française .
Renseignements et inscriptions : marathondusahara@free.fr
APSO, le 22 septembre 2011
Les distances proposées sont le marathon – 42km195, 21km, 10km ou 5km.
Les courses ont lieu dans les campements de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, dans le désert du sud-ouest algérien. Le marathon relie symboliquement trois villes importantes des campements et se déroule pendant la semaine des festivités de la république.
Cette compétition internationale permet d’allier sportivité, solidarité, et découverte, dans un cadre inimaginable. L’épreuve sportive a pour cadre le partage solidaire d’une semaine de la vie des réfugiés sahraouis et de leur extraordinaire hospitalité.
Pour toutes les informations, les résultats et classements des années précédentes, des photos et vidéo sont disponibles sur www.saharamarathon.org. Les détails techniques de la course sont disponibles sur demande et le témoignage d’un participant voir : http://monmarathondusahara.neuf.fr/
Les dates du séjour 2012 sont à définir selon les vols proposés, sa durée de 4 ou 7 jours. Les coûts hors adhésion et frais de voyage (AR France/Alger et Alger/Tindouf + visa) sont de 200 euros, et comprennent inscription à la course, hébergement (gîte et couvert chez l'habitant), visites, participation au projet sportif solidaire, défini avec les sahraouis selon les besoins identifiés pour soutenir le sport.
Les documents de voyage nécessaires sont un passeport encore valide 6 mois, et un visa pour l'Algérie.
Cet événement sportif et solidaire international est aussi l’occasion pour les organisations sportives de faire parvenir leurs dons et soutiens aux clubs ou équipes de sports scolaires des campements de réfugiés. Les organisations intéressées sont invitées à se mettre en contact par mail avec la coordination française .
Renseignements et inscriptions : marathondusahara@free.fr
APSO, le 22 septembre 2011
lundi 4 juillet 2011
L’enfer. Campements de réfugiés Sahraouis
Dernier voyage des "Fils des nuages"; l'un des nombreux cimetières en périphérie des camps de réfugiés Sahraouis. Photo JfD
Le mari de Netou est mort. On le disait vieux parce qu’ici, dans les camps sahraouis, passé 60 ans, tout être humain est vieux.
« Un homme qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». La mémoire de ces résistants de la guérilla du désert, de ces négociateurs pacifiques, de ces conteurs magnifiques s’éteint doucement, transmettant quelques braises aux générations nées dans les camps, depuis plus de 35 ans. Paralysé et incontinent, l’homme n’acceptait pas, par fierté, que ses enfants aient à le changer. Il appelait en sanglotant sa femme, comme un enfant sa mère. Netou, rentrée la veille d’une opération grave et contre toute recommandation s’était alors redressée en vacillant, choisissant de calmer une souffrance plus grande que la sienne.
Il faisait plus de 50 degrés de 11 heures à 18 heures et depuis dix nuits le vent soufflait en tempête, nous obligeant tous à sommeiller dans ces pièces de briques de sable restituant la nuit l’insupportable chaleur accumulée le jour. Conditions difficilement supportables pour des personnes en pleine santé; alors pour les bébés, les vieillards, les malades…
Et pourtant, l’humanité qui transpire ici dément qu’on puisse être en enfer.
L’enfer est ailleurs, sous des cieux plus tempérés. En diverses succursales dans de grandes capitales. Le plus souvent dans de vastes hémicycles climatisés où des mains dressées au nom des intérêts ou des coalitions décident de la mort pacifiée et oubliée.
L’enfer c’est l’absence de solution comme unique proposition à la résolution d’un problème. C’est pour les Sahraouis le choix d’une réponse humanitaire chronique et inadaptée au problème juridique d’un territoire reconnu par les Nations Unies comme non autonome en attente de décolonisation. L’enfer est bien pavé de bonnes intentions humanitaires. D’amont il vient jusqu’ici attaquer et soudoyer cette part d’humanité résistante, interdisant tout avenir d’une main, distribuant la survie de l’autre. L’enfer est là, tapi.
L’encadrement de la petite fenêtre de contreplaqué au ras du sol laisse parfois passer un filet d’air sableux et tiède. A quelques centaines de mètres, sur la piste, des colonnes de sable tourbillonnantes et vacillantes tentent de soutenir un ciel en fusion. Instinctivement couchés au milieu de la pièce, au carrefour de quelques rares brises passagères, protégés des nuées de mouches par une melhfa ou un chèche rabattu sur le visage, les Sahraouis se mettent en veille face à l’adversité jusqu’au moment ou le cérémonial du thé permettra d’accueillir le retour de la vie, comme on le ferait d’un hôte fatigué, qu’il faut réconforter.
Je les ai vus manifester pour leur liberté sous le plomb fondu du soleil. Quelles autres causes méritent cet effort, ce risque ? J’ai vu s’exprimer quotidiennement cette soif d’indépendance alors que tout est fait pour les rendre dépendants d’aides accordées par les mêmes qui se refusent à mettre en place les décisions de justice. Sans plainte et sans cynisme, avec lucidité, les Sahraouis constatent la dureté des conditions, le poids du silence et de l’oubli, les calculs dont ils sont l’objet.
L’enfer, c’est d’imaginer dans les ors d’un palais royal ce scénario digne de Machiavel, suite à la manifestation pacifique de Gdeim Izik, première révolte pacifique des printemps arabes réprimée dans le feu et le sang : Organiser un référendum proposant un projet de régionalisation du pays en y incorporant de facto le Sahara Occidental, territoire non autonome placé sous la responsabilité de l’ONU. Régionaliser pour masquer l’annexion, noyer la question sahraouie et le référendum d’autodétermination que doit mettre l’ONU en place depuis 20 ans dans un autre référendum, mis en place, lui, en quelques semaines, voilà qui finira de rendre inextricable une situation déjà bloquée !
Le mari de Netou est mort cette nuit, décision de l’enfer
Douze milles aubes abandonnent deux cents mille exilés au milieu du désert
Les enfants dans les tentes apprennent à vieillir
et les pierres font la ronde quand il leur faut mourir.
Jean-François Debargue
Camp d’El Ayoun, Juin 2011
Jean-Francois Debargue est aussi l’auteur de "Journal d'un camp Sahraoui, Le cri des pierres" aux éditions Karthala
dimanche 12 juin 2011
2 victoires : pour les grévistes de la faim contre le pillage du Sahara
Salah Eddine Amaidan, sportif sahraoui de haut niveau, a terminé 1er des 10 km de la boucle de Cagnes-sur-Mer et a ensuite fini 1er des 3000m du meeting européen de Valbonne et a dédié ses victoires à ses frères à leur 60ème jour de grèves de la faim de protestation contre le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental.
Hier, samedi 11 juin 2011, le départ de la boucle de Cagnes du Mer était à 19h. La température était encore élevée, mais de saison pour ce département des Alpes-Maritimes.
Salah Eddine Amaidan (dit salah Hmatou) a fini 1er en 31 minutes et 34 secondes devant Luca Molineri, en 31min 35’ et Laurent Dodet, en 32min 37’. Le parcours sur route était de difficulté moyenne et l’arrivée dans le stade de Cagnes chaleureusement accueillie.
Juste après cette course, à 22h, Salah Eddine Amaidan participait au 3000 m du meeting européen de Valbonne dans le même département français, et terminait au sprint 1er de la course tactique en 8’34’’02, après avoir fait la course dans le peloton de tête. Les 2ème et 3ème sont Kais Adli de l’As Monaco en 8'34''35 et le belge Valentin Poncelet en 8'34''46.
Précédemment, le 28 mai 2011, Salah Eddine Amaidan avait terminé 3ème des 1500m du meeting national D2 de Pezennas en 3'49''62, derrière Omar AL-rasheedi en 3'46''40 et Matthieu Le Stum en 3'48''95.
Et le 4 juin, le sportif sahraoui finissait premier des 14km 240 de « la Montagnette », beau parcours de la course en montagne de Barbentane, en 48min 11’, devant Mohamed Lantri arrivé en 52 min 18’ et Mohamed Serghini en 52min 35’.
Salah Eddine Amaidan est Sahraoui, réfugié politique en France où il court actuellement pour le Martigues Sports Athle. Son pays, le Sahara Occidental est la dernière colonie d’Afrique, occupé par la force depuis 1975 par le Maroc. Les sahraouis revendiquent depuis lors l’application de leur droit international à l’autodétermination.
Salah Eddine Amaidan a dédié ses dernières victoires aux 6 jeunes sahraouis protestant contre le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par une grève de la faim qui dure depuis le 12 avril 2011.
L’athlète militant s’associe à ses frères qui risquent leurs santés et leurs vies pour dénoncer l’accord de pêche de l’Union Européenne et les entreprises américaine PotashCorp (phosphate) et Irlandaise San Leon (protection pétrolière). Voir infos et vidéo ici.
APSO, le 12 juin 2011.
Photos SEA
Hier, samedi 11 juin 2011, le départ de la boucle de Cagnes du Mer était à 19h. La température était encore élevée, mais de saison pour ce département des Alpes-Maritimes.
Salah Eddine Amaidan (dit salah Hmatou) a fini 1er en 31 minutes et 34 secondes devant Luca Molineri, en 31min 35’ et Laurent Dodet, en 32min 37’. Le parcours sur route était de difficulté moyenne et l’arrivée dans le stade de Cagnes chaleureusement accueillie.
Juste après cette course, à 22h, Salah Eddine Amaidan participait au 3000 m du meeting européen de Valbonne dans le même département français, et terminait au sprint 1er de la course tactique en 8’34’’02, après avoir fait la course dans le peloton de tête. Les 2ème et 3ème sont Kais Adli de l’As Monaco en 8'34''35 et le belge Valentin Poncelet en 8'34''46.
Précédemment, le 28 mai 2011, Salah Eddine Amaidan avait terminé 3ème des 1500m du meeting national D2 de Pezennas en 3'49''62, derrière Omar AL-rasheedi en 3'46''40 et Matthieu Le Stum en 3'48''95.
Et le 4 juin, le sportif sahraoui finissait premier des 14km 240 de « la Montagnette », beau parcours de la course en montagne de Barbentane, en 48min 11’, devant Mohamed Lantri arrivé en 52 min 18’ et Mohamed Serghini en 52min 35’.
Salah Eddine Amaidan est Sahraoui, réfugié politique en France où il court actuellement pour le Martigues Sports Athle. Son pays, le Sahara Occidental est la dernière colonie d’Afrique, occupé par la force depuis 1975 par le Maroc. Les sahraouis revendiquent depuis lors l’application de leur droit international à l’autodétermination.
Salah Eddine Amaidan a dédié ses dernières victoires aux 6 jeunes sahraouis protestant contre le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par une grève de la faim qui dure depuis le 12 avril 2011.
L’athlète militant s’associe à ses frères qui risquent leurs santés et leurs vies pour dénoncer l’accord de pêche de l’Union Européenne et les entreprises américaine PotashCorp (phosphate) et Irlandaise San Leon (protection pétrolière). Voir infos et vidéo ici.
APSO, le 12 juin 2011.
Photos SEA
mercredi 11 mai 2011
"Lutter au Sahara", article "Le poisson passe avant la paix" - Erik Hagen. Notes références.
Le texte "Le poisson passe avant la paix" de Erik Hagen a été publié dans "Lutter au Sahara, du colonialisme vers l'indépendance au Sahara Occidental" sans les 106 notes de la version originale en anglais, pour les besoins de l'édition. Comme indiqué sur l'ouvrage, les notes de référence sont reproduites ici.
[1] Aujourd'hui le Maroc, 24.05.2006, Accord de
pêche: naufrage polisarien http://www.fishelsewhere.eu/files/dated/2009-10-25/laenser_2006_in_alm.pdf
[1] Al-Hayat, 14.01.2013, وزير الاتصال المغربي لـ«الحياة»: الجزائر و«بوليساريو» يمنعان إحصاء اللاجئين في مخيمات تيندوف http://alhayat.com/Details/472155
[1] European Commission, 22 Apr 2013, EU and
Morocco start negotiations for closer trade ties, http://trade.ec.europa.eu/doclib/press/index.cfm?id=888
[1] Conversation with the author, November 2010.
[1] European Parliament, 7 February
2013,
See
also: 13 December 2012 - Annual report on human rights and democracy in the world
2011 and the European Union's policy on the matter
[1] La Razon, 12.11.2010, http://www.larazon.es/detalle_hemeroteca/noticias/LA_RAZON_341773/historico/769-la-ue-prefiere-evitar-el-conflicto-con-marruecos#.UXjX7Mp7N7k
[1] MAP, 27.09.2013, Eneko Landaburu: "Le Maroc et l'UE partagent
les mêmes valeurs de démocratie et de liberté", http://www.aufaitmaroc.com/actualites/maroc/2010/9/27/eneko-landaburu-le-maroc-et-lue-partagent-les-memes-valeurs-de-democratie-et-de-liberte#.UXjarcp7N7l
[1] European Council, Deep and
Comprehensive Free Trade Area, EU-Morocco, Questionnaire, 2013, http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2013/february/tradoc_150521.pdf
[1] European Commission, 22 Apr 2013,
EU and Morocco start negotiations for closer trade ties, http://trade.ec.europa.eu/doclib/press/index.cfm?id=888
[1] European Commission, 22 Apr 2013,
EU and Morocco start negotiations for closer trade ties, http://trade.ec.europa.eu/doclib/press/index.cfm?id=888
[1] WSRW, 26.06.2012, 31 Saharawi NGOs
call for change in EU's trade policy, http://www.wsrw.org/a214x2338
[1] 10/11/2010, Statement by the
Spokesperson of EU HR Ashton on Western Sahara, http://www.eu-un.europa.eu/articles/en/article_10352_en.htm
[1] UNSC resolution 2044 (2012),
Security Council Extends Mandate of United Nations Mission in Western Sahara, http://www.un.org/News/Press/docs/2012/sc10621.doc.htm
[1] Endgame in the Western Sahara (2004), Toby
Shelley, p 75.
[1] MEP María Salinas García, Written question to
European Commission, 29 October 2004, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=WQ&reference=E-2004-2679&format=XML&language=EN
[1] EU-Morocco Fisheries Partnership
Agreement, http://www.vest-sahara.no/files/dated/2008-05-15/fisheries_partnership_agreement_eu-morocco.pdf
[1] Letter from European Commission to
WSRW, 27.06.2010 , http://www.fishelsewhere.eu/index.php?parse_news=single&cat=140&art=1151
[1] EU Observer, 09.03.2006, Commission
under fire over Morocco fisheries agreement, http://euobserver.com/news/21092
[1] This is also mentioned in European Parliament
Legal Service, Legal Opinion Re: Proposal for a Council Regulation on the
conclusion of the Fisheries Partnership Agreement between the European Community
and the Kingdom of Morocco - Compatibility with the principles of international
law, 20.06.2006, http://www.wsrw.org/files/dated/2013-04-26/parliament_legal_opinion_fpa_20.02.2006.pdf
[1] Fishelsewhere.eu, 14.10.2009, EU
ignores the Sahrawis’ wishes – again, http://www.fishelsewhere.eu/a169x1005
[1] Commissioner Joe Borg in European Parliament,
15.052006, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=CRE&reference=20060515&secondRef=ITEM-018&format=XML&language=EN
[1] WSRW.org, 04.07.2013, EU Council
refuses to disclose 2006 legal opinion on Morocco fish deal, http://www.wsrw.org/a105x2617
[1] European Parliament Legal Service,
Legal Opinion Re: Proposal for a Council Regulation on the conclusion of the
Fisheries Partnership Agreement between the European Community and the Kingdom
of Morocco - Compatibility with the principles of international law,
20.06.2006, http://www.wsrw.org/files/dated/2013-04-26/parliament_legal_opinion_fpa_20.02.2006.pdf
[1] MEP Manuel Medina Ortega in European
Parliament, 15.06.2006,
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=CRE&reference=20060515&secondRef=ITEM-018&format=XML&language=EN
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=CRE&reference=20060515&secondRef=ITEM-018&format=XML&language=EN
[1]MEP Carmen Fraga, in European Parliament,
15.05.2006, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=CRE&reference=20060515&secondRef=ITEM-018&format=XML&language=EN
[1] MEP Jean-Claude Martinez in European
Parliament, 15.05.2006, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=CRE&reference=20060515&secondRef=ITEM-018&format=XML&language=EN
[1] MEP Jean-Claude Martinez in European
Parliament, 15.05.2006, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=CRE&reference=20060515&secondRef=ITEM-018&format=XML&language=EN
[1] Financial Times, 14.06.2006, EU
fishing deal set to proceed despite Sahara dispute, http://www.ft.com/cms/s/0/7d092668-e380-11da-a015-0000779e2340.html
[1] WSRW.org, Letter, 16.05.2006, http://www.wsrw.org/a193x1999
[1] Commissioner Joe Borg in European
Parliament, 15.06.2006, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=CRE&reference=20060515&secondRef=ITEM-018&format=XML&language=EN
[1] Amb Hans Corell, 05.12.2008, The
legality of exploring and exploiting natural resources in Western Sahara, http://www.havc.se/res/SelectedMaterial/20081205pretoriawesternsahara1.pdf
[1] The same conclusion of illegality
of the EU fisheries agreement was given by the French lawyers NGO Sherpa (2006,
http://www.wsrw.org/index.php?cat=193&art=1479), by the Association of the Bar of
the City of New York (2011, http://www.wsrw.org/index.php?parse_news=single&cat=105&art=1894), by a group of Swedish jurists
from 4 universities (2011, http://www.wsrw.org/files/dated/2011-02-17/swedish_legal-opinion_16.02.2011.pdf) and by the European Association of
Lawyers for Democracy & World Human Rights, ELDH (2011, http://www.eldh.eu/publications/publication/press-release-fishery-agreement-between-european-union-and-morocco-illegal-61/)
[1]Fishelsewhere.eu, 23.02.2010, Here
is the secret legal opinion from the EU Parliament, http://www.fishelsewhere.eu/a140x1077
[1] World Food Programme, Medicos Del
Mundo, Norweigan Church Aid, Akershus University College, Nutritional and Food
Security Survey among the Saharawi refugees in Camps in Tindouf, Algeria
(October 2008). http://vest-sahara.no/files/dated/2013-05-02/nutritional_survey_2008.pdf
[1] Interview, 2013, researcher Ingrid Barikmo,
Oslo and Akershus University College.
[1] European Commission, ECHO
Factsheet, Saharawi refugees, April 2013, http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/sahrawi_en_0.pdf
[1] WSRW.org, 29.09.2010, 799
organisations, and a refugee in Brussels, protest EU fisheries, http://www.wsrw.org/a159x1614
[1] UN General Assembly, Human Rights
Council, 06.07.2012, Report of the Working Group on the Universal Periodic
Review, http://www.upr-info.org/IMG/pdf/a_hrc_21_3_morocco_e.pdf#page=3&zoom=auto,0,539
[1] 7 February 2013 http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&language=EN&reference=P7-TA-2013-55
13
December 2012, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=REPORT&language=EN&reference=A7-0377/2012
12 September 2012,
[1] WSRW.org, 14.09.2010, Saharawi
political prisoners demand halt to EU fisheries, http://www.wsrw.org/a159x1591
[1] E.g. Fishelsewhere.eu, 28.11.2012, Polisario
expresses concern to Security Council over EU fisheries, http://www.fishelsewhere.eu/a140x1388
[1] ABC, 04.04.2006, Marruecos sopesa no acudir a
la UE para opinar sobre el acuerdo pesquero, http://www.abc.es/hemeroteca/historico-02-04-2006/abc/Economia/marruecos-sopesa-no-acudir-a-la-ue-para-opinar-sobre-el-acuerdo-pesquero_142988229026.html
[1] Fishelsewhere.eu, 04.06.2010,
Morocco rejects visit from European Parliament, http://www.fishelsewhere.eu/a140x1143
[1] WSRW.org, 29.11.2010, Danish
journalist deported from Morocco after covering EU fisheries, http://www.wsrw.org/a159x1705
WSRW.org,
11.01.2011, Member of WSRW expelled from Western Sahara, http://www.wsrw.org/a204x1813
WSRW.org,
01.02.2011, Expelled after interviewing Saharawi on EU fisheries, http://www.wsrw.org/a204x1844
WSRW.org,
29.05.2011, WSRW forced to leave Western Sahara, http://www.wsrw.org/a204x1933
WSRW.org,
06.11.2012, Travelled to interview on EU fish deal - expelled from Western
Sahara, http://www.wsrw.org/a214x2409
[1] EFE, 30 June 2010, http://www.abc.es/agencias/noticia.asp?noticia=438556
[1] Amb Hans Corell, Routes 4/2010, Western
Sahara - status and resources, http://www.wsrw.org/a159x1747
[1] Parliamentarian Hans Linde, question in Swedish
parliament, 14.02.2013, http://www.riksdagen.se/sv/Debatter--beslut/Interpellationsdebatter1/Debatt/?did=H010229&doctype=ip
[1] Maria Damanaki, on behalf of the
Commission, 21.06.2010, http://www.europarl.europa.eu/sides/getAllAnswers.do?reference=E-2010-2633&language=EN
[1] L'Economiste, republished in
FisPros, 3 Oct 2010, Maroc/UE: l'accord dans l'impasse http://fishpros.purforum.com/t197-maroc-ue-l-accord-dans-l-impasse
[1] Commisisoner Joe Borg to Sveriges Television, Uppdrag Granskning,
3 March 2010, Det gränslösa fisket.
[1] Reuters, 8 June 2011, http://www.reuters.com/article/2011/06/08/ozabs-trade-morocco-fish-idAFJOE7570GI20110608
[1] ABC, 27.05.2010, La UE defiende la legalidad del acuerdo pesquero
con Marruecos, http://www.abc.es/agencias/noticia.asp?noticia=397879
[1] EuropaPress, 28.07.2005, El nuevo acuerdo
pesquero entre la UE Marruecos incluye las aguas del Sáhara Occidental, http://www.fishelsewhere.eu/files/dated/2009-01-31/cesar_deben_statement_28.07.2005.pdf
[1] Canarias Ahora, 15.05.2006, Entrevista César
Deben, http://www.fishelsewhere.eu/a170x971
[1] Amb Hans Corell, Routes 4/2010,
Western Sahara - status and resources, http://www.wsrw.org/a159x1747
[1] Norwegian Ministry of Finance,
06.06.2005, Company Excluded from the Government Petroleum Fund, http://www.regjeringen.no/templates/Pressemelding.aspx?id=256359&epslanguage=EN-GB
[1] BBC, 15 Dec 2011, Morocco's fish
fight: High stakes over Western Sahara, http://www.bbc.co.uk/news/world-africa-16101666
[1] WSRW.org, 05.03.2012, Here is the
evaluation report of the Morocco fish deal, http://www.wsrw.org/a214x2261
[1] EFEAGRO, 09.09.2009, La CE pide a Marruecos
más esfuerzo para prohibir pescar con redes de deriva, http://www.efeagro.com/multimedia/la-ce-pide-a-marruecos-mas-esfuerzo-para-prohibir-pescar-con-redes-de-deriva/1-1043717.html
[1] Evaluation report, page 91.
[1] EFE, 02.09.2011, La Eurocámara critica los
malos resultados del acuerdo con Marruecos.
[1] WSRW.org, 03.07.2008, EU Commission
admits fishing in occupied Western Sahara, http://wsrw.org/a128x770
[1] EuropeanVoice.com, 07.07.2011,
Support for controversial Morocco fishing agreement, http://www.europeanvoice.com/article/imported/support-for-controversial-morocco-fishing-agreement-/71549.aspx
[1] 35% loss of 36 million Euros, the annual
payment under the protocol.
[1] European Voice, 09.06.2011, Morocco
fishing deal ‘poor value for money', http://www.europeanvoice.com/article/imported/morocco-fishing-deal-poor-value-for-money-/71280.aspx
[1] WSRW, 21.10.2010, Budget rapporteur
calls for rejection of fish pact, http://www.wsrw.org/a204x2134
[1] WSRW, 21.10.2010, Budget rapporteur
calls for rejection of fish pact, http://www.wsrw.org/a204x2134
[1] WSRW.org, 19.10.2011, Development
rapporteur urges Parliament to thumb down fish deal, http://wsrw.org/a204x2123
[1] WSRW.org, 19.10.2011, Development
rapporteur urges Parliament to thumb down fish deal, http://wsrw.org/a204x2123
[1] Fishelsewhere.eu, 07.11.2011, Two EU Parliament
committees reject EU-Morocco Fish Pact, http://www.fishelsewhere.eu/a141x1344
[1] Recommendation from Fisheries
Committee, 29.11.2011, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=REPORT&reference=A7-2011-0394&language=EN&mode=XML
[1] AFP, 14.12.2011. EU lawmakers block
Morocco-Western Sahara fishing deal, http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iTu3b_bhxlu74vJBkHlaiGnaeiVQ?docId=CNG.d1c14754f585e752b4e73771c6fc1b86.c61
[1] European Parliament, Press release,
14.12.2011, MEPs reject extension of the EU-Morocco fisheries agreement and
call for a better deal, http://www.europarl.europa.eu/news/en/pressroom/content/20111213IPR34070/html/Extension-of-EU-Morocco-fisheries-agreement-rejected-call-for-a-better-deal
[1] First time the Parliament stopped an agreement
was the Swift Agreement with the USA in February 2010. The third time was the Anti-Counterfeiting
Trade Agreement (ACTA) in February 2012.
[1] Fishelsewhere.eu, 10.05.2013, Moroccan lobby
arguments before the EP, http://fishelsewhere.eu/a202x1417
[1] Fishelsewhere.eu, 10.05.2013,
Arguments sent to European Parliament FOR the fisheries, http://fishelsewhere.eu/a202x1418
[1] Groupe d’amitié UE-Maroc, 26.04.2013, Réaction à
la résolution 2099 des Nations Unies, http://groupedamitieuemaroc.wordpress.com/
[1] MEP Cadec in European Parliament, 12.12.2011,
Commission defends EU-Morocco fisheries agreement, http://news.bbc.co.uk/democracylive/hi/europe/newsid_9656000/9656559.stm
[1] Commissioner Maria Damanaki, in European
Parliament, 12.12.2011, Commission defends EU-Morocco fisheries agreement, http://news.bbc.co.uk/democracylive/hi/europe/newsid_9656000/9656559.stm
[1] Fis.net, 15.11.2011, EP rejects extension of fisheries agreement
with Morocco, http://fis.com/fis/worldnews/worldnews.asp?monthyear=&day=15&id=48505&l=e&special=&ndb=1%20target=
[1] Les Echos,
15.12.2011, Le Parlement européen rejette un accord de pêche avec le Maroc, http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/reuters_00408556-le-parlement-europeen-rejette-un-accord-de-peche-avec-le-maroc-263143.php
[1] Map.ma, 26/11/2011 , «Il est du devoir du PE de
soutenir notre partenaire dans cette période de démocratisation dans le Monde
arabe», estime Alain Cadec
[1] Le Maroc Hebdomadaire, 17-23.05.2013, Rachida
Dati critique le Parlement européen, http://www.fishelsewhere.eu/a142x1426
[1] RTVE, 14.12.2011, El Gobierno rechaza el veto
a la prórroga con Marruecos, negativo para pescadores y armadores
[1] 16.12.2011, Indignation of the EU
fishing shipowners following the rejection of the present protocol EU/Morocco
by the European Parliament, http://www.fishupdate.com/news/fullstory.php/aid/16770/UE_FISHERIES:_Indignation_of_the_EU_fishing_shipowners_following_the_rejection_of_the_present_protocol_EU_Morocco_by_the_European_Parliament_.html
[1] Arn Digital, 11.01.2012, El Gobierno rebaja
las compensaciones para los pescadores afectados por la ruptura del acuerdo
UE-Marruecos, http://arndigital.com/articulo.php?idarticulo=784
[1] MAP, 14.12.2011, Head Of EU
Delegation In Morocco Regrets EP Vote Against Extension Of Fisheries Agreement,
http://www.moroccotomorrow.org/head-of-eu-delegation-in-morocco-regrets-ep-vote-against-extension-of-fisheries-agreement/
[1] European Parliament, 13 July 2011,
Opinion of the Committee on Agriculture and Rural Development
(PE
456.662v02-00) on the draft Council decision on the conclusion of an Agreement
in the form of an Exchange of Letters between the European Union and the
Kingdom of Morocco concerning reciprocal liberalisation measures on
agricultural products, processed agricultural products, fish and fishery
products, the replacement of Protocols 1, 2 and 3 and their Annexes and
amendments to the Euro-Mediterranean Agreement establishing an association
between the European Communities and their Member States, of the
one
part, and the Kingdom of Morocco, of the other part (15975/2010 – C7-0432/2010
– 2010/0248(NLE))
[1] WSRW, 27.12.2010, Producer in
Morocco stops purchases from Western Sahara, http://www.wsrw.org/a159x1764
[1] WSRW.org, 18.06.2012, Report: EU
consumers unwittingly supporters of occupation, http://www.wsrw.org/a214x2321
[1] 12. European Parliament, 1 February
2012, A70023/2012 Recommendation on the draft Council decision on the
conclusion of an Agreement in the form of an Exchange of Letters between the
European Union and the Kingdom of Morocco concerning reciprocal liberalisation
measures on agricultural products, processed agricultural products, fish and
fishery products, the replacement of Protocols 1, 2 and 3 and their Annexes and
amendments to the Euro-Mediterranean Agreement establishing an association
between the European Communities and their Member States, of the one part, and
the Kingdom of Morocco, of the other part (15975/2010– C7-0432/2010–
2010/0248(NLE))
[1] 12. European Parliament, 1 February
2012, A70023/2012 Recommendation on the draft Council decision on the
conclusion of an Agreement in the form of an Exchange of Letters between the
European Union and the Kingdom of Morocco concerning reciprocal liberalisation
measures on agricultural products, processed agricultural products, fish and
fishery products, the replacement of Protocols 1, 2 and 3 and their Annexes and
amendments to the Euro-Mediterranean Agreement establishing an association
between the European Communities and their Member States, of the one part, and
the Kingdom of Morocco, of the other part (15975/2010– C7-0432/2010–
2010/0248(NLE))
[1] European Parliament, Parliamentary
Question E-002451/2012 of 2 March 2012, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=WQ&reference=E-2012-002451&format=XML&language=EN
[1] Europa.eu, 17/02/2012, EU-Morocco:
Agricultural agreement sign of credibility, http://europa.eu/rapid/press-release_IP-12-143_en.htm
[1] 14.06.2011, High Representative/Vice-President Ashton on behalf of the Commission, http://www.europarl.europa.eu/sides/getAllAnswers.do?reference=E-2011-002315&language=SL
[1] Yabiladi.com, 31.05.2011, http://www.yabiladi.com/articles/details/5677/l-ue-reconnait-droits-commerciaux-maroc.html
[1]Maghrebia, 21.02.2012, Morocco, EU
adopt agriculture pact, http://magharebia.com/en_GB/articles/awi/features/2012/02/21/feature-04
[1]Maghrebia, 21.02.2012, Morocco, EU
adopt agriculture pact, http://magharebia.com/en_GB/articles/awi/features/2012/02/21/feature-04
[1]Maghrebia, 21.02.2012, Morocco, EU
adopt agriculture pact, http://magharebia.com/en_GB/articles/awi/features/2012/02/21/feature-04
[1] WSRW, 13.03.2013, Dutch government
repeats: Western Sahara products are not from Morocco, www.wsrw.org/a105x2541
[1] FIS.com, 17.12.2010, EC proposes
new fishing agreement with Morocco to exclude Saharan waters, http://www.fis.com/fis/worldnews/worldnews.asp?l=e&country=0&special=&monthyear=&day=&id=39784&ndb=1&df=0
[1] EuropaPress 07.12.2011, Pescadores marroquíes
y españoles piden a la UE nuevo acuerdo de pesca con mismas condiciones pero
mejoras técnicas, http://www.europapress.es/internacional/noticia-ue-pescadores-marroquies-espanoles-piden-ue-nuevo-acuerdo-pesca-mismas-condiciones-mejoras-tecnicas-20111207205307.html
[1] Fishelsewhere.eu, 26.01.2012, EU
Council still split over reference to Western Sahara, http://www.fishelsewhere.eu/a140x1367
[1] Financial Times, 14.06.2006, EU
fishing deal set to proceed despite Sahara dispute, http://www.ft.com/cms/s/0/7d092668-e380-11da-a015-0000779e2340.html
[1] Official Journal of the European Union,
23.02.2012, Action brought on 19 November 2012 – Front Polisario vs. Council,
Case T-512/12, http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2013:055:0014:0015:EN:PDF
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