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jeudi 27 décembre 2018

Occupation : acceptation ou résistance. 2ème partie, acceptation

Le texte suivant est une partie d'un diptyque qui propose de suivre le destin de deux Sahraouis dont les chemins se sont croisés dans les mêmes lieux aux mêmes périodes : au campement de El Aaiun occupée en 1991, année du cessez-le-feu. Par leurs choix opposés, acceptation ou résistance, ils illustrent ce que l’histoire a malmené les hommes, quand rien n’est simple et que le prix à payer est lourd.
Ci-dessous, Mohamed Ardoun accepte pour survivre, et en meurt ignoré et méprisé des autorités d'occupation. Mohamed Mayara refuse pour survivre à la mort de son père, de sa sœur, et que leurs mémoires ne soient pas effacées... Cliquez ici pour lire le texte.
Le diptyque a été publié dans Informations et Commentaires, le développement en questions, septembre 2016
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Témoignage des sœurs de Mohamed Ardoun, citoyen sahraoui, décédé à l’hôpital de Casablanca le 26 décembre 2011.

C’était en marge d’une manifestation à El Aaiun occupée, le 6 janvier 2012. Des Sahraouis dont de nombreuses femmes, revendiquaient le respect de leurs droits, criaient contre les discriminations. Présent dans des locaux proches de la manifestation, un membre d’Apso avait rencontré les sœurs de Mohamed Ardoun. Elles étaient entrées se reposer, Mahjouba blessée au pied et très enceinte, Jamila la soutenant… Elles avaient tenu à témoigner, et Mahjouba avait raconté dans un français hésitant mais très correct, l’inconcevable, la disparition de leur frère annoncé mort, mais pour lequel la famille n’avait ni vu le corps ni d’information sur l’endroit de son enterrement.

Les « moukhayemat* de Hassan 2 » sont les habitants des campements déplacés à partir de 1991 de la zone sahraouie du sud du Maroc vers le Sahara Occidental pour grossir le corps électoral « du roi », soient les Sahraouis qui lors de la consultation référendaire voteraient "non" à l’indépendance du Sahara Occidental, en échange de promesse de conditions socio-économiques améliorées. Le référendum d’autodétermination est la condition de la conclusion de l’accord de cessez-le-feu entre Maroc et Polisario en 1991. Il n’a toujours pas eu lieu.
Pendant presque deux décennies, des Sahraouis ont vécu à l’entrée de la ville d’El Aaiun dans ces campements aux allures de bidonvilles, encadrés par des « distributeurs d’alimentation » chargés de veiller à ce que tous aillent sagement acclamer le roi à chacune de ses venues. Les termes marocains officiels sont « les campements de l’unité ». L’unité nationale ou intégrité nationale, est la périphrase destinée à nier l’existence du Sahara Occidental comme pays, occultant l’occupation et le mur, les mines et la guerre…

Mohamed Ardoun est né en 1964, il était au moment de sa mort, marié et avait deux enfants. Il était l’aîné d’une fratrie de 12 enfants. Son père avait eu 2 femmes.
Il était marchand de produits alimentaires dans une petite boutique et distributeur occasionnel de l’aide alimentaire donnée par le makhzen* aux « moukhayemat de Hassan 2 ». La famille habitait en 2011 à El Aaiun le quartier du 25 mars, dit « les blanet » (les plans), bloc X.

La famille est originaire de Guelmim, au sud du Maroc. Elle était très pauvre. Tous les membres en ont été déplacés pour habiter sous les tentes à El Aaiun à partir de 1991. Le père est venu en premier en 1991, poussé par la peur et la pression, puis Mohamed la même année, puis le reste de la famille 5 ans plus tard.
Mahjouba explique que le roi Hassan 2 voulait garder le Sahara donc il donnait de l’aide alimentaire pour les plus pauvres qui acceptaient de se déplacer. La condition était de voter pour le Maroc au référendum sur l’autodétermination du Sahara Occidental. Elle ajoute comme en aparté qu’il était fou (le roi), jamais ils n’auraient voté pour lui, et jamais ils ne le feront.

Mohamed, bénéficiaire de la carte de promotion nationale alors qu’il était à Guelmim en avait perdu le bénéfice en arrivant à El Aaiun sans avoir jamais reçu d’explication. Il protestait auprès du Pacha chaque fois qu’il arrivait à le voir. La carte de promotion nationale est la matérialisation d’une allocation minimale et précaire de subsistance versée par le gouvernement marocain à certains Sahraouis. Le Walli peut décider à son bon vouloir de la supprimer.

Mohamed travaillait comme agent marocain d’encadrement des moukhayemat et de distributeur alimentaire, en échange de l’alimentation qu’il recevait. Il protestait sur des aspects économiques pour sortir de la misère, et n’a jamais exprimé de position politique ou militante quelconque.

En 2008, le roi donne « des plans » aux moukhayemat. « Le roi donne un terrain, les plans d’une maison, et 3 millions. 1,5 million en argent, 1,5 million en matériaux de construction soit du ciment, des briques, des tiges de fer... » (3 millions = 30 000 dirham = env 3000 euros)

Mohamed refuse le « plan ». Il demande une maison finie dans laquelle vivre correctement, comme condition à quitter la tente.
Il est sévèrement battu par le makhzen pour cela, en conséquence de quoi il passe 5 jours dans le coma à l’hôpital Ben El Mehdi, puis un mois à l’hôpital Hassan 2, les hôpitaux respectivement urgence/court séjour et plus long séjour, de El Aaiun.

Le rapport de force le contraint à accepter le « plan ». Cela persuade aussi son père et sa belle mère qui cèdent à leur tour. Mohamed construit sa maison avec le plan qui lui est imposé, du style et couleur des constructions de Marrakech, et les matériaux qui lui sont remis.

En 2009 après le départ du préposé, il remplace le distributeur de l’aide alimentaire donnée aux moukhayemat (thé, couscous, riz, pâtes, lait en poudre, sucre, sardine en boite, fromage…).
Les conditions qui lui sont réservées ainsi qu’aux membres de sa tribu, les Azouafit ne sont pas satisfaisantes selon lui et il « défend les droits de chacun à une vie meilleure ». Il continue d’autre part à défendre son dossier individuel de revendication, mais le Pacha refuse d’en transmettre le contenu au Wali, et Mohamed ne parvient pas à obtenir un rendez vous directement auprès de ce Wali. Suite à une précédente promesse de ce dernier, il souhaitait être Cheikh, c'est-à-dire fonctionnaire au grade le plus bas de l’échelle du ministère de l’intérieur, connaisseur de la population et chargé de faire des rapports oraux sur chacun au Caïd, dont il l’est l’assistant. (Les Sahraouis appelle en général les Cheikh les mouchards)

Le 23 novembre 2011, il est convoqué à la willaya avec les autres membres de la tribu à propos de l’organisation des élections. C'est-à-dire comment il faut dire aux gens de voter. Il part avec son dossier, décidé à profiter de l’occasion pour exposer son problème. Il est accompagné d’un ami proche, Kamour.

Le Pacha refuse à nouveau d’entendre et de transmettre le dossier. Mohamed s’énerve, et la conversation se poursuit avec le Pacha sur le toit de la willaya. Mohamed veut mettre la pression et menacer. Le Pacha dit que ce n’est pas son affaire. Il y a confrontation physique entre le Pacha et Mohamed qui a une bouteille d’essence avec lui. La bouteille explose. Mohamed est aspergé d’essence.
Selon Mohamed, le Pacha met le feu. Mohamed tente d’éteindre le feu avec ses mains (d’où les brûlures au 3ème degré sur ses avants bras).
Le pacha est brûlé aux mains quand il repousse Mohamed. Les agents du makhzen interviennent pour aider le Pacha et faire des photos de ses mains. La version officielle dit qu’il a voulu sauver Mohamed.

Mohamed est conduit à l’hôpital Ben El Mehdi par le Makhzen. Il est brûlé sur tout le corps sauf les pieds. L’ami qui accompagnait Mohamed est enfermé dans la willaya. Il parvient à casser une fenêtre pour alerter des passants, qui informent la famille que Mohamed a été conduit à l’hôpital.
Suite aux pressions et intimidations du Makhzen, cet ami refuse ensuite de raconter à la famille ce qui s’est passé à la willaya.

Il faut 1h30 à la famille pour localiser enfin Mohamed, qu’ils ne sont autorisés par le makhzen qu’à entr’apercevoir quelques secondes à l’hôpital. Les docteurs disent qu’il faut « stériliser Mohamed », mais à voir l’hôpital qui est plein de bactéries, l’argument est plus que douteux.
Alors que la famille attend Mohamed devant la porte de l’hôpital où stationne une ambulance, il est évacué par derrière. Ce n’est que plus d’une heure après son départ que le docteur vient dire à la famille que Mohamed a été transféré vers Agadir. Lorsque la famille arrive à l’hôpital d’Agadir le lendemain, elle apprend que Mohamed a été transféré à l’hôpital Morizgo à Casablanca.

La femme de Mohamed, un frère, Mahjouba, Jamiila et le père de Mohamed font le voyage.
A Casablanca, Mahjouba se casse le pied, elle effectue néanmoins des visites régulières à son frère. Mohamed guérit bien, il parle. Il explique à sa sœur les conditions de la brûlure, et affirme qu’il n’avait aucune intention de se suicider mais que son but était de faire pression sur le Pacha pour qu’il transmette son dossier au Walli.

Les docteurs l’informent qu’ils vont pratiquer une greffe de chair pour ses avant bras, où il n’y a plus que les os. L’opération est fixée au 26 décembre. La veille au soir, selon sa femme qui est avec lui, Mohamed mange bien, il plaisante, joue…
Le matin à 7h quand la femme apporte le petit déjeuner de Mohamed, le médecin l’arrête et l’informe du décès de son mari.
L’information est donnée à la famille à El Aaiun. Un membre de l’AMDH, M. Charqaoui, qui avait soutenu les démarches de la famille le premier jour, puis n’était ensuite plus intervenu, propose d’aider le frère pour aller à Casablanca où le makhzen l’a appelé à venir reconnaître le corps.
Puis le makhzen change d’avis et c’est la belle sœur de Mohamed (la soeur de la femme) qui se déplace à Casablanca. A partir de ce moment la famille n’a plus d’information. Les parents et frères et soeurs n’ont pas vu le corps, ni le certificat de décès et ne savent pas où Mohamed est enterré.

La femme de Mohamed ne répond pas au téléphone, pas plus que le Charqaoui, qui n’est pas à El Aaiun actuellement mais à Rabat. La famille soupçonne de la corruption et de la pression sur la femme et la belle sœur pour qu’elles se taisent, sans savoir ce qu’il y aurait à cacher.

La famille de Mohamed veut savoir la vérité sur la responsabilité de la mise à feu, sur le sort de Mohamed, vivant ou mort, sur les causes du décès éventuel et les responsabilités engagées, sur l’emplacement de la tombe si Mohamed est décédé, et demande qu’une enquête sérieuse et impartiale soit faite, et que les responsables d’actes répréhensibles soient punis par la loi pour ce qu’ils ont fait.

C’était en janvier 2012.

Septembre 2016.
Mahjouba est maintenant divorcée, elle a deux enfants. Elle travaille quelques heures par semaine comme professeur de français et gagne 1500 dirhams par mois (150 euros), ce dont elle est fière. Elle vit avec ses enfants et ses vieux parents, 3 de ses sœurs et 2 de ses frères dans une petite maison, bloc Y des « blanet » (les plans). C’est une famille qui est toujours très pauvre et continue à recevoir 3 fois par mois l’alimentation gratuite due par le gouvernement marocain à tous ceux qui ont été inscrits dans « les campements ».

Les autorités disent que le corps de Mohamed est enterré dans le cimetière Khat Errahma à El Aaiun, banlieue sud. Mais la famille n’a aucun moyen d’identifier la tombe. Elle n’a reçu aucun document administratif ni médical.
La famille est brouillée avec la femme de Mohamed qui habite toujours au bloc X. Ils lui reprochent d’avoir accepté une carte de promotion nationale alors que les autorités ont enterré sont mari en cachette et contre la volonté de la famille. Les 2 enfants ont maintenant 8 et 17 ans.
L’ami Kamour n’a jamais rien expliqué, et il a disparu depuis 2011. Il a changé de ville.

Mahjouba répète avec désolation que la misère empêche toute résistance.

Le 29 septembre 2016. Mahjouba, Jamila et les Apso.

* Moukhaiyat, de khaima = la tente.
* Le Makhzen est, dans le langage courant et familier au Maroc, l'État marocain et les institutions régaliennes marocaines. Le mot veut dire le magasin.

mercredi 14 septembre 2016

Le Key Bay et son chargement, Apso interpelle la douane

Par un courrier envoyé le 9 septembre à la direction régionale des douanes du Havre, Apso alertait l'institution sur les risques d'erreur de taxations sur la cargaison transportée par le navire Key Bay (IMO 9291561), chargée à El Aaiun au Sahara Occidental le 8 septembre et attendue à Fécamp vers le 14 septembre.
L'alerte était fondé sur la possibilité d'une indication de provenance erronée, soit "Maroc". Apso demandait à être informé de la taxation appliquée à cette cargaison.

Aucune réponse n'est arrivée à ce jour, ni accusé réception ou avis de prise en compte de la demande.

Le 10 septembre, WSRW a obtenu de l'armateur du Key Bay la confirmation qu'un chargement avait été embarqué à El Aaiun, ce que nous avions déduit de l'analyse de l'évolution du tirant d'eau du navire. L'étape suivante du Key Bay est Fécamp sans escale.

Le 13 septembre, la conclusion de l'avocat général de la cour européenne, M. Wathelet, rappelait sans équivoque « ni l’accord d’association UE-Maroc ni l’accord UE-Maroc sur la libéralisation des échanges des produits agricoles et de la pêche ne s’appliquent au Sahara Occidental »

Le 14 septembre, José Bové déclarait à WSRW demander "aux autorités portuaires du Havre de lire attentivement les conclusions magistrales de l'avocat général, d’intercepter le navire et d'évaluer efficacement son contenu, son origine et le régime d'imposition de ces produits".

Le navire est attendu demain jeudi à la mi journée à Fécamp, il semble qu'observateurs et média y seront très attentifs.

Sur la destination de la cargaison, il est très probable que ce soit l'entreprise Olvéa, qui n'a jamais répondu aux multiples interpellations et questions d'Apso sur la provenance de leurs importations, ni sur la façon dont il justifiait, le cas échéant, de la légalité des produits venant du Sahara Occidental.

APSO,  le 14 septembre 2016

jeudi 8 novembre 2012

Depuis Gdaym Izik, le Maroc triche toujours plus


Petit tour d'horizon pour le deuxième anniversaire, ce 8 novembre 2012, de la destruction de la manifestation populaire et pacifique de Gdaym Izik au Sahara Occidental occupé.
Plus de 20 000 Sahraouis étaient sortis de la ville pour protester contre l'occupation de leur terre par le Maroc et son cortège hélas banal de tentatives multiples pour les détruire, par la marginalisation et les discriminations, la violence et les assassinats. Le village de tentes s'était organisé démocratiquement, les Sahraouis goûtaient pour certain pour la première fois à la sérénité de pouvoir se dire Sahraoui sans avoir peur. C'était le premier soulèvement de cette envergure des pays arabes contre la dictature, le despotisme. Les chercheurs l’ont dit, et les pays arabes ne l'ont pas ignoré, ils ont pris feu à la suite.

Depuis ce mois de manifestation en 2010, les rafles, arrestations arbitraires, meurtres sur les Sahraouis se sont multipliés au Sahara Occidental, des oeuvres du Maroc.
Les 23 civils sahraouis, défenseurs des droits du peuple, gestionnaires du campement, journalistes, sont en prison militaire depuis bientôt 2 ans, sans inculpation ni jugement, en toute illégalité.
Les casques bleus de l'ONU présents sur place n'ont toujours pas l'ordre de protéger les Sahraouis, ils assistent comme nonchalant aux attaques féroces sur les manifestations pacifiques presque quotidiennes...
M. Christopher Ross, envoyé spécial de l'ONU, est venu pour la première fois à El Aaiun, la semaine dernière, faire le bilan des 5 années de négociations qu'il a conduites.
Et pendant qu'il rencontrait notables ou associations à El Aaiun, les policiers chargeaient, et blessaient les manifestant(e)s et les passant(e)s, saccageait les maisons des militants.
De sa visite avec le roi, qui ordonne la répression, et de son discours, adressé aux peuples marocains et sahraouis, il reste une vidéo visiblement censurée, dans laquelle l'essentiel est tronqué. Une nouvelle mise devant le fait accompli, nouvelle preuve de la partialité de la presse marocaine. Un acte qui a marqué en quelques minutes, quand le démenti et rectificatif prendra des semaines et sera probablement escamoté.

Ce jour de commémoration, les sahraouis pansent leurs coeurs au souvenir des disparus, et leurs plaies pour les coups reçus aujourd'hui quand ils ont voulu crier leur fierté d'être Sahraouis.
À El Aaiun, à Guelmim, les Sahraouis ont manifesté et la police marocaine a chargé. Beaucoup de femmes, de vieillards, des enfants sont blessés, ce sont des proies faciles. Un journaliste a été attrapé, frappé, insulté et laissé salement blessé à l'extérieur de la ville selon une méthode habituelle des policiers marocains.
Les Européens venus en visite ont été expulsés hier d'El Aaiun, et certains n'ont même pas pu approcher de la ville.  4 politiciens norvégiens voulaient entendre les Sahraouis sur la question de la pêche, et une quinzaine d'espagnols voulaient être présents sur place pour ce jour anniversaire.

L'impunité et l'arrogance du gouvernement marocain est flagrante. Le programme malhonnêteté au Sahara Occidental est en route, sans que rien ne le fasse dévier. Ross désavoué par le Maroc, soutenu par la communauté internationale dans sa fonction, a accompli ce qu'il avait annoncé, venir sur place. Un avertissement au Maroc ? peu importe. Le programme a été retardé de 6 mois.
Les actions du Maroc en sont à un point de provocation qui dépasse la compréhension, sauf - à suivre les estimations de WSRW-, si l'on considère les 200 millions de dollars gagnés sur les phosphates volés à la terre sahraouie par le colonisateur pour la même période de 6 mois. Combien de millions de dollars pour la pêche, le sable, le sel, les fruits et légumes arrivés tout droit dans les poches du roi, de ses généraux et de quelques complices étrangers ?

La prochaine visite de Ross en France pourrait peut-être permettre à notre pays de redorer son blason, si le chef de l'état choisissait de respecter le droit international et ses promesses électorales. Du changement dans la France Afrique ?
La question des millions tirés des ressources naturelles est aussi une question de droit international. Ce vol est illégal, comme la violence et la déportation de colons. L’ONU, L’Union Africaine, l’Europe l’ont dit, les actes doivent suivre les paroles. À l’heure où la Suède s’apprête à reconnaître la République Sahraouie, il est plus que temps.

APSO, le 8 novembre 2012

mardi 9 octobre 2012

Nouvelles embûches sur le retour d’Abachikh au Sahara Occidental

  

Après avoir passé la journée à attendre au consulat général du Maroc à Marseille, la famille de Abachikh Hmatou a reçu l'assurance que le corps de leur petit frère allait pouvoir partir.

Alors que le ministre marocain des affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani, membre du PJD, avait donné vendredi l'autorisation du rapatriement jusque Elaaiun, le ministre de l'intérieur du même gouvernement, Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire qui avait annulé hier cette décision, semble avoir aujourd'hui changé d'avis, et avoir autorisé le rapatriement du corps à Tantan.

Le consul qui s'est dit choqué par la décision de refus de rapatriement n'a pu que transmettre à la famille les nouvelles informations reçues de son gouvernement.
Sans document écrit en possession de la famille, rien n'a évolué et la situation est toujours aussi inique.

Les parents, la famille de Abachikh sont à El Aaiun, au Sahara Occidental, et non à Tantan au Maroc. Il est inconcevable pour eux d'enterrer l'enfant de la famille loin de tous, perdu sur une terre qui n'est pas la sienne, à plus de 300 kilomètres.

Il ne s’agit pas seulement de l’impossibilité de voyager pour les deux parents, âgés et très malades, ou de déplacer les centaines de parents et amis… Il s’agit de ne pas mêler politique et dignité, de ne pas repousser à ce point les limites de l’aberration.

Comme élément de justification à l’annulation du voyage, le consul a évoqué l’anniversaire demain 10 octobre de la naissance de la grande manifestation sahraouie et populaire de Gdaim izik, et les risques d’émeute que craignent à cette occasion les autorités marocaines, puissance coloniale sur place.
Il est bien connu dans les films que les morts participent aux émeutes et font de la politiques … mais dans la triste réalité actuelle, la famille ne souhaite que la tranquillité et le repos pour le corps d’Abachikh, proche de l’amour des siens, dont il a été privé du fait de l’exil.

Le gouvernement marocain toujours si prompt à étouffer toute manifestation identitaire sahraouie, au Sahara, au Maroc et à l’étranger, a cette fois failli dans son obsession, parce qu’en offensant la souffrance du deuil, il a heurté les consciences, et alerté la presse locale et nationale française.

Le mouvement de soutien spontané à la famille a rassemblé devant le consulat des amis, passants, des policiers compatissants, mais aussi plusieurs sportifs, et deux champions d’Europe français dont Benoit Z. La famille du sport dépasse les clivages géopolitiques.

Les deux frères en exil en France qui n’ont pas reçu l’autorisation d’accompagner leur petit frère, la famille et les amis ont annoncé ce soir leur volonté de rester devant le consulat tant que le corps de leur petit frère Aba ne serait pas arrivé à El Aaiun.

APSO, le 9 octobre 2012.

Voir le journal de LCM à la 12ème minute. http://www.lcm.fr/fr/videos/id-260123-le-journal-de-19h30
Nota : la carte nationale d’identité montrée à la caméra est Sahraouie.
Voir l'article de la Provence ici : http://apsophotos.blogspot.fr/2012/10/la-provence-101012-au-consulat-pour.html


jeudi 11 novembre 2010

Des banques françaises en accusation au Sahara Occidental

Début octobre, les sahraouis sont sortis des villes de leur pays occupés, où ils sont surveillés, discriminés, torturés ou emprisonnés abusivement, pour s'installer dans des campements de tentes dans le désert, et cela malgré les violences marocaines qui ont tenté de l'empêcher.

Les sahraouis excédés, protestaient contre les éternelles promesses jamais tenues du gouvernement marocain, de l'amélioration de leur situation.
Les réflexions menées avec l'esprit libéré de l'oppression, sous le tissu de la tente, le soleil, les étoiles, et malgré les ballets hostiles et incessant des hélicoptères de la surveillance marocaine, ont abouti logiquement à considérer la cause originelle du problème et les raisons de sa persistance.
Le Sahara Occidental est la dernière colonie d'Afrique, et son colonisateur ne respecte pas ses engagements devant la communauté internationale. La décolonisation non aboutie est la cause primordiale de toutes les exactions commises sur les sahraouis, peuple en trop sur son territoire. Les entreprises qui commercent avec le Maroc soutiennent directement la violence, le maintien dans le territoire des milliers de policiers, militaires, forces auxiliaires et mouchards, et l’importation massive de colons.

Après savoir tenté de les assoiffer et affamer, les autorités marocaines ont ordonné la destruction des campements, et les ont attaqués violemment le 8 novembre. Ils ont attaqué des civils, femmes, et enfants. Ils ont bloqué et attaqué leurs familles qui tentaient de les rejoindre pour leur venir en aide. Ils ont tué, arrêté, torturé...

Dans les émeutes et les combats qui ont suivi, les Sahraouis ont tenté de repousser les forces répressives et attaqué les symboles du gouvernement, de son pillage des ressources naturelles du territoire et ses complices. Et notamment les banques. Certaines ont été dévastées, d'autres incendiées comme la banque populaire.

D'autres banques à sonorités bien françaises sont installées à El Aaiun, pour une ou plusieurs agences.
Sur leurs sites, la banque populaire, la société générale, le crédit agricole développent chacune les conceptions honorables de leur éthique, de leur responsabilité sociale d’entreprise, et assurent leurs clients de leur grande propreté. Ces banques sont pourtant installées dans un territoire occupé, et ont par conséquent des accords avec un occupant, et soutiennent ainsi la situation de guerre...

En s'attaquant aux banques présentes dans ce Territoire Non Autonome, les Sahraouis en attente de la mise en place du légitime référendum qui est leur droit les accusent directement d'être complices de leurs souffrances, et de la souffrance du peuple sahraoui, qu'il soit exilé ou réfugié.
Ils sont légitimement en droit de demander des comptes aux organismes financiers Français, et nous aussi, ces banques à qui nous confions notre argent, et dont nous ne voulons pas qu’il serve à financer la mort et la destruction.

APSO, le 11 novembre 2010

mardi 9 novembre 2010

El Aaiun cherche ses morts et continue à prendre des coups

À El Aaiun au Sahara Occidental occupé, le bilan provisoire donné par le ministère sahraoui de l’information est de 11 morts, 723 blessés et 159 disparus.

Après les spectaculaires déploiements de force et de violence de la journée d’hier 8 novembre, les forces coloniales marocaines pratiquent actuellement une autre forme de violence et de répression.

Hier, les campements de la résistance où se trouvaient essentiellement des femmes enfants et vieillards ont été attaqués et détruits. Dans El Aaiun, les sahraouis qui voulaient aller secourir leurs familles ont été arrêtés et violement attaqués quand ils ont commencé à protester. Les combats inégaux entre civils sahraouis et militaires marocains lourdement armés ont duré jusqu’au soir.
Quand les sahraouis s’en sont pris aux symboles du colonisateur, drapeaux, pompiers, banque, télévision, radio, locaux administratifs, les colons marocains, appuyés par l’armée et le police ont attaqué et détruit les biens personnels des Sahraouis, maisons autos...

Aujourd’hui dans les quartiers Colomina Nueva, Zemla, et dans d’autres quartiers, des policiers marocains cagoulés et fortement armés pénètrent dans les maisons sahraouies, une par une, et enlèvent les jeunes hommes, sans préciser à la famille vers où ils sont conduits ni la raison pour laquelle ils sont enlevés. Les policiers marocains laissent certaines maisons en feu comme celle de Slaima Gachbar.

La ville est bloquée et les déplacements sont interdits. En dehors de cette atteinte à la liberté de mouvement, quand tout le monde pleure les morts, cherche les siens et soigne ses blessures, l’impossibilité d’accéder aux pharmacies est un gros problème.
C’est un problème aussi pour les familles sahraouies qui ont trouvé des bébés dans les restes détruits des campements de la résistance après l’intervention violente de l’armée marocaine, et qui ne peuvent aller acheter du lait et des biberons.

Ce matin, les cadavres de 4 Sahraouis ont été trouvés dans la rivière Saguia El Hamra. 2 ont été tués par balle, l’autre écrasé par une voiture. Le 4ème est le corps d’un enfant de 7 ans.

Dans la ville où fument encore les carcasses des voitures des familles sahraouies, détruites et incendiées par les colons marocains, où chacun redoute de nouvelles violences et l’indifférence du monde entier, la victime devient le coupable, et le gouvernement marocain continue ses actes de guerre en tout impunité.

A Dakhla occupée aussi
A Dakhla, hier et aujourd’hui, dans les quartier Ksaikisat et Oum Tounsi les sahraouis armés des drapeaux de la République Sahraouie ont manifesté pacifiquement leur soutien et leur protestation après la destruction du campement de Gdeym Izik. La répression marocaine a été démesurément violente. Les policiers en civils sont entrés de forces dans les maisons sahraouies pour interdire toute circulation.
La ville est actuellement encore quadrillée par les forces sécuritaires marocaines, toute circulation est interdite et les commerces sont fermés.
Les Sahraouis suivant ont été torturés : Baddi Bouailla, Beirouk Bouailla, Ahmed Brahim Khalil, Nafai Bouailla, Bachir Amaifi, Lahsen Mazighi, Fadel Zain, Ahmed Beilouih, Ahmed Lamsima.
Les militants de l’association sahraouie contre la torture section Dakhla, sont constamment suivis, insultés, harcelés et menacés : Meska Ahmed zain, Atik Arai, Mohamed Yahdih Hbette, Ahmed Makki.

APSO, 9 novembre 2010
Sources : APSO Sahara

vendredi 8 janvier 2010

Mort d’un Sahraoui, une autre bavure de la police marocaine

M. Mbarek Mahjoub Amaidane, citoyen Sahraoui originaire de El Aaiun, Sahara Occidental, est mort mercredi 6 janvier 2010 dans la matinée, au court d’une interpellation par la police Marocaine qui a tiré sur sa voiture.

M. Mbarek mahjoub Amaidane était un citoyen respecté. Après avoir travaillé près de 30 à Phosbucraa, il habitait depuis 2 ans dans le désert de la région de Tan Tan où il était  berger de son troupeau de chameaux et chèvres. Il était père de 12 enfants et était accompagné pour ce trajet par son fils âgé de 14 ans.

Après avoir été contrôlé à un barrage routier de la police Marocaine sur la route allant de Smara à Tan-Tan, au court duquel les policiers avaient relevé son identité, M. Amaidane, conducteur d’un véhicule 4x4, a quitté la route pour prendre la piste.

La camionnette de la police royale l’a alors suivi, et après s’être rapproché, a tiré sur la voiture.

M. Amaidane a rejoint la route et a arrêté sa voiture prés du fossé alors que d’autres coups de feu faisaient éclater les pneus arrières de la voiture.

Sorti de la voiture avec les bras en l’air en signe de non agressivité, il a été écrasé par le véhicule qui a basculé quand la police d’un autre barrage, situé devant lui, a tiré, faisant exploser les pneus avants du 4x4.

M. Mbarek Mahjoub Amaidane est mort sur le coup.

Deux jours après ce drame, dont la violence gratuite et l’injustice laisse la famille désemparée, le fils est toujours soigné pour ses blessures à l’hôpital de Tan Tan, étroitement surveillé par la police, sans autre autorisation de visite que la famille proche.

Une plainte a été déposée par la famille qui demande qu’une enquête soit faite sur les circonstances de la mort de M. Amaidane, et que les coupables soient punis.

Il y a hélas peu de chance pour que la vérité soit faite sur la responsabilité de la police, quand on sait les pratiques violentes de l’état marocain dans son rapport aux citoyens Sahraouis et l’impunité réservée aux policiers coupables quotidiennement d'atteintes aux Droits de l'Homme dans les territoires occupés ou dans la région de Tan Tan.

APSO, le 8 janvier 2010

Sources : la famille de M. Mbarek Mahjoub Amaidane, Salah Hmatou Amaidane son neveu.

Nota : Salah Amaidane est sportif Sahraoui de haut niveau, réfugié politique en France.

jeudi 7 janvier 2010

Rendre visite à Aminatou Haidar, à El Aaiun, Sahara Occidental, au risque de sa santé…

Les témoignages se multiplient, à chaque fois plus affligeants et inquiétants.

Quiconque, homme femme, valide ou handicapé souhaite rendre visite à Aminatou Haidar est interpellé violement.

Aminatou Haidar, rentrée au Sahara Occidental depuis le 18 décembre, après 32 jours de grève de la faim pour que soient respectés ses droits est une citoyenne Sahraouie. Elle vit à El Aaiun, avec sa famille et parmi ses amis.

Depuis son retour, son quartier est sous haute surveillance, forces de sécurité marocaines et policiers en civil quadrillent la zone. Il est interdit d’approcher. Pourtant ses amis souhaitent lui rendre visite, et les citoyens souhaitent lui rendre les honneurs qui lui vouent.

Hier, mercredi, Mr El-Garhi Chrif a été arrété, molesté, et conduit au poste de police. Mr El-Garhi Chrif est un ami d’Aminatou Haidar, ancien détenu politique Sahraoui et défenseur des Droits de l’Homme. Il est aveugle et souffre de nombreuses affections physiques contractées depuis les années 80, lors des années de disparitions forcées dans  la caserne Paisi Simi à El-Aaiun, parmi un groupe de Sahraouis, dont Aminatou Haidar. Il voulait saluer son retour… Les autorités marocaines ont exigé de lui qu’il signe le procès verbal de son arrestation, sans lui lire le contenu et sans lui en remettre de copie.

Mmes Ghlana Bent Baija et Maryam Bent Swayeh ont reçu des coups, puis été frappées pour avoir tenté de mettre fin à la bastonnade que recevait Mr El-Garhi Chrif.

Lundi soir, 2 jeunes femmes, Izana Amaidane, Salha Boutenkiza, ont été interpellées, brutalisées, insultées et humiliées alors qu’elles sortaient de chez Aminatou Haidar. Elles ont été conduites au poste de police et longuement interrogées sur leurs liens avec la militante sahraouie, les motivations de leur visite et les informations qui leur auraient été fournies.

Le même soir, deux jeunes filles, Ngya Lahouassi et Hayat Rguibi, ont elles été arrêtées avant de pouvoir entrer chez Aminatou, et de la même façon interrogées.

Le 27 décembre dernier, une jeune femme, Fatma ment Rahal Sbaii, avait été interrogée et torturée. Les policiers voulaient savoir les motifs de sa visite à Aminatou Haidar. Ils voulaient surtout par les coups l’empêcher de dire son attachement à son identité Sahraouie, et sa croyance en l’autodétermination. Elle était rentrée chez elle après trois heures d’interrogatoires, en état de choc, marquée de trace de coup et de gifles.

Le même soir un groupe de jeunes hommes avaient été arrêtés alors qu’ils manifestaient pacifiquement leur joie, et déférés en comparution immédiate.

Il y a eu d‘autres arrestation, d’autres brutalités. Les journalistes internationaux n’ont pu rencontrer Aminatou Haidar…

Et pourtant, pacifiquement et inlassablement depuis 35 ans, les Sahraouis poursuivent leur lutte pour l’autodétermination de leur pays et pour son indépendance, malgré les coups, les menaces et les intimidations.

APSO, le 7 janvier 2010

lundi 28 décembre 2009

Etat de siège autour d'Aminatou Haidar dans El Aaiun occupé

Aminatou Haidar, défenseure Sahraouie des Droits de l’Homme est rentrée le 18 décembre 2009 à El Aaiun, au Sahara Occidental après 32 jours de grève de la faim.

Elle avait été arrêtée par les autorités marocaines le 13 novembre à l’aéroport de El Aaiun, à son retour des Etats-Unis après avoir reçu le prix du courage civil de la fondation John Train. Elle avait ensuite été expulsée vers Lanzarote, et débarquée de l’avion, de façon illégale parce que sans titre de transport et contre sa volonté. Elle avait entamé une grève de la faim pour revendiquer ses droits, la restitution de son passeport et le retour chez elle auprès de ses enfants et de sa famille, auprès de son peuple opprimé.

Aminatou symbolise  la lutte Sahraouie pour le respect du droit international à l’autodétermination du peuple Sahraoui. Sa grève de la faim était respectueusement suivie et soutenue par les sahraouis en lutte pour leur identité.

Son retour à El Aaiun est une victoire pour elle et pour les Sahraouis. El Aaiun est au Sahara Occidental, il n’y a pas d’autre version valide, malgré les violents efforts de l’occupant Marocain.

Mais la liesse populaire ne peut s’exprimer sereinement au Sahara occidental.

Les forces de polices sont omniprésentes. Les Sahraouis, femmes hommes, enfants vieillards sont arrêtés arbitrairement, interrogés, frappés et torturés, sous les yeux des médias.

Chacun doit user d’ingéniosité pour pouvoir agiter le drapeau de la république qu’il reconnaît, la République Arabe Sahraouie démocratique en exil dans les campements de réfugiés, dans le désert du Sud Ouest algérien à trente Km environ de la ville de Tindouf.

Les rencontres  entre journalistes et militants des droits de l’homme sont écourtées ou empêchées, dites interdites par les représentants de l’autorité Marocaine qui interviennent jusque dans les habitations Sahraouies.

Par respect pour la sécurité des Sahraouis, plus que par respect d’une règle barbare et non écrite, les journalistes abrègent leurs entretiens. La réalité a démontré et démontre encore que la résistance au nom du droit ou de la raison n’entraînerait que de la violence de la part des représentants de l’autorité marocaine, qui ne s’annoncent et s’avancent qu’en nombre, menace tacite.

Aminatou Haidar est chez elle, assiégée et cernée par les forces de sécurités marocaines. Personne ne passe. Même la presse internationale n’est pas autorisée à l’entendre. Il y a deux jours une jeune femme a été enlevée par des policiers en civils, interrogée longuement et frappée par les autorités marocaines pour avoir tenté de rendre visite à Aminatou.

L’autorité marocaine qui s’impose au Sahara Occidental, vecteur de la démocratie affichée du Royaume, empêche la liberté de la presse internationale, démontre que l’occupation du territoire est brutale, irrespectueuse des droits des citoyens, et du droit international.


35 ans de ce régime n’ont convaincu personne d’un supposé bien fondé de l’appartenance du Sahara Occidental au Maroc, et pourtant la communauté internationale n’agit pas pour le respect du droit international et la protection des Sahraouis.

APSO, le 28 décembre 2009