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samedi 11 janvier 2014

La France versatile et frivole, et le Sahara Occidental

La France tergiverse, pouvoir et média, sur les nuances de la liberté d'expression quand il s'agit du président et de ses amours, d'un humoriste et de ses excès... Serions-nous encore ensuqués par les excès multiples de la fin d'année pour supporter aussi peu de sérieux, tout ce bruit pour rien ? N'y a t'il pas matière à pessimisme ?

Sur une échelle géographique aléatoire, il pourrait être plus intéressant de se pencher sur "la courbe du chômage inversée de façon imperceptible" et la hausse de la TVA, un peu plus loin sur Fukushima et ses fuites radioactives, les baleines pilotes et poulpe géant qui s'échouent, sur l'Europe et ses accords étrangement hyper-capitalistes et très discrets pour la protection des banques...

Vue d'ailleurs, notre France des droits de l'Homme est sûrement ridicule. Empâtée à ignorer son peuple, son devoir éthique d'éducation pour emplir les têtes et s'opposer à la haine, empâtée à oublier d'entendre les vigilants, penseurs et intellectuels.
Ou alors, l’ailleurs soit nous raille comme l'excellent "Demainonline" indépendant marocain en exil, soit ne se soucie pas de notre pauvre France démagogique.

En Tunisie, on s'occupe de choses sérieuses, et suite à une pression très forte de la population, de la société civile, des syndicats ouvriers, patronaux, des avocats et des associations de droits de l'Homme, le parti islamiste Ennahdha a accepté de céder le pouvoir à un gouvernement de compétence nationale pour assurer la dernière période de transition démocratique, préparer les prochaines élections et terminer la constitution et le processus électoral.

Les Congolais de la RDC en diaspora ont décidé qu'on ne s'amuserait plus tant que la situation de leur pays, champ de bataille et théâtre d'un génocide absent des médias autant que démesuré ne serait pas sur la voie de l'amélioration, et le despotisme d'État dégagé. On ne danse plus sur scène ni on ne s'amuse congolaisement en France (ni ailleurs) et le combat multiforme est devoir d'information internationale et de vigilance, quand la révolte gronde au pays et que continuent les massacres civils en masse. Cela se fait sans la France, mauvaise amie qui oublie encore de soutenir les aspirations et les efforts vers la démocratie de ce peuple en marche.

Les Sahraouis, amis des précédents, eux, se soucient de la France. Ils ont célébré en novembre dernier le troisième anniversaire de la manifestation qui en territoires occupés du Sahara Occidental avait réuni à Gdaim Izik 20 000 d’entre eux pendant un mois, avant l'attaque des forces de sécurité du colonisateur marocain. Depuis lors, fin 2010, des civils journalistes, militants de droits de l'homme, médiateurs, sont en prison à Salé 2 près de Rabat, et ont été condamnés sans preuve par un tribunal militaire à des peines allant de 20 ans à la perpétuité.  Condamnés pour leur identité.
2013 a encore été une année de continuité dans la lutte et la résistance, certes, mais aussi dans l'immobilisme international. La France n'a pas changé de ligne en passant de droite à gauche et continue à être responsable du statu quo de la situation. Chaque frémissement favorable a connu son contraire.

La Minurso a été renouvelée sans mandat de protection des populations civiles sahraouies qui affirment leur identité ou revendiquent le respect de leurs droits internationalement établis. La France est probablement victime d’une tergiversation géométrique sur la variabilité de l’intensité et de la quantité des coups donnés… puisqu’elle est responsable de cet état de fait. Les manifestations sahraouies de protestation hebdomadairement attaquées par les forces de sécurité marocaines qui cognent avec la visible jubilation de l’impunité mais ne tuent pas beaucoup ou cachent bien les corps n’y ont pas suffi. On peut avoir la même crainte pour 2014 si l’influence internationale ne pèse pas sur cette même France, malgré la permanence des protestations sahraouies en territoires occupés, et les déchaînements de violence qu’ils ont reçus toute l’année 2013. On appelle ça communément les droits de l’Homme, et les militants internationaux et ceux du Sahara Occidental s’appliquent à rapporter les horreurs commises sans que la France des droits de l’Homme ne s’en soucie.

Le traditionnel nerf de la guerre, l’argent en question, est ici celui tiré illégalement par le Maroc de l’exploitation des richesses naturelles du Sahara Occidental, et celui donné pour son protectionnisme hypocrite par l’Europe au même Maroc. Accord de voisinage, accord agricole, accord de pêche, statut avancé sont effectifs, l’ALEAC se profile dangereusement. Tous ces accords écrits sur le dos du peuple sahraoui puisque les textes souffrent d’amnésie quand il s’agit d’indiquer les frontières internationalement admises du Maroc, qui ne comprennent pas le Sahara Occidental.

Que payent donc aux uns et aux autres les entreprises françaises Total, Véolia, Idyl, Azura et autres pour être au Sahara Occidental, et que reçoivent-elles pour agir illégalement puisque contrairement à la volonté des Sahraouis ?

Javier Bardem dans son film récent sur la question sahraouie « Hijos de las nubes » fait une grande part à la démonstration de l’indiscutable culpabilité diplomatique de la France, probablement parce que la rouerie espagnole est consommée.

Alors ? Que font les Sahraouis en France ?
D’où viendra la prise de conscience que les méthodes anciennes ne fonctionnement manifestement pas et qu’il faut s’adapter à la situation et faire bouillonner les jeunes têtes. La délicate tradition sahraouie de ne jamais dire non, de passer par un détour ou un intermédiaire pour agir sur les coordonnées d’un problème ressemble à l’obligation de moyens quand il lui manque l’obligation de résultat. Les mouvements de l’Allemagne découvrant les atteintes marocaines aux droits humains des Sahraouis pourraient-ils vraiment faire bouger la France ? Justification de la procrastination …

Et si les Sahraouis et leur République faisaient bouger la France ? Foin de plaisanterie, à l’aune du temps occidental il faut aller tout droit ! La jeunesse sahraouie qui bouillonne ici et souffre des violences subies sous l’occupation ou de l’exil connaît la France et ses travers. Ceux là ont l’intuition que la lutte pacifique est possible et en auront le courage une fois sur le chemin, même si les coups reçus par leurs sœurs et mères en territoires occupés, les carences alimentaires et maladies des femmes et enfants des campements de réfugiés poussent certains à dire qu’une reprise de la guerre serait une solution.
Si les institutions pèsent trop lourd, la résistance doit trouver une autre forme…

Les Sahraouis résistent et bougent, cherchent et tâtonnent, et nous Français ? résistons-nous ?

APSO, le 11 janvier 2014

Vidéo EM, El aaiun  occupé, activité de nuit des policiers marocains, ordre ou terreur ?
 

jeudi 8 novembre 2012

Depuis Gdaym Izik, le Maroc triche toujours plus


Petit tour d'horizon pour le deuxième anniversaire, ce 8 novembre 2012, de la destruction de la manifestation populaire et pacifique de Gdaym Izik au Sahara Occidental occupé.
Plus de 20 000 Sahraouis étaient sortis de la ville pour protester contre l'occupation de leur terre par le Maroc et son cortège hélas banal de tentatives multiples pour les détruire, par la marginalisation et les discriminations, la violence et les assassinats. Le village de tentes s'était organisé démocratiquement, les Sahraouis goûtaient pour certain pour la première fois à la sérénité de pouvoir se dire Sahraoui sans avoir peur. C'était le premier soulèvement de cette envergure des pays arabes contre la dictature, le despotisme. Les chercheurs l’ont dit, et les pays arabes ne l'ont pas ignoré, ils ont pris feu à la suite.

Depuis ce mois de manifestation en 2010, les rafles, arrestations arbitraires, meurtres sur les Sahraouis se sont multipliés au Sahara Occidental, des oeuvres du Maroc.
Les 23 civils sahraouis, défenseurs des droits du peuple, gestionnaires du campement, journalistes, sont en prison militaire depuis bientôt 2 ans, sans inculpation ni jugement, en toute illégalité.
Les casques bleus de l'ONU présents sur place n'ont toujours pas l'ordre de protéger les Sahraouis, ils assistent comme nonchalant aux attaques féroces sur les manifestations pacifiques presque quotidiennes...
M. Christopher Ross, envoyé spécial de l'ONU, est venu pour la première fois à El Aaiun, la semaine dernière, faire le bilan des 5 années de négociations qu'il a conduites.
Et pendant qu'il rencontrait notables ou associations à El Aaiun, les policiers chargeaient, et blessaient les manifestant(e)s et les passant(e)s, saccageait les maisons des militants.
De sa visite avec le roi, qui ordonne la répression, et de son discours, adressé aux peuples marocains et sahraouis, il reste une vidéo visiblement censurée, dans laquelle l'essentiel est tronqué. Une nouvelle mise devant le fait accompli, nouvelle preuve de la partialité de la presse marocaine. Un acte qui a marqué en quelques minutes, quand le démenti et rectificatif prendra des semaines et sera probablement escamoté.

Ce jour de commémoration, les sahraouis pansent leurs coeurs au souvenir des disparus, et leurs plaies pour les coups reçus aujourd'hui quand ils ont voulu crier leur fierté d'être Sahraouis.
À El Aaiun, à Guelmim, les Sahraouis ont manifesté et la police marocaine a chargé. Beaucoup de femmes, de vieillards, des enfants sont blessés, ce sont des proies faciles. Un journaliste a été attrapé, frappé, insulté et laissé salement blessé à l'extérieur de la ville selon une méthode habituelle des policiers marocains.
Les Européens venus en visite ont été expulsés hier d'El Aaiun, et certains n'ont même pas pu approcher de la ville.  4 politiciens norvégiens voulaient entendre les Sahraouis sur la question de la pêche, et une quinzaine d'espagnols voulaient être présents sur place pour ce jour anniversaire.

L'impunité et l'arrogance du gouvernement marocain est flagrante. Le programme malhonnêteté au Sahara Occidental est en route, sans que rien ne le fasse dévier. Ross désavoué par le Maroc, soutenu par la communauté internationale dans sa fonction, a accompli ce qu'il avait annoncé, venir sur place. Un avertissement au Maroc ? peu importe. Le programme a été retardé de 6 mois.
Les actions du Maroc en sont à un point de provocation qui dépasse la compréhension, sauf - à suivre les estimations de WSRW-, si l'on considère les 200 millions de dollars gagnés sur les phosphates volés à la terre sahraouie par le colonisateur pour la même période de 6 mois. Combien de millions de dollars pour la pêche, le sable, le sel, les fruits et légumes arrivés tout droit dans les poches du roi, de ses généraux et de quelques complices étrangers ?

La prochaine visite de Ross en France pourrait peut-être permettre à notre pays de redorer son blason, si le chef de l'état choisissait de respecter le droit international et ses promesses électorales. Du changement dans la France Afrique ?
La question des millions tirés des ressources naturelles est aussi une question de droit international. Ce vol est illégal, comme la violence et la déportation de colons. L’ONU, L’Union Africaine, l’Europe l’ont dit, les actes doivent suivre les paroles. À l’heure où la Suède s’apprête à reconnaître la République Sahraouie, il est plus que temps.

APSO, le 8 novembre 2012

mercredi 31 octobre 2012

APSO/Reseau à François Hollande, président des français

Ce courrier a été envoyé il y a une semaine à Monsieur le Président de la France, il est sans réponse. 
Aujourd'hui mercredi 31 octobre, Monsieur Christopher Ross est arrivé vers 14h locale à Elaiun, au Sahara Occidental. Le déploiement des forces militaires, policières, sécuritaires est démesuré. Que craint le gouvernement colonial marocain? ou que démontre-t'il ? 
Est ce pour protéger Ross des Sahraouis qui lui font confiance, des colons marocains qui n'ont qu'une très faible compréhension de la situation, se protéger des manifestants sahraouis pacifiques ??? 
À suivre, et surtout notre France face à ses responsabilités. 
APSO, 31 octobre 2012

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Le 24 octobre 2012

M le Président de la République Française

Vous allez recevoir prochainement M. Christopher Ross, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental.

Notre organisation d’Amis du Peuple du Sahara Occidental (APSO) -, et son réseau d'associations françaises signataires ci-dessous, soutiennent solidairement les Sahraouis dans leur lutte au quotidien pour la défense du droit légitime de leur autodétermination.

Nous souhaitons vous alerter et vous questionner sur le rôle de la France qui est aujourd’hui le principal Etat protecteur au sein du Conseil de Sécurité de l’occupation par le Maroc du Sahara Occidental.

Christopher Ross, travaille à la résolution du conflit sur le territoire du Sahara Occidental pour sa décolonisation, et va accomplir du 28 octobre au 15 novembre prochain, une tournée de rencontres des protagonistes directs ou indirects dans ce conflit, dont la France.
Vous le savez, le Sahara Occidental est un territoire non autonome, et les déclarations et résolutions de l’ONU, comme la position de l’Union Africaine reconnaissent au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination sur son avenir et sur sa terre.

Les gouvernements précédant le vôtre ne se sont pas illustrés par leur rigueur à respecter le droit international. Ils ont soutenu une position illégale, une autonomie imposée au peuple autochtone sahraoui sans respecter leur droit à l’autodétermination, droit réaffirmé par de nombreuses déclarations de l’ONU tous les ans depuis les années 60.

Ce soutien à une solution irréalisable n’a fait que maintenir le blocage dans une situation paradoxale, dans laquelle nous subvenons aux besoins urgents des réfugiés Sahraouis, pendant que le Maroc, pays colonisateur d’une importante partie du Sahara Occidental, exploite pour son compte, en toute illégalité, mais pour d’importants bénéfices, les ressources naturelles du Sahara Occidental.

Les positions probablement vénales de vos prédécesseurs ont éloigné la France de la position exemplaire qu’exigent nos valeurs historiques. Malgré toutes les évidences, notre pays s’est montré lâche ou corrompu, soutenant le renouvellement de l’accord de pêche UE Maroc alors que le service juridique du Parlement Européen en avait établi l’illégalité en l’état. Validant l’accord UE Maroc de libéralisation des produits agricoles alors que de la même façon que pour l’accord de pêche, les frontières marocaines ne sont pas explicitement signifiées dans le document. Ou utilisant la menace de son droit de veto pour empêcher la mission de l’ONU pour le référendum au Sahara Occidental (MINURSO) de surveiller le respect des droits de l’homme, notamment de dénoncer les exactions quotidiennes des représentants du gouvernement marocain sur les habitants autochtones sahraouis dans la partie occupée du Sahara Occidental.

À ce sujet, l’actualité est alarmante et si vous suivez les actualités internationales pour cette région du monde, vous avez eu connaissance des conclusions du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, du Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme, du département d’Etat américain, de la Ligue française des droits de l'homme (LDH) qui tous dénoncent les violations graves des droits de l’homme du Maroc sur les Sahraouis.

Notre France ne peut avoir deux visages, agir pour soulager la souffrance des peuples syriens et libyens et ignorer encore la souffrance des Sahraouis qui dure depuis plus de 37 ans.

La position de la France est une clé de ce conflit, parce qu’elle a le pouvoir d’au minimum une neutralité, qu’elle n’a jamais respecté et au maximum d’une pression sur le Maroc.

Monsieur le Président de la République, nous espérons que vous accorderez toute votre attention à M. Christopher Ross, qui œuvre en fait comme notre agent international.

- Allez-vous en notre nom soutenir le référendum d’autodétermination et exiger sa mise en place dans les plus bref délai ?
- Allez vous de nouveau en avril prochain nous faire boire le calice de la honte jusqu’à la lie, en utilisant à nouveau le droit de veto français pour empêcher la protection par la MINURSO des droit humains de résistants pacifiques sahraouis ?
- Allez-vous respecter la position de votre propre parti exprimé dans des documents publics, et signés par votre actuel Premier Ministre, M Ayrault?

Puisque vous êtes abondamment informé de la version marocaine de la situation, à un point qu’il vous est peut-être difficile de retrouver les fondamentaux de la vérité, de la neutralité ou du droit international ;
- Allez vous, en accord avec l’engagement de votre discours d’investiture de respecter tous les peuples, recevoir le président de la RASD  et œuvrer pour reconnaître cette République, de même que l’UA  et 81 Etats l’ont fait jusqu’à aujourd’hui?

Ce geste sera le seul signe d’un vrai changement de la politique française dans la région, le reste ne serait que la rhétorique habituelle de la politique extérieure française dans le Maghreb, avec ses inavouables conflits d’intérêts y compris de la part des membres de votre gouvernement.

Nous espérons que vous entendrez notre attachement en nos valeurs nationales et pensons pouvoir croire en la probité de votre gouvernement.
Nous sommes à votre disposition, Monsieur le Président de la République, et vous prions d’agréer l’expression de nos salutations les plus respectueuses.

APSO, Amis du Peuple du Sahara Occidental, apsolument @yahoo.fr
APSO 35 Bretagne, apso35 @free.fr
APSO Avignon, apsoavignon @yahoo.fr
APSO Lyon, lautrecotedumur @yahoo.fr
ARSF, Association des Sahraouis Réfugiés en France, associationarsf @gmail.com
Arcadie, Aubagne, arcadie5 @caramail.com
Association des Sahraouis en France, asso.sahraouis.france @hotmail.fr
Cercle du livre progressiste (Givors)
COMIPSO Toulouse, isabellec816 @yahoo.fr
Of2ps, Marseille, talebga @yahoo.fr
Solidarité Maroc 05, solidmar05 @gmail.com
Solensahr 38, solensahr @yahoo.fr