Avis : avant de vous mettre en grève de la faim illimitée pour exiger le respect de vos justes droits, assurez vous de la présence d'un médecin, d'un avocat, de journalistes...
Quand la règle journalistique du mort au kilomètre s’applique, alors vous obtiendrez, avec un peu de persévérance, le soutien international.
Mais si vous êtes isolés et sans soins, si votre cause est oubliée, sacrifiée malgré toutes les évidences de votre bon droit pour diverses sombres raisons, la pression internationale sur vos tortionnaires se fera attendre.
Surtout lorsque contre toute logique, le tortionnaire a pour meilleur soutien hypocrite la France.
Et plus encore quand en France les médias frileux ou dociles et corrompus aboient sans résistance en écho de la voix de leur maître.
Aujourd’hui les jours s'égrènent impitoyablement pour les prisonniers politiques Sahraouis en grève de la faim dans les geôles marocaines.
35 jours de protestations aux limites des forces physiques, mais dans la détermination infinie des hommes du désert.
Des dizaines de prisonniers politiques Sahraouis mettent en jeu leur vie, contre les conditions de leur incarcération, contre l’occupation de leur pays, le Sahara Occidental par son voisin le Maroc, contre la couardise de la communauté internationale qui ne soutient pas ses propres décisions par les outils de leur mise en application.
Ils mettent leur vie en jeu pour la vie, pour la liberté, pour le respect des règles internationales établies, pour leur loyauté universelle.
35 jours de silence des médias français. Silence sur les faits, silence sur les appels et protestations des amis des Sahraouis, silence sur la déclaration en préparation au parlement européen appelant le Maroc à cesser cette torture.
35 jours de silence sur l’aberration de la présence de civils Sahraouis sous régime juridique militaire, « traîtres » à la nation Marocaine, le colonisateur, après leur visite à leurs compatriotes qui survivent dans les camps de réfugiés de l’autre côté du mur de la honte qui coupe le Sahara Occidental en deux.
Quelle réaction peuvent avoir les médias à la lecture de cela ? C’est au choix. Réaction positive ou boycott de l’information. Mais 35 jours de silence ne sont-ils pas à l’évidence un boycott ?
APSO, 21 avril 2010