jeudi 28 mai 2015
jeudi 21 mai 2015
lundi 18 mai 2015
lundi 11 mai 2015
Voyage en absurdité, ou les Mensonges d’Avril de Ban Ki-moon
Si le
premier avril il vaut mieux douter de tout ce que l’on entend, il est
préférable d’appliquer la méfiance jusqu’à la fin du mois pour ce qu’émet l’ONU
sur le Sahara Occidental.
En effet, chaque année le Conseil de Sécurité de l’ONU renouvèle le mandat de sa mission au Sahara Occidental, la Minurso. La mission doit organiser le référendum d’autodétermination des Sahraouis, et se trouve bien en difficulté de ne pas y parvenir depuis 24 ans, et en général de ne pouvoir pas faire grand-chose d’autre que des balades dans le désert et à la plage, et surtout pas de protéger les civils sahraouis des coups des autorités marocaines. Il y aurait de quoi être marri…
Constatées les bis repetita des derniers rapports du secrétaire général prometteur d’un respect des engagements pris et de la charte de l’ONU, et la disparition de ces bons mots des documents finaux des résolutions onusiennes du renouvellement du mandat de la Minurso, on peut parler de la jolie légende des mensonges d’avril de Ban Ki-moon.
Il est possible d’y trouver des raisons.
Par exemple, si l’on considère l’investissement très important du colonisateur marocain dans la jeunesse sahraouie, rendant indispensable le pillage du phosphate sahraoui pour en couvrir les dépenses, pourquoi changer l’ordre des choses. C’est qu’attraper les jeunes militants pour indépendance, les héberger gracieusement en prison pour des périodes allant d’années à perpétuité, ça coute cher ! Voila réglé pour 320 millions de dollars (phosphate2014) !
Et puis après tout, ne pas résoudre le problème de ce conflit inégal alors qu’on en a le devoir et les moyens, et maintenir le statu quo absurde, c’est un choix onusien et international.
En effet, chaque année le Conseil de Sécurité de l’ONU renouvèle le mandat de sa mission au Sahara Occidental, la Minurso. La mission doit organiser le référendum d’autodétermination des Sahraouis, et se trouve bien en difficulté de ne pas y parvenir depuis 24 ans, et en général de ne pouvoir pas faire grand-chose d’autre que des balades dans le désert et à la plage, et surtout pas de protéger les civils sahraouis des coups des autorités marocaines. Il y aurait de quoi être marri…
Constatées les bis repetita des derniers rapports du secrétaire général prometteur d’un respect des engagements pris et de la charte de l’ONU, et la disparition de ces bons mots des documents finaux des résolutions onusiennes du renouvellement du mandat de la Minurso, on peut parler de la jolie légende des mensonges d’avril de Ban Ki-moon.
Il est possible d’y trouver des raisons.
Par exemple, si l’on considère l’investissement très important du colonisateur marocain dans la jeunesse sahraouie, rendant indispensable le pillage du phosphate sahraoui pour en couvrir les dépenses, pourquoi changer l’ordre des choses. C’est qu’attraper les jeunes militants pour indépendance, les héberger gracieusement en prison pour des périodes allant d’années à perpétuité, ça coute cher ! Voila réglé pour 320 millions de dollars (phosphate2014) !
Et puis après tout, ne pas résoudre le problème de ce conflit inégal alors qu’on en a le devoir et les moyens, et maintenir le statu quo absurde, c’est un choix onusien et international.
Un choix
aussi les hélicoptères onusiens qui ravitaillent en produits marocains achetés
à El Aaiun en territoires occupés, leurs troupes basées à Tifairiti en
territoires libérés. Quelques tours de pales sans état d’âme par-dessus le mur
et c’est joué.
Qu’est ce qu’environ 37 millions d’euros annuels pour le maintien dans les campements du désert salin et torride de Tindouf (Algérie) de réfugiés sahraouis. Surement peu au regard d’autres paramètres inavouables et loin du droit international.
Qu’est ce qu’environ 37 millions d’euros annuels pour le maintien dans les campements du désert salin et torride de Tindouf (Algérie) de réfugiés sahraouis. Surement peu au regard d’autres paramètres inavouables et loin du droit international.
Pour
rester dans une même échelle de valeur, l’Europe donne bien au Maroc une
quarantaine de millions d’euros annuels pour envoyer ses bateaux pêcher dans
les eaux sahraouies selon l’accord de pêche EU-Maroc. Passons le reste qui est
hors mesure...
Les conséquences de 40 ans de vie sous assistanat, discrimination, malnutrition… qui devraient être logiquement la disparition ou dispersion du peuple sahraoui pourraient nonobstant décontenancer les comptables de cette stratégie, puisque peuple sahraoui il y a toujours… mais probablement le commissaire aux comptes, le peuple du monde, est-il tolérant ou peu regardant ... tout va bien partout sur terre !
Il semble donc, néanmoins, qu’être ou ne pas être indépendant, pour les Sahraouis, telle est bien la question, toujours tabou international !
APSO, 11 mai 2015
Ci-dessous une façon sahraouie de le dire en poésie... (traduction à venir)
Les conséquences de 40 ans de vie sous assistanat, discrimination, malnutrition… qui devraient être logiquement la disparition ou dispersion du peuple sahraoui pourraient nonobstant décontenancer les comptables de cette stratégie, puisque peuple sahraoui il y a toujours… mais probablement le commissaire aux comptes, le peuple du monde, est-il tolérant ou peu regardant ... tout va bien partout sur terre !
Il semble donc, néanmoins, qu’être ou ne pas être indépendant, pour les Sahraouis, telle est bien la question, toujours tabou international !
APSO, 11 mai 2015
Ci-dessous une façon sahraouie de le dire en poésie... (traduction à venir)
Libellés :
Ban Ki-moon,
campements de réfugiés,
conseil de sécurité,
Minurso,
onu,
phosphate
dimanche 10 mai 2015
JF Debargue. Perdre espoir
Il est difficile de perdre
espoir. Pendant des années je l’ai senti encore bien vivant, dans les
conversations, les discours et même dans les interrogations de plus en plus
nombreuses. Certes il ne s’agissait déjà plus de l’espoir qui suivit le cessez
le feu de 1991, celui que l’on comptait en semaines, voire en jours. Ces
dernières années, les attitudes, les propos, attestaient de sa disparition.
J’ai en mémoire cette phrase d’un colonel de la Minurso qu’il m’avait dit en
2009. « L’ONU n’a pas pour tâche de résoudre un conflit, mais de le
geler ». Et cette phrase revenant de plus en plus, même dans la bouche des
plus modérés des Sahraouis : « Notre erreur la plus grave est d’avoir
accepté le cessez le feu ».
Aujourd’hui, au moins, les choses sont claires. L’organisme (la Minurso) sensé devoir organiser un referendum en un délai de moins d’un an a échoué pendant 24 années consécutives et jette en quelque sorte l’éponge en renvoyant dos à dos dans l’impasse le Maroc et le Front Polisario, leur demandant en outre cyniquement de négocier de manière plus intensive. Les différents émissaires de l’ONU dont Christopher Ross ont tous échoué en renvoyant la responsabilité du règlement du conflit aux deux parties. Il fallait certes essayer cette solution démocratique, mais elle n’a rien donné pendant tant d’années. Cette situation enferme toutes les parties dans un jeu de rôles contrôlé de maintien des antagonismes dont la victime reste la population sahraouie. Ce jeu cruel enferme chaque partie dans son périmètre dont elle ne sort plus. Ainsi après quelques durcissements il suffisait et il suffira encore au Maroc de faire un pas en arrière sans conséquence pour renforcer ses appuis internationaux et sa position inflexible. Les négociateurs ne s’accordent que sur la date et l’hôtel de luxe où doivent se dérouler des discussions toutes aussi informelles qu’inutiles, les différents comités de soutiens programment sans illusion leur prochaine assemblée annuelle et « copie-colle » leurs communiqués que plus personne ne lit. La grande majorité des ONGs occupent un terrain que les solutions politiques ont déserté. L’ONU déploie et fait vivre dans les camps ses filiales humanitaires (PAM, UNICEF, OMS, HCR…) devenant ainsi le principal bénéficiaire du gel de solution qu’elle met en place. L’absence d’obligation de résultat finit par aboutir à un conflit d’intérêt, voire à une prise illégale d’intérêts !
Aujourd’hui, au moins, les choses sont claires. L’organisme (la Minurso) sensé devoir organiser un referendum en un délai de moins d’un an a échoué pendant 24 années consécutives et jette en quelque sorte l’éponge en renvoyant dos à dos dans l’impasse le Maroc et le Front Polisario, leur demandant en outre cyniquement de négocier de manière plus intensive. Les différents émissaires de l’ONU dont Christopher Ross ont tous échoué en renvoyant la responsabilité du règlement du conflit aux deux parties. Il fallait certes essayer cette solution démocratique, mais elle n’a rien donné pendant tant d’années. Cette situation enferme toutes les parties dans un jeu de rôles contrôlé de maintien des antagonismes dont la victime reste la population sahraouie. Ce jeu cruel enferme chaque partie dans son périmètre dont elle ne sort plus. Ainsi après quelques durcissements il suffisait et il suffira encore au Maroc de faire un pas en arrière sans conséquence pour renforcer ses appuis internationaux et sa position inflexible. Les négociateurs ne s’accordent que sur la date et l’hôtel de luxe où doivent se dérouler des discussions toutes aussi informelles qu’inutiles, les différents comités de soutiens programment sans illusion leur prochaine assemblée annuelle et « copie-colle » leurs communiqués que plus personne ne lit. La grande majorité des ONGs occupent un terrain que les solutions politiques ont déserté. L’ONU déploie et fait vivre dans les camps ses filiales humanitaires (PAM, UNICEF, OMS, HCR…) devenant ainsi le principal bénéficiaire du gel de solution qu’elle met en place. L’absence d’obligation de résultat finit par aboutir à un conflit d’intérêt, voire à une prise illégale d’intérêts !
Même la volonté de mandater la Minurso de la surveillance des Droits Humains est devenu un sujet possible de diversion. Ce droit légitime qui devrait sans débat faire partie intégrante des missions de l’ONU ne doit pas détourner la Minurso de sa mission principale, l’organisation du referendum de la dernière colonie d’Afrique ! Les jugements de civils par des tribunaux militaires, l’absence des droits de la défense, les dépositions sous la torture, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées, les violences physiques et psychologiques…, ne sont pas négociables à la baisse en contrepartie d’un statu quo, mais condamnables par des instances internationales.
Si l’ONU ne reprend pas la main pour organiser de facto et sur ses seules prérogatives ce referendum, et elle ne semble pas vouloir le faire en décrétant un statu quo, elle doit se retirer.
La situation dans les camps
est humainement insupportable malgré l’aide internationale. L’assistanat
chronique et le manque de perspectives ont des effets secondaires sanitaires et
psychologiques graves. Un seul exemple, cette république en exil est le pays
d’Afrique qui a le meilleur taux d’alphabétisation, obtenu en deux générations
dans des conditions difficilement imaginables. Pour quel objectif ? Faire
le deuil de son avenir personnel et celui de son peuple ? Après avoir fait
celui de ses martyrs et celui de ses proches, morts trop tôt dans les camps ?
Ce n’est pas à moi de dire aux Sahraouis la façon dont ils peuvent choisir de vivre ou de mourir. Ils ont déjà tant souffert et il serait indécent de dicter une conduite à tenir sans être des leurs. Je sais simplement que depuis hier l’ONU a choisi de ne pas leur permettre d’espérer qu’une solution négociée soit possible.
30 avril 2015
Ce n’est pas à moi de dire aux Sahraouis la façon dont ils peuvent choisir de vivre ou de mourir. Ils ont déjà tant souffert et il serait indécent de dicter une conduite à tenir sans être des leurs. Je sais simplement que depuis hier l’ONU a choisi de ne pas leur permettre d’espérer qu’une solution négociée soit possible.
30 avril 2015
Jean-François Debargue
Texte publié avec l'autorisation de l'auteur. Crédit photo : JFD
Nota : Ce texte a aussi été publié, avec une introduction d'Olivier Quarante, sur http://www.nouvellesdusahara.fr
Libellés :
campements de réfugiés,
conflit gelé,
espoir,
HCR,
JF Debargue,
Minurso,
O. Quarante,
onu
vendredi 8 mai 2015
samedi 2 mai 2015
Inscription à :
Articles (Atom)