lundi 11 mai 2015

Voyage en absurdité, ou les Mensonges d’Avril de Ban Ki-moon


Si le premier avril il vaut mieux douter de tout ce que l’on entend, il est préférable d’appliquer la méfiance jusqu’à la fin du mois pour ce qu’émet l’ONU sur le Sahara Occidental. 

En effet, chaque année le Conseil de Sécurité de l’ONU renouvèle le mandat de sa mission au Sahara Occidental, la Minurso. La mission doit organiser le référendum d’autodétermination des Sahraouis, et se trouve bien en difficulté de ne pas y parvenir depuis 24 ans, et en général de ne pouvoir pas faire grand-chose d’autre que des balades dans le désert et à la plage, et surtout pas de protéger les civils sahraouis des coups des autorités marocaines. Il y aurait de quoi être marri…

Constatées les bis repetita des derniers rapports du secrétaire général prometteur d’un respect  des engagements pris et de la charte de l’ONU, et la disparition de ces bons mots des documents finaux des résolutions onusiennes du renouvellement du mandat de la Minurso, on peut parler de la jolie légende des mensonges d’avril de Ban Ki-moon. 

Il est possible d’y trouver des raisons.
Par exemple, si l’on considère l’investissement très important du colonisateur marocain dans la jeunesse sahraouie, rendant indispensable le pillage du phosphate sahraoui pour en couvrir les dépenses, pourquoi changer l’ordre des choses. C’est qu’attraper les jeunes militants pour indépendance, les héberger gracieusement en prison pour des périodes allant d’années à perpétuité, ça coute cher ! Voila réglé pour 320 millions de dollars (phosphate2014) ! 

Et puis après tout, ne pas résoudre le problème de ce conflit inégal alors qu’on en a le devoir et les moyens, et maintenir le statu quo absurde, c’est un choix onusien et international.

Un choix aussi les hélicoptères onusiens qui ravitaillent en produits marocains achetés à El Aaiun en territoires occupés, leurs troupes basées à Tifairiti en territoires libérés. Quelques tours de pales sans état d’âme par-dessus le mur et c’est joué.

Qu’est ce qu’environ 37 millions d’euros annuels pour le maintien dans les campements du désert salin et torride de Tindouf (Algérie) de réfugiés sahraouis. Surement peu au regard d’autres paramètres inavouables et loin du droit international.

Pour rester dans une même échelle de valeur, l’Europe donne bien au Maroc une quarantaine de millions d’euros annuels pour envoyer ses bateaux pêcher dans les eaux sahraouies selon l’accord de pêche EU-Maroc. Passons le reste qui est hors mesure... 

Les conséquences de 40 ans de vie sous assistanat, discrimination, malnutrition… qui devraient être logiquement la disparition ou dispersion du peuple sahraoui pourraient nonobstant décontenancer les comptables de cette stratégie, puisque peuple sahraoui il y a toujours…  mais probablement le commissaire aux comptes, le peuple du monde, est-il tolérant ou peu regardant ... tout va bien partout sur terre !

Il semble donc, néanmoins, qu’être ou ne pas être indépendant, pour les Sahraouis, telle est bien la question, toujours tabou international !

APSO, 11 mai 2015


Ci-dessous une façon sahraouie de le dire en poésie... (traduction à venir)