"Et encore une fois pour rien"… se sont
rencontrés le Polisario et le Maroc sous l’égide de Christopher Ross, envoyé
spécial de Ban Ki-moon pour la résolution du conflit sur le Sahara Occidental.
C’était en mars. Pas d’avancées.
"Et encore une fois pour rien "… les
Sahraouis et leurs amis ont tenté de faire ajouter au mandat de la Minurso la
surveillance des droits de l’Homme, en avril. Pas d’avancées.
La position de la France ne change honteusement pas
pour bloquer prise en compte et la surveillance de la violence quotidienne
subie pas les Sahraouis en territoires occupés. Et pourtant, dans son rapport
au conseil de sécurité pour cette année, le très peu objectif Ban Ki-moon
dénonce l’espionnage du travail de la Minurso, les signes extérieurs de sa
corruption par les Marocains…
Il a oublié d’ajouter les emprisonnements abusifs et
les tortures physiques et psychologiques.
23 Sahraouis prisonniers politiques sont enfermés
dans la prison de Salé au Maroc des suites de la grande manifestation populaire
de Gdaim Izik en octobre et novembre 2010. Ce sont des civils en attente depuis
1 an et demi de comparution devant un tribunal militaire qui ne sait que faire
de cette charge dont il n'a pas la compétence juridique.
27 Sahraouis raflés après les agressions des colons
marocains sur les Sahraouis en septembre 2011 ont été condamnés abusivement à
8, 10 ou 12 mois - 12 mois de prison pour le mineur du groupe -, ou sont
toujours en attente de jugement. (voir Asvdh)
Il a oublié les violente répression contre les
manifestations pacifiques qui se multiplient en territoires occupés. Malgré
l’interdiction de s’exprimer, les slogans se précisent. Au-delà de la demande
de respect de l'autodétermination, de la libération immédiate et
inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis, c'est aussi
contre le vol des richesses de leur terre, et pour l'indépendance qu'éclatent
au quotidien des manifestations dans les villes du Sahara Occidental occupé.
Il a oublié aussi la discrimination pour les
Sahraouis n’est pas seulement l’interdiction d’exprimer son opinion, c’est
aussi dans l’accès ou les conditions de travail, au logement ou à l’éducation.
A Casablanca, au moins 33 étudiants sahraouis ont manifesté
dans l’université pendant plus de deux mois pour faire falloir leur bon droit à
s’inscrire en Master, et pour demander des comptes sur le blocage dont ils
faisaient l’objet. À situation identique les étudiants marocains n’avaient pas
eu de problèmes pour s’inscrire. (voir http://www.youtube.com/zacaria1986)
Il a oublié que des pêcheurs sahraouis ont séquestré
cette semaine un navire pour protester contre leur exclusion des emplois sur
les gros navires. Ils dénoncent aussi la surexploitation des ressources halieutiques
qui seront épuisées dans la mer sahraouie d’ici deux ans. (Voir info ASVDH)
Une manifestation pacifique a fait aujourd’hui 11
blessés dont 5 femmes. Deux jeunes ont été arrêtés. La coordination Gdaim Izik
appelle à manifester tous les mardis et les jeudis dans deux lieux. Comment
comprendre cette attaque violente des forces armées quelques jours après le
refus international d’adjoindre au mandat de la Minurso la compétence
d’observation des droits de l’homme ? (voir vidéo EM et info ASVDH)
Et la visite du roi annoncée pour samedi avec son
cortège de décorum et de brimades sur le peuple sahraoui est-elle une autre
provocation lancée à la face de l’ONU, lui renvoyant son incapacité à exercer
des pressions pour le régime Marocain pour que cessent l’occupation brutale du
Sahara Occidental et le pillage de sa terre et de sa mer ?
APSO, 26 avril 2012
Sources Apso Sahara, EM, ASVDH, Zacaria