jeudi 26 avril 2012

Quelques droits de l’homme bafoués ne suffisent pas pour l’ONU !

"Et encore une fois pour rien"… se sont rencontrés le Polisario et le Maroc sous l’égide de Christopher Ross, envoyé spécial de Ban Ki-moon pour la résolution du conflit sur le Sahara Occidental. C’était en mars. Pas d’avancées.
"Et encore une fois pour rien "… les Sahraouis et leurs amis ont tenté de faire ajouter au mandat de la Minurso la surveillance des droits de l’Homme, en avril. Pas d’avancées.

La position de la France ne change honteusement pas pour bloquer prise en compte et la surveillance de la violence quotidienne subie pas les Sahraouis en territoires occupés. Et pourtant, dans son rapport au conseil de sécurité pour cette année, le très peu objectif Ban Ki-moon dénonce l’espionnage du travail de la Minurso, les signes extérieurs de sa corruption par les Marocains…

Il a oublié d’ajouter les emprisonnements abusifs et les tortures physiques et psychologiques.
23 Sahraouis prisonniers politiques sont enfermés dans la prison de Salé au Maroc des suites de la grande manifestation populaire de Gdaim Izik en octobre et novembre 2010. Ce sont des civils en attente depuis 1 an et demi de comparution devant un tribunal militaire qui ne sait que faire de cette charge dont il n'a pas la compétence juridique.

27 Sahraouis raflés après les agressions des colons marocains sur les Sahraouis en septembre 2011 ont été condamnés abusivement à 8, 10 ou 12 mois - 12 mois de prison pour le mineur du groupe -, ou sont toujours en attente de jugement. (voir Asvdh)

Il a oublié les violente répression contre les manifestations pacifiques qui se multiplient en territoires occupés. Malgré l’interdiction de s’exprimer, les slogans se précisent. Au-delà de la demande de respect de l'autodétermination, de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis, c'est aussi contre le vol des richesses de leur terre, et pour l'indépendance qu'éclatent au quotidien des manifestations dans les villes du Sahara Occidental occupé.

Il a oublié aussi la discrimination pour les Sahraouis n’est pas seulement l’interdiction d’exprimer son opinion, c’est aussi dans l’accès ou les conditions de travail, au logement ou à l’éducation.
A Casablanca, au moins 33 étudiants sahraouis ont manifesté dans l’université pendant plus de deux mois pour faire falloir leur bon droit à s’inscrire en Master, et pour demander des comptes sur le blocage dont ils faisaient l’objet. À situation identique les étudiants marocains n’avaient pas eu de problèmes pour s’inscrire. (voir http://www.youtube.com/zacaria1986)

Il a oublié que des pêcheurs sahraouis ont séquestré cette semaine un navire pour protester contre leur exclusion des emplois sur les gros navires. Ils dénoncent aussi la surexploitation des ressources halieutiques qui seront épuisées dans la mer sahraouie d’ici deux ans. (Voir info ASVDH)

Une manifestation pacifique a fait aujourd’hui 11 blessés dont 5 femmes. Deux jeunes ont été arrêtés. La coordination Gdaim Izik appelle à manifester tous les mardis et les jeudis dans deux lieux. Comment comprendre cette attaque violente des forces armées quelques jours après le refus international d’adjoindre au mandat de la Minurso la compétence d’observation des droits de l’homme ? (voir vidéo EM et info ASVDH)

Et la visite du roi annoncée pour samedi avec son cortège de décorum et de brimades sur le peuple sahraoui est-elle une autre provocation lancée à la face de l’ONU, lui renvoyant son incapacité à exercer des pressions pour le régime Marocain pour que cessent l’occupation brutale du Sahara Occidental et le pillage de sa terre et de sa mer ?

APSO, 26 avril 2012
Sources Apso Sahara, EM, ASVDH, Zacaria