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dimanche 24 mars 2019

Disparition de Salek Laassairi, précisions


Disparition de Salek Laasairi, recherches Apso pour le localiser, savoir la raison de son silence et connaitre son état, les dernières précisions reçues sont les suivantes.

La mère et la soeur de Salek lui ont rendu visite le 2 février 2019. Alors que Salek protestait que le personnel pénitencier ne lui laissait pas le temps de parler avec sa soeur, la mère et la soeur ont été mise dehors.
La visite a duré moins de 10 minutes. La précédente était 11 mois plus tôt.
Le lendemain ou le jour suivant, des détenus ont prévenu la mère que Salek avait été puni de 45 jours de cachot.
C'est plusieurs semaines après que d'autres détenus ont dit à sa mère que Salek était au cachot à Safi.

La mère a contacté la prison dès début février, son interlocuteur a refusé de lui donner des informations sur Salek.
2 courriers envoyés par la famille à la Direction générale des prisons du Maroc sont à ce jour restés sans réponse.

Selon un décompte large, les 45 jours de cachot, isolement et interdiction de visite, aurait pris fin le mercredi 20 mars si le premier jour en était le 4 février, ou prendra fin le 26/27 mars si le premier jour était le 11 février.
Salek n'a cependant toujours pas donné de nouvelle de lui au moment de la publication de cet article.


Des amis de Salek en Espagne, France, Suisse, au Sahara Occidental ont tenté sans succès de joindre les prisons marocaines, et ont interrogé de façon épistolaire les autorités pénitentiaires marocaines... d'autres démarches, questions et alertes sont en cours.

Pour en Savoir plus sur Salek, reportez vous aux liens indiqués dans l'article précédent : http://ap-so.blogspot.com/2019/03/salek-laasairi-disparu.html


mercredi 20 mars 2019

Salek Laasairi a disparu

Salek Laasairi, Sahraoui, prisonnier politique condamné à perpétuité, enfermé à Ait Melloul au Maroc au dernier de ses contacts avec l'extérieur, a disparu.
Il est soutenu depuis des années par de nombreux amis, membres ou proches d'Apso, qui sont très inquiets de son silence.

Après un appel à information, voila au 19 mars 2019, ce qui est connu.
Les dernières nouvelles de Salek datent du 11 février 2019, il a téléphoné à sa famille depuis la cabine publique du parloir de la prison de Ait Melloul. Quelques secondes. Ensuite il a disparu, pas d'appel à sa famille, ni à ses amis. Depuis plusieurs mois ce sont les lundis qu'il avait droit à quelques secondes de communication par appel.

Aux alentours du 10 mars, un de ses codétenus a contacté la mère de Salek. Selon ces informations indirectes, Salek aurait été transféré à la prison de Safi au Maroc, une prison réputée de "punition", et il serait au cachot, en mauvais état.

Cachot au Maroc et pour les Sahraouis, veut dire isolement dans une cellule sale et insalubre, souvent violence et humiliation, tortures, et souvent aussi grève de la faim de protestation en réponse.
Safi est a plus de 600 km de la ville où vit sa mère, qui a beaucoup de difficulté à voyager (grande précarité). 

Toute action est bonne pour trouver des nouvelles de Salek, tant qu'il ne le peut, lui, en direct.
Il faut inventer ! vous êtes ses amis, ses parrains, ses soutiens.

Quelques idées en vrac : contact et questions à l'ambassade marocaine en France ou ailleurs, à la prison de Ait Melloul, de Safi, aux autorités pénitentiaires marocaines, informations aux ONG internationales de défense des droit de l'homme (Amnesty, HRW...), infos et questions au CICR, au représentant spécial de l'Onu pour le Sahara Occidental (Horst Köhler), à la Minurso… 

Pour Safi, voila ce que donne le net : Centre Moul el Berqui, Etablissement pénitentiaire, SAFI -  telephone : +212 5 24 64 26 58 (tel fix)


Pour en savoir plus sur Salek (cliquez pour voir les textes) :
Destin brisé, double peine 
EM : Interdiction de visite, violence et humiliation pour la famille de Salek Laasiri 
"Drole d'occupation pour une grand-mère, histoire de prisonniers politiques sahraouis, petite histoire du conflit". Livre de MJ Fressard, Ed Apso. Chapitre Salek.
Apso répond à Milena Rampoldi pour ProMosaik 
EM : 38 jours sans manger pour protester contre la violence carcérale marocaine 
Lettre ouverte à Monsieur Tamek, Délégué général de l'administration des prisons au Maroc, prisonniers pour la justice 

Par FB
25 juillet 2016· Salek Laasairi, prisonnier politique sahraoui, a tenu à ce que nous partagions son affliction après l'attentat de NIce, sa condamnation de cet acte, et ses condoléances aux familles, proches et amis des victimes, aux français...

13 octobre 2016· Pas de nouvelles de Salek Laasairi depuis quelques semaines. Il semble qu'il est au cachot. Nous cherchons des confirmations, infos, précisions. Salek est sahraoui, prisonnier politique incarcéré à Ait Melloul au Maroc.

31 décembre 2016· Des amis de Salek Laasairi - Sahrao ui prisonnier politique, incarcéré pour perpétuité dans la prison de Kénitra - lui ont envoyé, notamment une tablette de chocolat... douceur de noël. Le chocolat a été remis à Salek sans l'emballage par des gardiens qui lui ont dit qu'aprè s cela ce genre d'envoi était interdit (donc serait confisqué) . Le perfectionnisme dans la torture est infini... 
que la nouvelle année vous soit douce !


La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines. 
Extrait de déclaration : "les prisonniers sahraouis au prison Ait Melloul vivent dans une situation catastrophique, résultat de traitements inhumains de la part de l'administration pénitentiaire, où ils sont exposés presque tous les jours à toutes sortes de tortures et d'insultes psychologiques et physiques, d'abus verbal, d’inspection illégale, de racisme et l'incitation des prisonniers de droit commun contre eux par certains membres du personnel pénitencier, en particulier le directeur de la prison le nommé Elkabir Essoufi et part le responsable chargé de la prison Ahmed Momani, dont les derniers victimes sont les détenus politiques sahraouis "Salek Laassairi, et Mohammed Ali Bassraoui" le premier a été mis dans une cellule solitaire (cachot) et le second a été battu et nargué par un prisonnier de droit commun, lequel lui a causé un dommage très grave au niveau de l’œil gauche, comme a pu rapporté l'Association pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines."

jeudi 3 avril 2014

Destin brisé, double peine


Salek Laasairi est sahraoui, il est né le 15 mars 1983 à Tantan sur le territoire marocain, et a été condamné en 2004 par la cour militaire à la réclusion à perpétuité.
C’est un militant pour l’indépendance du Sahara Occidental, et cette conviction politique et son identité ont eu et ont toujours des conséquences directes sur son histoire, l’accusation, sa peine, doublée de tortures qu’il subit en prison.

Selon ses amis, il a un grand cœur et il aime beaucoup sa famille. Il est le dernier d’une fratrie de six. Sa famille est modeste et son père est décédé en 2009.
Il est actuellement dans la prison de Ait Melloul au Maroc et son numéro d’écrou est le 7533.

Depuis 2013, le gardien chef de la prison de Ait Melloul, Ahmed El Moumni, semble particulièrement violent et raciste, sans que le directeur de la prison, Lekbir Soufi, n’intervienne contre ses pratiques. Les affaires de Salek sont régulièrement inspectées, détruites ou volées. Cela s’accompagne de fouilles au corps menées avec rudesse, de coups et  d’insultes, ressenties par Salek comme autant d’humiliations.

Les périodes de pression peuvent durer plusieurs semaines. S’ajoutent actuellement des menaces de « fabrication de motifs » destinées à imposer à Salek un nouveau transfert -  contre sa volonté - qui l’éloignerait de sa famille et des possibilités de visites.
La « fabrication de motif » veut dire une accusation imaginaire fabriquée par les autorités pénitentiaires en prison, justifiant des mesures disciplinaires. C’est une menace et une pratique courante. Ces « motifs » sont en l’occurrence l’accusation pour Salek et deux autres Sahraouis - Salek Mohamed Ahmed et Tyatro Mohiddin - d’être des « incitateurs », probablement à revendiquer un minimum de respect. Comme les autres Sahraouis de la prison, ils protestent contre les mauvais traitements, privations et violences qu’ils subissent, pratiques réprouvées par le droit selon la législation marocaine et internationale.

La famille quant à elle paraît avoir peur du régime marocain, le makhzen, et ne parle pas de ce que Salek leur confie. C’est donc par des amis que quelques informations récentes sont connues. Par exemple, fin mai 2013, Salek avait protesté contre les mauvais traitements par une grève de la faim illimitée qu’il avait suspendue après plus de 15 jours, la veille des examens du bac, auquel il a échoué.
Ou encore, le 19 juillet, le gardien-chef fouille abusivement les affaires de Salek et déchire ses vêtements, ses livres et magazines. Quelques jours après lors d’une nouvelle fouille, son téléphone portable lui est volé par le personnel pénitentiaire. Il n’a pas pu en racheter depuis cette date. Il semble qu’il y ait une entente entre le personnel pénitentiaire et les acteurs du marché noir de la prison.
Plus récemment, Salek a participé aux mouvements de grève de la faim de 24 ou 48 h menés par tous les prisonniers sahraouis enfermés dans la prison de Ait Melloul, prisonniers politiques et prisonniers de droits commun

Salek a été arrêté le 13/10/2004 et incarcéré tout de suite à Sale 1. Le jugement a été rendu le 6/12/2005 par la cour militaire. Condamnation sans possibilité d’appel à la réclusion à perpétuité. L’accusation : meurtre d’un officier marocain.

Les faits relatés par les intéressés et les proches sont les suivants.
L’officier marocain en question est le violent agresseur d’une femme Sahraouie. Les faits se sont déroulés dans le quartier situé à côté de la route de Telimzoun à Tantan
Salek Laasairi, Saleh Amidan - 2 Sahraouis -, et Norrdin x, Hisqar x et Abdallah x, - 3 Marocains -, sont intervenus pour défendre et protéger la femme. Pendant que Salah Amidan l’éloignait, l’officier a provoqué et agressé les 4 autres, qui ont répondu à l’agression physique et raciste. Suite à la bagarre, ils ont laissé l’officier blessé sur place et sont partis. L’officier était alors vivant.

Trois jours après ces faits, la police est venue arrêter Salek chez lui. Les 6 protagonistes ont été arrêtés, les 5 jeunes et la femme agressée, pour la mort de l’officier.
Norrdin x avait volé le téléphone portable de l’officier marocain, et a ainsi été retrouvé. Pendant l’interrogatoire, Il a donné les noms des gens qui étaient avec lui. Tous ont été condamnés à diverses peines de prison ferme. Saleh Amidan à 10 ans, la femme à 2 ans. Salek, Norrdin, Hisqar et Abdallah à la réclusion à perpétuité. L’avocat de Salek était marocain, commis d’office. Il a été émis des doutes sur la qualité de l’enquête.

Le parcours de Salek dans les différentes prisons marocaines est le suivant : Salé 1 jusqu’au 6/12/2005, puis Ait Meloul  pour 6 mois, puis Kénitra 5 ans et 3 mois puis Ait Melloul à nouveau. 
Kénitra étant à plus de 900 km du lieu d’habitation de sa famille, pendant 5 ans Salek n’a pas reçu de visites. Le deuxième transfert à Ait Melloul, en septembre 2011, longtemps demandé et attendu par Salek a rompu son isolement de sa famille, 2 ans.

Depuis son incarcération en 2004, Salek a été régulièrement harcelé, frappé, empêché dans ses volontés d’étudier et torturé physiquement et psychologiquement par les gardiens, le gardien-chef ou le directeur de la prison, de même que Saleh Amidan, l’autre jeune sahraoui condamné dans la même affaire. Les trois Marocains condamnés pour les mêmes faits n’ont eux jamais reçu ce genre de traitements discriminatoires et brutaux.

Suivent quelques informations et témoignages recueillis sur ce qu’a subi Salek. Il semble que sa grande taille et sa force excitent la jalousie et la violence des matons marocains. D’après ses codétenus, Salek est très souvent la cible du personnel et des responsables pénitentiaires.

En 2007, il mène une grève de la faim pendant 30 jours en protestation contre les mauvais traitements, pour qu’ils cessent et que ses conditions s’améliorent.
Cette même année Saleh a été torturé par les gardiens marocains qui ont brûlé à vif le tatouage qu’il avait sur le bras. Le tatouage disait « Sahara libre ».

En 2008, des publications d’organisation relayé par aljazeeratalk.net (archive maintenant désactivée) attestent que Salek a été roué de coups et violé par les gardiens de la prison. Puis mis à l’isolement sans soin, menotté et les yeux bandés, privé d’alimentation et boisson, dans un état de détresse psychologique grave. La plainte déposée par sa famille demeure sans suite, les appels sans effets. Il n’y a pas eu d’enquête, le personnel pénitentiaire tortionnaire n’a jamais été inquiété, ni puni. Salek avait affirmé la légalité de l’autodétermination du peuple sahraoui.

Salek subit régulièrement des périodes de plusieurs semaines de harcèlements à Kénitra en 2010. Le 9 juillet par exemple, Il a été tabassé violemment par les gardiens de la prison, dans sa cellule. Les insultes qui ont accompagné la violence étaient racistes. Les gardiens lui volent son téléphone, son lecteur MP4, son argent et tous ses effets personnels de quelque valeur. Salek possédait des drapeaux de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique). Après cette date, les gardiens maintiennent la pression par des intrusions quotidiennes dans sa cellule pour la fouiller entièrement. Chaque visite est toujours accompagnée de menace de violence et de représailles et d’insultes racistes. Selon Salek, la dénonciation par les autres prisonniers est à l’origine du déclenchement de la violence et des vols par les gardiens.


Salek est depuis 10 ans oublié de l’attention des institutions, des organisations média ou de défense des droits de l’Homme, sahraouies ou internationales. Le seul soutien de sa famille semble être à la merci de l’arbitraire malveillant des autorités pénitentiaires.

Le projet de loi du gouvernement marocain visant à abolir la possibilité par les tribunaux militaires de juger des civils, et d’introduire la possibilité d’appel, bien que probablement opportuniste, n’est pour l’instant qu’une annonce de l’agence royale d’information, héraut du palais. En l’absence actuelle de texte de loi précis, de calendrier et d’échéances, on peut supposer son application remise aux calendes grecques, et pour Salek, comme pour les 23 prisonniers politiques du groupe « gdaym Izik » et d’autres Sahraouis, son bénéfice très hypothétique.

Quand la mission de l’ONU chargée du Sahara Occidental, la Minurso, ne protège en aucun cas les habitants originaires du territoire, toute action - individuelle ou d’organisation - de protestation auprès des autorités pénitentiaires et  du régime marocains contre les conditions de détention de Salek est la bienvenue.

Et pour le soutenir directement, il est possible de lui envoyer du courrier, des magazines et livres à la prison, ce qu’il apprécie beaucoup quand il les reçoit. Salek perfectionne en autodidacte son apprentissage du Français et apprend l’Anglais, il est curieux de voyages et de sciences.

APSO, le 3 avril 2014. 

Pour écrire à Salek : Salek Laasairi, n° 7533, prison locale Ait Melloul, Agadir, Maroc
Vous pouvez transmettre des copies scannées de votre courrier par mail à Apso qui vérifiera que votre courrier est bien arrivé. Pour toutes demandes de précision, contacter Apso.