Le gouvernement du Maroc ne retrouve plus ses prisonniers politiques... et pourtant ils existent, le nier fait passer pour niais !
Ils sont Sahraouis, militants marocains du mouvement du 20 février, ou de la voie démocratique...
Parmi eux certains tentent courageusement de poursuivre des études pendant leur incarcération.
Ils sont confronté à la très mauvaise fois du système, qui invente des interdits. Saleh Amidan, Sahraoui, en prison à Kénitra pour raisons politiques, n'a pas le droit de l'inscrire en Master. Voir les détails de son appel ci dessous.
Ils sont plus de vingt licenciés dans ce cas dans cette prison, Sahraouis et Marocains.
APSO, le 8 août 2012
Information/appel
aux organisations de défense des droit de l’homme, et organisations étudiantes
Pour 2012/2013, Saleh Amidan, Sahraoui, prisonnier politique
incarcéré à Kénitra, veut s’inscrire en Master de sciences criminelles à la
faculté des sciences juridiques économiques et sociales. Les autorités
pénitentiaires lui refusent, argumentant par une réponse de l’administration de
l’université qui aurait dit que le master lui est interdit parce qu’il est
prisonnier. Il veut savoir si l’interdiction est vraie.
D’autre part, il est informé qu’il sera transféré après la
fin du ramadan dans une autre prison loin de Kénitra. Ce qu’il ne veut pas. Il
est aussi en 2ème année de psychologie à Rabat. L’éloignement ne lui
permettra plus d’avoir les cours et de passer les examens.
Salah
Amidan, né le 1er mai 1983
Sahraoui,
militant pour l’indépendance du Sahara Occidental
Adresse de
la famille : 38 rue 1, hay ain rahma, Tan tan, Maroc
Condamné
par la justice marocaine le 13/10/2004, à 10 ans de réclusion.
Actuellement
dans la prison de Kenitra, Maroc. Son numéro d’écrou est le 26957
Motif
officiel de l’incarcération : vol par agression.
La famille
n’a pas connaissance du jugement qui est dit « secret » par les
autorités marocaines.
Selon elle
le jugement a été truqué, parce que Saleh est militant indépendantiste.
Depuis
plusieurs mois, Saleh est le seul Sahraoui incarcéré à Kénitra pour des raisons
politiques. Il se trouve dans le quartier des droits communs, dans une cellule
collective de 7 hommes, sans bureau.
Depuis
2008, il a entrepris des études de droit et sciences humaines en prison. Il a
rencontré beaucoup de difficultés (voir détail de ses messages en annexe)
:
-
Conditions pour étudier non aménagées dans les cellules successives
-
Éloignement de l’université, refus de transfert par les autorités
pénitentiaires (période Ait Melloul)
-
Non-information des dates des examens par les autorités pénitentiaires
-
Destruction des livres et cahiers, confiscation de ses biens
- Punitions
corporelles s’il lit certaines informations
- Fouilles
répétées avec insultes racistes
- Privation
de « promenade »
-
Discriminations constantes
Les
violences accompagnées d’insultes racistes ayant trait à son identité sahraouie
datent du début de son incarcération, et sont aggravées de tortures physiques.
Toutes les
atteintes à son droit aux études sont pour lui des causes de souffrances plus
importantes sachant que les études en milieu carcéral sont plus difficiles et
lui demandent plus d’efforts. Les autorités pratiquent une torture psychologique
avec le chantage aux études.
En juin
2012, malgré tout, il réussit à valider sa licence de droit arabe, spécialité
droit civil.
Atteintes
à ses droits :
- Rien ne
lui interdit de poursuivre des études en master, c’est un mensonge et c’est surtout
un abus de pouvoir
- Il n’a
pas demandé de transfert et d’ailleurs il le refuse, car c’est une mesure
visant à l’empêcher d’étudier.
Saleh
Amidan demande à toutes les organisations de défense des droits humains, et
d’étudiants, de le soutenir dans son droit à poursuivre ses études.
Contacts :
Amis du Peuple du Sahara Occidental (France) :
APSOlument @ yahoo.fr
Association des Réfugiés Sahraouis en France
(ARSF) : arsfassociation @ gmail.fr
Annexes
Message
du 30 juillet 2012
j'ai besoin de ton aide une autre fois. je veux faire mon
master et les marocains disent que c'est interdit parce que je suis prisonnier.
Est-ce que c'est vrai ?
2ème
problème. ils veulent me transférer agressivement après ramadan dans une autre
prison loin de l'université ou je fais mes études. Tu peux m'aider ?
je veux faire un master de science criminelle, faculté des
sciences juridiques économiques et sociales.
j’ai obtenu
la licence en droit arabe, spécialité droit civil.
Messages
du 12 mars 2012
« Cet
après-midi, j'ai été fouillé agressivement par les gardiens de la prison.
Ils ont été
sadiques, m'ont frappé et m'ont crié des insultes racistes.
Ils m'ont
pris mon téléphone mobile, mon Ipod et 1000 dh.
Ils m'ont
menacé de me mettre au cachot demain. C'est sûr que je vais y aller demain ou
après-demain. Ils disent que c'est la loi de la prison.
Mais tous
les prisonniers ont des téléphones mobiles ici. Et le cachot n'est pas pour
tout le monde parce qu'il y a de la corruption et des mouchards qui vendent les
autres.
Les
gardiens font tout pour m'empêcher d'étudier tranquillement. Aujourd'hui Ils
ont encore déchiré la plupart de mes livres.
Cette fois
c'est plus fort que toutes les autres fois.
C'est aussi
psychiquement que je souffre et c’est ça qu’ils cherchent.
Je n'en
peux plus, s'il vous plaît, alertez les organisations de défense des droits de
l'homme, s'il vous plaît aidez-moi. »
Messages
du 13 mars 12, matin.
« Ils
m’ont donné 10 jours de cachot, sans matelas ni couverture. À 15h je serai au
cachot. Hier ils ont trouvé 10 téléphones portables en fouillant les
prisonniers. Le seul qui sera au cachot : moi. »
puis nuit.
« Je
ne sais pas pourquoi mais à la dernière minute, ils ont changé de punition. Ils
ont conduit un autre au cachot. Ma punition : 30 jours sans visite. C’est
très dur aussi. »
Les
messages de fin 2010 et 2011 ont été perdus.
Message
du 26 août 2010
Note :
Études universitaires : deuxième année cursus droit arabe
et
Première année du cursus sciences humaines
« Je
veux parler de ma situation dans cette prison avec le directeur sadic mustapha
Hjli
Il ne veut
pas me laisser tranquille
Directeur
qui n’aime pas les prisonniers qui font des études
Il fait du
chantage pour que je ne passe pas mes examens universitaires
Toujours
cherche des chemins pour me faire la fouille sans aucune raison
+ il ne me
donne pas mes droits à promenade
un jour il
m’a fait la bastonnade parce qu’il m’a trouvé en train de lire une page de
journal qui parlait du problème d’Aminatou Haidar
les droits
de l’homme ne sont pas respectés ici, surtout pour nous qui sommes sahraouis
il nous
insulte sans raison »