mercredi 8 août 2012

Le Maroc lui interdit de s'inscrire en Master

Le gouvernement du Maroc ne retrouve plus ses prisonniers politiques... et pourtant ils existent, le nier fait passer pour niais !
Ils sont Sahraouis, militants marocains du mouvement du 20 février, ou de la voie démocratique...

Parmi eux certains tentent courageusement de poursuivre des études pendant leur incarcération.
Ils sont confronté à la très mauvaise fois du système, qui invente des interdits. Saleh Amidan, Sahraoui, en prison à Kénitra pour raisons politiques, n'a pas le droit de l'inscrire en Master. Voir les détails de son appel ci dessous.

Ils sont plus de vingt licenciés dans ce cas dans cette prison, Sahraouis et Marocains.
APSO, le 8 août 2012

Information/appel aux organisations de défense des droit de l’homme, et organisations étudiantes

Pour 2012/2013, Saleh Amidan, Sahraoui, prisonnier politique incarcéré à Kénitra, veut s’inscrire en Master de sciences criminelles à la faculté des sciences juridiques économiques et sociales. Les autorités pénitentiaires lui refusent, argumentant par une réponse de l’administration de l’université qui aurait dit que le master lui est interdit parce qu’il est prisonnier. Il veut savoir si l’interdiction est vraie.

D’autre part, il est informé qu’il sera transféré après la fin du ramadan dans une autre prison loin de Kénitra. Ce qu’il ne veut pas. Il est aussi en 2ème année de psychologie à Rabat. L’éloignement ne lui permettra plus d’avoir les cours et de passer les examens.

Salah Amidan, né le 1er mai 1983
Sahraoui, militant pour l’indépendance du Sahara Occidental
Adresse de la famille : 38 rue 1, hay ain rahma, Tan tan, Maroc
Condamné par la justice marocaine le 13/10/2004, à 10 ans de réclusion.
Actuellement dans la prison de Kenitra, Maroc. Son numéro d’écrou est le 26957
Motif officiel de l’incarcération : vol par agression.
La famille n’a pas connaissance du jugement qui est dit « secret » par les autorités marocaines.
Selon elle le jugement a été truqué, parce que Saleh est militant indépendantiste.
Depuis plusieurs mois, Saleh est le seul Sahraoui incarcéré à Kénitra pour des raisons politiques. Il se trouve dans le quartier des droits communs, dans une cellule collective de 7 hommes, sans bureau.

Depuis 2008, il a entrepris des études de droit et sciences humaines en prison. Il a rencontré beaucoup de difficultés (voir détail de ses messages en annexe) :
- Conditions pour étudier non aménagées dans les cellules successives
- Éloignement de l’université, refus de transfert par les autorités pénitentiaires (période Ait Melloul)
- Non-information des dates des examens par les autorités pénitentiaires
- Destruction des livres et cahiers, confiscation de ses biens
- Punitions corporelles s’il lit certaines informations
- Fouilles répétées avec insultes racistes
- Privation de « promenade »
- Discriminations constantes
Les violences accompagnées d’insultes racistes ayant trait à son identité sahraouie datent du début de son incarcération, et sont aggravées de tortures physiques.

Toutes les atteintes à son droit aux études sont pour lui des causes de souffrances plus importantes sachant que les études en milieu carcéral sont plus difficiles et lui demandent plus d’efforts. Les autorités pratiquent une torture psychologique avec le chantage aux études.

En juin 2012, malgré tout, il réussit à valider sa licence de droit arabe, spécialité droit civil.

Atteintes à ses droits :
- Rien ne lui interdit de poursuivre des études en master, c’est un mensonge et c’est surtout un abus de pouvoir
- Il n’a pas demandé de transfert et d’ailleurs il le refuse, car c’est une mesure visant à l’empêcher d’étudier.

Saleh Amidan demande à toutes les organisations de défense des droits humains, et d’étudiants, de le soutenir dans son droit à poursuivre ses études.

Contacts :
Amis du Peuple du Sahara Occidental (France) : APSOlument @ yahoo.fr
Association des Réfugiés Sahraouis en France (ARSF) : arsfassociation @ gmail.fr

Annexes

Message du 30 juillet 2012
j'ai besoin de ton aide une autre fois. je veux faire mon master et les marocains disent que c'est interdit parce que je suis prisonnier. Est-ce que c'est vrai ?

2ème problème. ils veulent me transférer agressivement après ramadan dans une autre prison loin de l'université ou je fais mes études. Tu peux m'aider ?

je veux faire un master de science criminelle, faculté des sciences juridiques économiques et sociales.
j’ai obtenu la licence en droit arabe, spécialité droit civil.

Messages du 12 mars 2012
« Cet après-midi, j'ai été fouillé agressivement par les gardiens de la prison.
Ils ont été sadiques, m'ont frappé et m'ont crié des insultes racistes.
Ils m'ont pris mon téléphone mobile, mon Ipod et 1000 dh.
Ils m'ont menacé de me mettre au cachot demain. C'est sûr que je vais y aller demain ou après-demain. Ils disent que c'est la loi de la prison.
Mais tous les prisonniers ont des téléphones mobiles ici. Et le cachot n'est pas pour tout le monde parce qu'il y a de la corruption et des mouchards qui vendent les autres.

Les gardiens font tout pour m'empêcher d'étudier tranquillement. Aujourd'hui Ils ont encore déchiré la plupart de mes livres.
Cette fois c'est plus fort que toutes les autres fois.
C'est aussi psychiquement que je souffre et c’est ça qu’ils cherchent.

Je n'en peux plus, s'il vous plaît, alertez les organisations de défense des droits de l'homme, s'il vous plaît aidez-moi. »

Messages du 13 mars 12, matin.
« Ils m’ont donné 10 jours de cachot, sans matelas ni couverture. À 15h je serai au cachot. Hier ils ont trouvé 10 téléphones portables en fouillant les prisonniers. Le seul qui sera au cachot : moi. »
puis nuit.
« Je ne sais pas pourquoi mais à la dernière minute, ils ont changé de punition. Ils ont conduit un autre au cachot. Ma punition : 30 jours sans visite. C’est très dur aussi. »

Les messages de fin 2010 et 2011 ont été perdus.

Message du 26 août 2010
Note : Études universitaires : deuxième année cursus droit arabe
et Première année du cursus sciences humaines

« Je veux parler de ma situation dans cette prison avec le directeur sadic mustapha Hjli
Il ne veut pas me laisser tranquille
Directeur qui n’aime pas les prisonniers qui font des études
Il fait du chantage pour que je ne passe pas mes examens universitaires
Toujours cherche des chemins pour me faire la fouille sans aucune raison
+ il ne me donne pas mes droits à promenade

un jour il m’a fait la bastonnade parce qu’il m’a trouvé en train de lire une page de journal qui parlait du problème d’Aminatou Haidar
les droits de l’homme ne sont pas respectés ici, surtout pour nous qui sommes sahraouis
il nous insulte sans raison »