vendredi 10 août 2012

La VIVA bien au-delà du foot

Deux mois après La VIVA World Cup 2012™ au Kurdistan, alors que vibrent les jeux olympiques, c'est le temps d'un bilan.

Les amateurs ont vu les matchs en direct à la télévision irakienne. Le reportage du magazine So Foot n°98 - édition estivale – consacre, avant un hommage à Thierry Roland, les pages 88 à 91 à l'équipe nationale sahraouie, suivie pas à pas par le journaliste français Vincent Berthe pendant toute la compétition. Le reportage de canal + sur la VIVA c'est pour le 18 août, et du rapport de l'envoyé de la FIFA pour la finale et peut être lors d'autres matchs aussi, nous n'en saurons rien...

C'était une 1ère participation l'équipe nationale du Sahara Occidental à une compétition mondiale. Pour l'équipe de la VIVA, une émotion intense et durable de les voir enfin arriver.
Le match d'ouverture fantastiquement symbolique Kurdistan/Sahara Occidental, 2 pays en quête d'indépendance, a été l'épreuve de réalité sportive, mais aussi l'épreuve de la ténacité. L'équipe nationale sahraouie composée de joueurs des clubs des campements de réfugiés n'avait de toute façon pas la condition physique suffisante pour inquiéter les équipes composées de joueurs de niveau international. Elle a néanmoins fini 6ème de la compétition et gardé son fair-play, et sa gentillesse jusqu'à la dernière minute.

La confrontation était sans concession sur les terrains. Mais dans les particularités altruistes de la VIVA, on a vu les adversaires Sahraouis Occitans et Darfouris se retrouver autour du thé sahraoui, en compagnie des journalistes. On a vu les soigneurs de la Provence et de Rhétie prendre soin de l’équipe sahraouie, et des joueurs de toutes les équipes danser en Draa lors de la 3ème mi-temps. Et l’on a surpris les joueurs des équipes françaises à donner spontanément tous leurs équipements et maillots aux équipes des réfugiés, Sahraouis et Darfouris.
Autre symbole, lors de la finale, un collaborateur de Massoud Barzani venu avec ses gardes du corps jusque dans la tribune pour saluer officiellement les Sahraouis, tous revêtus de leur habit traditionnel en l’honneur de leurs hôtes.

Pourtant les coulisses de l'équipée sahraouie n'ont pas toujours à voir avec les valeurs du sport. À l’heure où les rumeurs annoncent que Sarkozy pourrait être embauché au palais marocain comme conseiller, les méthodes vicieuses ou mafieuses du royaume ne vont pas s'améliorer.

Les 25 membres de la délégation sahraouie ont voyagé non avec des passeports algériens - la terre de refuge - mais avec le passeport délivré par leur République Arabe Sahraouie Démocratique. Le Kurdistan ayant reconnu ce titre de voyage comme valide, le plan de vol initialement prévu par le Qatar ne semblait pas devoir poser de problème.
Pour le royaume du Maroc, qui occupe illégalement une partie du territoire du Sahara Occidental, les valeurs du sport ne sont pas plus dignes de respect que les valeurs des droits humains. Toute la batterie des méthodes d'un Etat voyou a été déployée par le Maroc pour entraver la venue des Sahraouis et leur participation à la compétition, puis pour accélérer leur départ, comme pour les éliminer aux yeux du monde.

Ainsi, la compagnie Air Qatari déclare son vol Doha-Erbil annulé au moment de l'embarquement des Sahraouis. Du fait de la diligence des Kurdes et l'intelligence du consul turc, la délégation sahraouie avec ses passeports sahraouis voyage au dernier moment par Istanbul. Les Darfouris sont eux bien arrivés avec l'avion de ce vol qatari "annulé". Rebelote pour le retour des Sahraouis d’Erbil vers les campements de réfugiés via Beyrouth cette fois, Air Qatari ne « volait » pas !
À suivi la menace de la rupture des relations diplomatiques avec l’Iraq et de l’expulsion du Maroc de son ambassadeur pour empêcher le match d’ouverture, le drapeau et l’hymne, épisode relaté par So Foot. Et puis des plaintes sont arrivé aux organisateurs kurdes parce que les Sahraouis déambulaient dans l’hôtel avec leurs drapeaux. Des espions marocains jusque dans l’hôtel ? et oui !

Il se dit aussi que le Maroc est allé jusqu’à commanditer avant la finale le vol des drapeaux du Sahara Occidental flottant sur le stade international d’Erbil.
Les pressions, tentatives de corruption et autres bassesses marocaines, n'ont pas discontinué, moquées par le président de la FA Kurde dans un éclat de rire lors d’un repas avec les membres de la NFB. Les Marocains lui avaient demandé de faire partir les Sahraouis après le deuxième match, et proposé de payer l’hôtel, les billets, et même plus encore. Mais on ne renvoie pas les invités particuliers du Premier ministre kurde !

Le Maroc s’est acharné jusqu’au ridicule contre ces affrontements sportifs, et a légitimé la puissance de cette balle sahraouie, « plus efficace dans le combat pour la liberté que les balles des fusils » dixit Kit, secrétaire général de la N.F-Board.

APSO, le 9 août 2012

Nota.
Le classement final de cette VIVA : Kurdistan - Chypre nord – Zanzibar – Provence – Occitanie - Sahara Occidental - Eelam Tamoul – Rhétie – Darfour
FA : Football Association
NFB : N.F-Board
Draa : habit traditionnel des hommes sahraouis


   
Photo APSO
les reportage dans So foot, c'est là aussi.
le documenttaire de Canal+
Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo