Le groupe national marocain OCP exploite notamment le phosphate à Phosboucraa au Sahara Occidental occupé, en contravention du droit international selon l’avis juridique de l’ONU de 2002.
Les droits des travailleurs sahraouis du phosphate ont été progressivement annulés à partir de l'invasion et de la colonisation marocaine en 1975. Suivant une politique visant la dissolution ou disparition du peuple originaire Sahraoui, les travailleurs de Phosboucraa ont été massivement remplacés par des colons marocains, surtout aux postes à responsabilité.
Les avantages sociaux acquis par les sahraouis pendant la période coloniale espagnole ont été supprimés pour les sahraouis, dont certains revendiquent toujours le respect de leur droit à la retraite par exemple, ou d'être traités de la même façon que les travailleurs marocains au regard des grilles de salaire et promotion. (Cf CSTS)
Depuis 1975, pour inciter les travailleurs, l'OCP fournit des logements à leurs familles. Tous ces logements se trouvent au Maroc. Les travailleurs Sahraouis, habitant sur leur terre et sous la colonisation, n'ont jamais bénéficié de cet avantage, l'OCP n'ayant jamais construit d'habitations au Sahara Occidental.
Les travailleurs Sahraouis du phosphate qui ne sont pas intéressés par un logement au Maroc demandent donc que leur soit accordé en argent ce qui est donné en nature aux autres travailleurs, pour pouvoir construire leurs maisons eux-mêmes au Sahara Occidental.
1000 à 1500 travailleurs sahraouis pourraient n’avoir jamais bénéficié de l’aide au logement qui semble conditionné à la localisation de la maison au Maroc et non au Sahara Occidental. Cela constitue donc un avantage discriminatoire, favorisant les colons marocains.
Lors d’une réunion entre le directeur de société Phosboucraa et la société Al Omran ( société de constructions immobilières) ceux ci se sont accordés pour construire des logements à Agadir et Marrakech pour les employés de la compagnie. De nouveau des employés ont revendiqué des logements à El Aaiun ou bien une compensation. Cela devait être traité lors de la réunion du 29 février 2012.
Pendant cette réunion, les représentants de l’employeur ont prétexté le besoin d’une pause cigarette pour partir sans discuter le problème. C’était une fois de trop pour le syndicaliste sahraoui Mouloud Amaidan qui a refusé de partir de la salle de réunion. Selon lui la réunion n’était pas finie, et il en avait assez des promesses constamment non tenues. La protestation s’est par la suite transformée en Sit-in, la direction refusant de poursuivre la réunion.
Lors d’une réunion organisée le 8 mars et à laquelle Mouloud Amidan n’est pas invité, il semble que les représentants des salariés présents ont donné leur accord à la compagnie pour les constructions qu’elles proposaient, au Maroc. (détails voir info EM)
Mouloud Mohamed M'barek Amidan est né en 1965 à El Aaiun. Il est employé depuis 1986 comme cadre de OCP Phosboucraa, au département de gestion à El Marsa. Il est membre du bureau national du syndicat UGTM (Union Générale des Travailleurs au Maroc), élu représentant des travailleurs depuis deux mandats et membre du comité du dialogue avec l'administration.
Alors qu’on lui refuse le PV de la réunion qu’il soupçonne d’être un faux, mais aussi de pouvoir recevoir la visite du médecin du travail, et que s’exercent des pressions sur sa famille et les travailleurs sahraouis, Mouloud Amidan mène une grève de la faim du 9 au 14 mars, dans la salle de réunion qu’il n’a toujours pas quittée.
Il reçoit, daté du 13 mars, un avis l’informant qu’il sera « rayé des contrôles de la société » s’il ne justifie pas son « absence irrégulière depuis le 1er mars ». Une réunion avec le directeur le 27 mars n’aboutit à rien.
Le 29 mars, un Sit-in de protestation pour le respect des droit des travailleurs et de solidarité avec les syndicalistes a réuni 120 personnes. Un appel est lancé pour de nouveaux Sit-in lundi et mardi prochain.
Pour l’anecdote, les équipes de sécurité de l’entreprise ont été renforcées par plus d’une centaine d’agents de sécurité de compagnie privées et 12 chiens. 1 syndicaliste Sahraoui agacé et déterminé est donc très dangereux pour les dirigeants marocains !
APSO, 28 mars 2012
Sources : EM, APSO Sahara, les Syndicalistes
jeudi 29 mars 2012
mercredi 28 mars 2012
Légumes du Sahara vendus en France : illégaux, immoraux
Les légumes qui poussent au Sahara Occidental ne peuvent être étiquetés Maroc, de même que les légumes qui poussent en Palestine ne peuvent être étiquetés Israël...
Et pourtant, se trouvent partout en France dans nos épiceries et supermarchés des tomates, courgettes et melons des producteurs Idyl, Azura, Les Domaines, affichés comme venant du Maroc... (voir quelques photos ici)
Or, ces producteurs, dont on trouve les produits sous ces noms, mais aussi "étoiles du sud", Tomates cerises Carrefour... possèdent des immenses surfaces de serres à Dakhla au Sahara Occidental.
Donc, les fruits et légumes de ces entreprises productrices étiquetés Maroc, le sont de façon illégale, puisque tout ou partie des produits viennent du Sahara Occidental.
C'est là une question de logique mais aussi de droit international. Comme la Palestine, le Sahara Occidental est une colonie.
Le droit international, - et sur cette question particulière l’avis du conseiller juridique Hans Corel au Conseil de Sécurité en 2002, précisé en 2008 - dit clairement que les ressources naturelles, ce qui pousse sur la terre d'un Territoire Non Autonome, une colonie, peuvent être exploités avec l’autorisation des peuples originaires, et si cela leur bénéficie... Et notamment pour aller dans le sens inéluctable de la décolonisation, du choix du peuple à décider librement de son avenir.
Double condition qui n’est pas satisfaite dans le cas des productions de Dakhla. Les entreprises citées sont implantées et produisent sans l'accord des Sahraouis qui n’en bénéficient à aucun titre, ni directement ni indirectement. À l’opposé même, les profits faits par le Roi du Maroc, par exemple, dans cette économie, (lire « le roi prédateur » Catherine Graciet, Eric Laurent) ne l’encouragent pas à conduire son pays vers le respect du droit international, et à mettre fin à la colonisation violente de son voisin.
Les Sahraouis en territoires occupés dénoncent le pillage de leur terre, l’épuisement de l’eau fossile, le ballet des camions qui emportent les productions… Les sahraouis qui survivent de l’aide internationale depuis 37 ans dans les campements de réfugiés ne mangent que très peu de légumes frais et ne peuvent agréer ce trafic qui collabore à les priver de leur terre. Les Sahraouis qui ont dû fuir les territoires occupés pour leur sécurité parce qu’ils revendiquent leur identité affirment aussi leur désaccord par des actes militants de dénonciation. (voir des photos ici)
Un dossier très documenté signé WSRW et EMMAUS Stockholm déploie la problématique, situe les serres, leurs propriétaires, les trajets effectués par les légumes, directement de Dakhla vers Perpignan ou Château Renard.
Depuis décembre 2011, les entreprises et groupes Carrefour, Auchan, Intermarché, ED/Dia, Aldi, Casino, Leclerc, Simply ont été questionnés par APSO sur la quantité de légumes vendus par eux et provenant des territoires occupés du Sahara Occidental. Mais aussi sur leur action éthique en connaissance des faits, puisque lorsqu’ils revendent ils se mettent en position de soutenir une colonisation.
Seul Carrefour a répondu en janvier par l’affirmation de sa neutralité, laissant espérer un retrait rapide des produits concernés des ventes. Un courrier demandant l’échéance du retrait est resté sans réponse à ce jour et d’évidence, les produits Idyl, Azira, Les domaines sont toujours dans les supermarchés, et toujours étiquetés Maroc.
Nous préférerions grandement que ces tomates courgettes, melons… malhonnêtes qui font des milliers de kilomètres, vendus moins chers que les fruits et légumes cultivés ici ou en Espagne soient interdits comme ils le sont en Norvège.
Parce que le Maroc ne respecte ni quota, ni éthique d’étiquette, et que le deal met en péril les petits producteurs européens.
Si les revendeurs s’affichent éthiques et continuent à vendre ces produits, qu’ils respectent ce beau mot, et qualifie plutôt leur pratique d’hypocrite.
APSO, 28 mars 2012
Et pourtant, se trouvent partout en France dans nos épiceries et supermarchés des tomates, courgettes et melons des producteurs Idyl, Azura, Les Domaines, affichés comme venant du Maroc... (voir quelques photos ici)
Or, ces producteurs, dont on trouve les produits sous ces noms, mais aussi "étoiles du sud", Tomates cerises Carrefour... possèdent des immenses surfaces de serres à Dakhla au Sahara Occidental.
Donc, les fruits et légumes de ces entreprises productrices étiquetés Maroc, le sont de façon illégale, puisque tout ou partie des produits viennent du Sahara Occidental.
C'est là une question de logique mais aussi de droit international. Comme la Palestine, le Sahara Occidental est une colonie.
Le droit international, - et sur cette question particulière l’avis du conseiller juridique Hans Corel au Conseil de Sécurité en 2002, précisé en 2008 - dit clairement que les ressources naturelles, ce qui pousse sur la terre d'un Territoire Non Autonome, une colonie, peuvent être exploités avec l’autorisation des peuples originaires, et si cela leur bénéficie... Et notamment pour aller dans le sens inéluctable de la décolonisation, du choix du peuple à décider librement de son avenir.
Double condition qui n’est pas satisfaite dans le cas des productions de Dakhla. Les entreprises citées sont implantées et produisent sans l'accord des Sahraouis qui n’en bénéficient à aucun titre, ni directement ni indirectement. À l’opposé même, les profits faits par le Roi du Maroc, par exemple, dans cette économie, (lire « le roi prédateur » Catherine Graciet, Eric Laurent) ne l’encouragent pas à conduire son pays vers le respect du droit international, et à mettre fin à la colonisation violente de son voisin.
Les Sahraouis en territoires occupés dénoncent le pillage de leur terre, l’épuisement de l’eau fossile, le ballet des camions qui emportent les productions… Les sahraouis qui survivent de l’aide internationale depuis 37 ans dans les campements de réfugiés ne mangent que très peu de légumes frais et ne peuvent agréer ce trafic qui collabore à les priver de leur terre. Les Sahraouis qui ont dû fuir les territoires occupés pour leur sécurité parce qu’ils revendiquent leur identité affirment aussi leur désaccord par des actes militants de dénonciation. (voir des photos ici)
Un dossier très documenté signé WSRW et EMMAUS Stockholm déploie la problématique, situe les serres, leurs propriétaires, les trajets effectués par les légumes, directement de Dakhla vers Perpignan ou Château Renard.
Depuis décembre 2011, les entreprises et groupes Carrefour, Auchan, Intermarché, ED/Dia, Aldi, Casino, Leclerc, Simply ont été questionnés par APSO sur la quantité de légumes vendus par eux et provenant des territoires occupés du Sahara Occidental. Mais aussi sur leur action éthique en connaissance des faits, puisque lorsqu’ils revendent ils se mettent en position de soutenir une colonisation.
Seul Carrefour a répondu en janvier par l’affirmation de sa neutralité, laissant espérer un retrait rapide des produits concernés des ventes. Un courrier demandant l’échéance du retrait est resté sans réponse à ce jour et d’évidence, les produits Idyl, Azira, Les domaines sont toujours dans les supermarchés, et toujours étiquetés Maroc.
Nous préférerions grandement que ces tomates courgettes, melons… malhonnêtes qui font des milliers de kilomètres, vendus moins chers que les fruits et légumes cultivés ici ou en Espagne soient interdits comme ils le sont en Norvège.
Parce que le Maroc ne respecte ni quota, ni éthique d’étiquette, et que le deal met en péril les petits producteurs européens.
Si les revendeurs s’affichent éthiques et continuent à vendre ces produits, qu’ils respectent ce beau mot, et qualifie plutôt leur pratique d’hypocrite.
APSO, 28 mars 2012
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vendredi 23 mars 2012
"L'autre côté du mur" au Conseil des Droits de l’Homme à l'ONU
« L’autre côté du mur » a été projeté le 15 mars 2012 à l'occasion d'un panel intitulé "la situation des droits humains au Sahara Occidental", co-organisé par France Liberté, MRAP, International Educationnel Development, et dont la discussion était modéré par le président du Birdhso.
Durant la projection, le film a été traduit simultanément en anglais par M. Malainin Lakhal, responsable de l’UPES, l’union des journalistes et écrivains sahraouis.
Les participants à la séance ont pu poser des questions aux défenseurs des droits de l’homme, ElGhalia Djimi et Brahim Dahan, président et vice-présidente de l’ASVDH, à un juriste espagnol, observateur international, à M Lakhal, au membre d’APSO et au président du BIRDHSO.
Outre des membres du BIRDHSO, des représentants des organisations suivantes étaient présents dans la salle : ORDH Organisation pour le Développement Humain (Bénin), Ass. Africaine d’Education pour le Développement (Togo), Rapporteur Spécial contre la Torture ONU Genève, Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme OHCHR, IPJ – Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme, International Detention Coalition, American Indian Movement, WAFFE (Iran), SUDWIND (Coopération au Développement- Autriche), KURL, CIRID . Centre Indépendant de Recherche et Initiative pour le Dialogue, Genève Call (Mines antipersonnelles), Independant Diplomat- London, ISMUN, MRAP, IAJUWS, AFASPA, des représentants de l’Algérie, d’Israël, des Usa, du Cameroun.
Les échanges ont porté sur les jugements des prisonniers politiques Sahraouis et leurs déroulements, souvent scène de déchaînement de violence de la part d’avocats marocains ; sur la possibilité et les moyens d’agir en territoires occupés pour les organisations de défense des droits de l’homme ; sur les procédures spéciales permettant de signaler des disparitions forcées.
Il a été d’autre part question des raisons qui ont poussé les Sahraouis à sortir en très grand nombre de El Aaiun pour faire la manifestation de Gdaim Izik, qui, de son installation à la grande violence de sa destruction constitue le fil rouge du film.
Les discussions se sont poursuivies ensuite à la sortie de la salle pour laisser la place au panel suivant qui traitait de la disparition forcée à partir de la projection du film « un certain Mr Joinet » de Frantz Vaillant.
Magistrat aujourd'hui à la retraite, M. Joinet a été Rapporteur Spécial de l'ONU sur l'impunité. C’est un infatigable défenseur des droits humains qui évoque dans le documentaire le combat d'une vie au service des opprimés en Algérie, en Amérique latine, mais aussi en France.
El Ghalia Djimi, qui souhaitait de longue date rencontrer M. Joinet pour lui exprimer son admiration et respect, a pu ainsi faire sa connaissance, mais aussi apporter aux participants le témoignage de son expérience de la disparition forcée. Enfant dont la mère a disparu en 1984 et dont le sort n’a toujours pas été révélé, et elle-même disparue pendant presque 4 ans de 1987 à 1991.
APSO, le 23 mars 2012
Durant la projection, le film a été traduit simultanément en anglais par M. Malainin Lakhal, responsable de l’UPES, l’union des journalistes et écrivains sahraouis.
Les participants à la séance ont pu poser des questions aux défenseurs des droits de l’homme, ElGhalia Djimi et Brahim Dahan, président et vice-présidente de l’ASVDH, à un juriste espagnol, observateur international, à M Lakhal, au membre d’APSO et au président du BIRDHSO.
Outre des membres du BIRDHSO, des représentants des organisations suivantes étaient présents dans la salle : ORDH Organisation pour le Développement Humain (Bénin), Ass. Africaine d’Education pour le Développement (Togo), Rapporteur Spécial contre la Torture ONU Genève, Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme OHCHR, IPJ – Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme, International Detention Coalition, American Indian Movement, WAFFE (Iran), SUDWIND (Coopération au Développement- Autriche), KURL, CIRID . Centre Indépendant de Recherche et Initiative pour le Dialogue, Genève Call (Mines antipersonnelles), Independant Diplomat- London, ISMUN, MRAP, IAJUWS, AFASPA, des représentants de l’Algérie, d’Israël, des Usa, du Cameroun.
Les échanges ont porté sur les jugements des prisonniers politiques Sahraouis et leurs déroulements, souvent scène de déchaînement de violence de la part d’avocats marocains ; sur la possibilité et les moyens d’agir en territoires occupés pour les organisations de défense des droits de l’homme ; sur les procédures spéciales permettant de signaler des disparitions forcées.
Il a été d’autre part question des raisons qui ont poussé les Sahraouis à sortir en très grand nombre de El Aaiun pour faire la manifestation de Gdaim Izik, qui, de son installation à la grande violence de sa destruction constitue le fil rouge du film.
Les discussions se sont poursuivies ensuite à la sortie de la salle pour laisser la place au panel suivant qui traitait de la disparition forcée à partir de la projection du film « un certain Mr Joinet » de Frantz Vaillant.
Magistrat aujourd'hui à la retraite, M. Joinet a été Rapporteur Spécial de l'ONU sur l'impunité. C’est un infatigable défenseur des droits humains qui évoque dans le documentaire le combat d'une vie au service des opprimés en Algérie, en Amérique latine, mais aussi en France.
El Ghalia Djimi, qui souhaitait de longue date rencontrer M. Joinet pour lui exprimer son admiration et respect, a pu ainsi faire sa connaissance, mais aussi apporter aux participants le témoignage de son expérience de la disparition forcée. Enfant dont la mère a disparu en 1984 et dont le sort n’a toujours pas été révélé, et elle-même disparue pendant presque 4 ans de 1987 à 1991.
APSO, le 23 mars 2012
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