Affichage des articles dont le libellé est campements. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est campements. Afficher tous les articles

mardi 23 novembre 2010

Pour le royaume, les Sahraouis ne seront jamais marocains


Les campements de Gdem Izik, de leur implantation à leur destruction ont démontré une double logique et leurs incompatibilités.
Le Maroc et son système vertical était aux prises avec un système horizontal sahraoui qui mettait en défaut la violence totalitaire.

Le Corcas, imposé par dahir royal, ou les Chioukhs, maintien artificiel du système tribal comme référence, ces vieux notables interlocuteurs officiellement admis, ne servent que le décorum de la représentation que tente de donner le Maroc aux faux crédules internationaux.
Quand il a fallu prendre des décisions, le gouvernement marocain a fait pression, menacé les membres du Corcas, les Chioukhs, qui eux ont buté sur les discussions, les votes et prises de décisions collectives des sahraouis organisés dans le campements.
Les coordinateurs des campements de Gdem Izik avaient de même écouté poliment les promesses et menaces du ministre marocain et autres officiels, puis les avaient rapportés aux campements pour en discuter avec tous. Les photos des réunions montrent les mains levées des prises de décisions collectives.

Après avoir échoué dans sa tentative de dominer les Sahraouis, de « prendre leur cœur », le royaume du Maroc en dérive tente de résoudre le problème en provoquant une guerre des peuples, armant les colons marocains contre les Sahraouis.
Les combats du 8 novembre ont montré cette dissymétrie d’objectifs et d’idéologies. Les colons marocains ont attaqué les biens privés des Sahraouis, quand ceux-ci attaquaient les symboles de la monarchie et de l’occupation.

Les Sahraouis en territoires occupés ont fait chacun leurs choix. Certains sont persuadés du bon droit de leur revendication à l’autodétermination et de son caractère incontournable, d’autres sont sympathisants du gouvernement comme les Chioukhs, d’autres sont traîtres, engagés dans la police marocaine au point de pouvoir torturer les leurs, d’autres sont des ralliés.
D’autres encore n’ont eu d’autre choix que de s’exiler ou se cacher pour pouvoir échapper aux violences policières.
Les ralliés, dont le Maroc annonce régulièrement des nombres grandissant, sont sensés être des Sahraouis venant des campements de réfugiés et ayant renoncé à leur identité pour bénéficier d’une allocation minimale de survie, prix de leur allégeance. Parmi ceux, beaucoup de Mauritaniens très pauvres sont devenus Sahraouis par appât du gain.

Quand les Sahraouis sortaient des villes pour installer les campements, le 8 octobre, des ralliés manifestaient pour l’amélioration de leurs conditions. L’attaque par la police marocaine en avait laissés de nombreux blessés. Le 30 juin déjà le système s’effritait, et les ralliés revendiquaient que soient tenues les promesses du gouvernement, le prix que tous touchaient, mais qu’alors il n’était plus question de respecter. « Ils réclament pour chacun, une maison, la gratuité de l’eau et l’électricité à vie, un salaire de fonctionnaire et exigent des provisions et des produits alimentaires tous les quinze jours» rapportait la presse marocaine. Voir sur
Apso info
Un Sahraoui utile est celui qui accepte les manipulations, « mû par de bonnes intentions » selon le Corcas.

En vérité pour le Maroc, quand les masques tombent, tous les Sahraouis sont Sahraouis, quels que soient leurs uniformes, leur grade ou rôle ! On a pu lire que la maison du président du Corcas avait été attaquée par les colons marocains. Ralliés, sympathisants sahraouis ont été frappés, torturés, sont emprisonnés. Certains ralliés loin de leur familles ont disparu et l’on apprendra probablement que certains sont morts.

Les faits sont là. Un Sahraoui le restera toujours au regard du gouvernement marocain, être discriminé, proie du racisme ou de l’instrumentalisation. Devant l’évidence, certains Sahraouis qui soutenaient les thèses marocaines sur le Sahara, se sentent trahis. Ils ont vu et contredisent la version marocaine de l’attaque des campements et des sahraouis dans El Aaiun, comme le fait la Sahraouie député marocaine Gejmouna Ebbi.
Voir vidéo traduite ici.
Pour elle, depuis début octobre, puis après les violences marocaines à El Aaiun du 8 novembre, tous les sahraouis sont devenus suspects aux yeux du gouvernement marocain. Et l’acception « suspect » au Maroc est très proche de « coupable à torturer » ou pire.

Alors devant l’impasse du système Corcas, du système Chioukh, les Marocains mettent en scène pour la délégation américaine présente sur place une réunion (dimanche) au palais des congrès d’El Aaiun tentant encore une fois d’opposer vieux et jeunes Sahraouis, pour parler des problèmes rencontrés par la population sahraouie, comme si de rien n’était.

Et pourtant, une grande proportion de sahraouis étant soit cachés, soit disparus, soit emprisonnés la bouffonnerie tragi/comique va manquer de protagonistes…

Le Maroc va assurément devoir utiliser le roi comme deus ex machina et inventer une grâce de ce dernier pour dégorger les prisons de tous les Sahraouis qui viennent d’y être incarcérés sans jugements. Il faut encore une fois tenter de redonner de la crédibilité à la farce de la démocratie, ne serait-ce que pour la première dupe démagogique, la France.

Il est probable cependant que le divorce soit consommé entre tous les Sahraouis et le gouvernement marocain. Ils doivent être rares ceux qui croient encore à la bienveillance d’une autonomie des Sahraouis, du Sahara Occidental, sous le régime marocain.

Apso, 22 novembre 2010
d'autres photos : apsophotos

Note :
CORCAS : Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes
Chioukh : chef d’une tribu sahraouie. Fonction utilisée par les marocains, obsolète dans l’organisation des sahraouis se reconnaissant dans la RASD. (République Arabe Sahraouie Démocratique)

mercredi 17 novembre 2010

Du carnage du Sahara, l’ONU n’aura pas sa version propre

Une fois de plus la France s'est opposée à éclaircir une situation dans laquelle le peuple d'un Territoire Non Autonome - une colonie - est en détresse et grande souffrance.

La France, après l'attaque par les autorités marocaines du campement de tentes de Gdem izik, après les combats de rues dans El Aaiun, Smara et Dakhla au Sahara Occidental occupé, s'est opposée à l'envoi d'urgence d'une mission d'enquête de l'ONU pour établir les faits dramatiques de la semaine dernière et le bilan en pertes humaines.

Pourtant le Maroc, crie sur tous les toits que les Sahraouis, au lieu de se laisser massacrer en silence sans rien dire comme se doivent des civils face à l'armée, se sont défendus et ont tué des militaires. La France refuse donc aussi qu'une mission d'enquête indépendante soit envoyée pour faire la lumière sur la mort de recrues de l'armée de son grand ami le Maroc.

Probablement est-ce que la France sait que pour dix militaires morts quand ils ont attaqué les civils, la proportion de civils morts et son cortège d'ignominie, est exponentiellement écrasante.

Le Maroc donne ses chiffres, les prouve sûrement, et le Maroc détient les corps des Sahraouis morts pendant l'attaque et sous la torture les jours suivants, mais ne reconnaît que ceux qu'il ne peut nier.

La France se déshonore encore une fois pour masquer la culpabilité du Maroc et l'ampleur des faits et de l’ignorance internationale, y compris du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, le France préfère le hiatus.

Après avoir entendu que la Minurso avait été interdite par les Marocains de constater ce qui se passait sur place, la France, membre permanent du conseil de sécurité, a menacé d'user de son droit de veto pour empêcher que soit établie une vérité Onusienne.
Les membres du conseil de sécurité permanents et non permanents - Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Japon, Ouganda, Autriche, Bosnie-Herzégovine, Brésil, Gabon, Liban, Nigéria - n’ont pas suivi la proposition du Mexique et l’enquête n’aura pas lieu. Le communiqué de presse de la résolution réaliste proposée par l’Ouganda ne sera pas envoyé. Il ne reste que les paroles de condamnation de la situation. Aucun acte.

Si ce n'est pas là une façon peu courageuse d'adopter la même position, avec une répartition des rôles bien orchestrée - la France méchante et les autres qui cèdent-, alors il faut laisser la France aller jusqu'à user de son veto.

Il ne doit pas y avoir de solidarité dans l'abjection. Que la France pose son veto, et déclare sa guerre aux Sahraouis, sans autres complices que le Maroc.

Les autres états membres sont dans le juste et le courage.

Mais maintenant devant l’impasse et l’urgence, l'Assemblée Générale des Nations Unies doit avoir quelque chose à dire sur ce qu’il advient des populations autochtones au Sahara Occidental du fait de l'occupation et de la violence Marocaine.

APSO, 17 novembre 2010
Photo EM, source Innercitypress, UN

jeudi 4 novembre 2010

Campements sahraouis et gestion de crise façon Maroc : promesse de violence

La gestion de la « crise » provoquée par la sortie de la ville de El Aaiun de milliers de Sahraouis vers les campements de la protestation entraine des manœuvres désordonnées des autorités marocaines. Certaines paroles et des actes sont très inquiétants dans la préméditation de violence qu’ils semblent indiquer.

Mercredi 3 novembre 2010 au matin, Khalihanha ould Rachid, président du CORCAS, a convoqué des notables et chioukh sahraouis à la willaya de El Aaiun occupée, en présence de Omar Hadrami et de représentants du ministère marocain de l’intérieur, à propos des campements de la résistance.

Le Corcas comme les notables ou chioukhs sont les représentants sahraouis agréés par le Maroc, ils ont donc accepté la colonisation. Aucun membre représentant la coordination des camps n’étaient présent.

Khalihanha ould Rachid a rendu les notables et chioukhs responsables de la situation, disant qu’ils ne montraient pas leur fidélité au régime et n’assumaient pas leurs responsabilités. Il les a menacés en leur disant que c’était à eux de résoudre le problème puisqu’ils représentent les Sahraouis.
Un très vieil homme a répondu par la négative. « Ils (les gens des campements) veulent le respect de leurs droits et nous n’avons rien à leur donner. Toi tu prétends parler au nom du roi, alors tu peux aller là-bas et résoudre le problème. Tu leur donnes ce qu’ils veulent. Nous on est des pauvres et nos propres enfants ne nous écoutent pas. »

Selon le président du Corcas, personne ne peut menacer le gouvernement, et si cela arrive, le gouvernement va couper la main qui ose défier le Mekhzen. Il a d’autre part indiqué que la réunion était organisée au nom du roi, et il aposé l’ultimatum du démantèlement des camps avant samedi (6 novembre). Dans le cas contraire, il a déclaré que le mekhzen le ferait par la force.

Le Wali est intervenu dans la réunion pour calmer les échanges qui se répétaient de la sorte entre menaces et réponses d’impuissance, en proposant de poursuivre la réunion le soir. Mais cela n’a pas eu lieu. Il reste de la réunion l’ultimatum et la promesse faite au nom du gouvernement du recours à la force.

Le ministre de l’intérieur était présent le soir, (du 3 novembre), pour un diner avec les notables sahraouis, sans que rien d’officiel n’ait été rapporté. Il semble que ces notables n’avaient pas eu connaissance du contenu de la réunion du matin.

Ce même ministre avait après sa première visite à El Aaiun, convoqué tout les députés sahraouis. Il leur avait intimé avec force l’ordre de résoudre ce problème, celui de l’exode massif, puisqu’ils représentaient la population sahraouie, ajoutant que leur présence continue à Rabat n’avait pas d’utilité.

Il semblerait que la manœuvre ait été reproduite à El Aaiun. Les notables de chaque tribu se sont réunis.
Selon les informations recueillies, les membres de la tribu des Rguaibat étaient dans la maison de Hamdi ould Rachid. Celui-ci a appelé avec colère chacun à assumer ses responsabilités. Il exigeait que chaque chioukh aille dans les campements pour parler avec les exilés volontaires et les convaincre de revenir à El Aaiun et de se repentir. De la même façon les anciens ont répété qu’ils n’avaient aucune autorité sur leurs fils et cousins.

Cet après midi, jeudi 4 novembre, les représentants des campements étaient en réunion avec le ministre de l’intérieur. Malgré la promesse de l’attribution d’un emploi à tous les sahraouis présents dans les campements de la protestation en échange de la dissolution des campements, il ne semble pas que cela ait eu de retombées conformes à la demande marocaine.

D’autres sources ont indiqué que plus de 100 ambulances sont venus à El Aaiun la nuit dernière. Sans que cette information ait été confirmée, ce qui ressemble à une rumeur atteste de l’état de tension régnant dans la ville. La diffusion de fausses informations par les marocains augmente la tension et semble confirmer que les Marocains projettent d'utiliser la violence contre les Sahraouis des camps de Gdam Izik.

La violence a dors et déjà été utilisée à Tarfaya contre une cinquantaine de sahraouis qui sont sortis de la ville pour planter la tente. 7 sahraouis ont été arrêtés et 5 ont été blessés.

APSO, le 4 novembre 2010.
Sources APSO Sahara, observatoire des droits de l’homme (TO), EM

Note :
CORCAS : Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes
Omar Hadrami, ancien du polisario, est un « sahraoui de sa majesté le roi du Maroc» (www.bakchich.info/Les-Sahraouis-de-Sa-Majeste-le-roi,00086.html)
Chioukh : chef d’une tribu sahraouie. Fonction utilisée par les marocains, obsolète dans l’organisation des sahraouis se reconnaissant dans la RASD. (République Arabe Sahraouie Démocratique)

vendredi 29 octobre 2010

Et si nous suivions l’exemple des Sahraouis ?

Et si en France au lieu de défiler dans les rues, nous faisions comme les Sahraouis ?

Face au roi du Maroc, grand ami de Sarkozy, ils sont sortis par milliers des villes du Sahara Occidental occupé et se sont installés dans le désert pour protester contre la colonisation qui depuis 35 ans les spolie, les opprime et les méprise.

Et si nous plantions la tente dans la rue ? Sur les places publiques ? Sur et sous la tour Eiffel ? Partout ?

Possible que la police nous encerclerait, possible qu’elle empêcherait par la force que l’on nous apporte de l’eau du ravitaillement et des médicaments, peut être que des policiers nous infiltreraient, peut être que l’armée construirait des murs autour de nous, et que des hélicoptères nous survoleraient nuit et jour pour nous maintenir dans un inconfortable qui-vive ?

Peut-être que la France copierait le tortionnaire royal dont elle est l’alliée…
Mais ce qui s’est passé à Lyon ou ailleurs contre des jeunes manifestants, est-ce si loin de ça ?

Alors il ne manque que les tentes, qui marqueraient une innovation, en plus de notre rejet de ce gouvernement qui nous méprise aussi, nous et notre démocratie.

Et ces campements partout en France marqueraient aussi notre soutien solidaire aux Sahraouis, que par notre ignorance complice nous avons oublié depuis plus de 30 ans, et laissé aux mains hypocrites d’intérêts commerciaux, oubliant nos valeurs de solidarité et notre fier attachement aux droits de l’homme.

Espérons qu’il n’y aurait pas néanmoins, comme au Sahara Occidental, à déplorer la mort d’un enfant, assassiné par les militaires marocains, et scandaleusement enterré en cachette, sans sa famille…

APSO, 29 octobre 2010
           

lundi 25 octobre 2010

Assassinat d’un enfant sahraoui, le prix de la paix ?

Hier 24 octobre, la gendarmerie royale marocaine a ouvert le feu sur une voiture 4x4 Nissan pick up de civils sahraouis qui tentaient de rejoindre les campements des exilés sahraouis, à 25 km de El Aaiun pour apporter de l'eau et de la nourriture.

Elgarhi Nayem Foidal Mohamed Sueid, un enfant de 14 ans a été tué, 7 autres personnes sont blessées et ont été transportées à l'hôpital militaire de El Aaiun, et placées sous haute surveillance. Elgarhi Zubeir (frère de l'enfant mort), Alaoui Lagdaf, Alaoui Salek, Dawdi Ahmed, Mohamed Hamoudi Rueimi, Hmeidi Edaf, Hemdaiti Abay Ahmed Hammadi. Ils ont été blessés par balle.

Depuis 1975, le Sahara Occidental est occupé par la force par le Maroc qui en est le colonisateur, en pille les ressources naturelles et refuse d'appliquer le droit international des peuples colonisés à leur autodétermination. Depuis cette date, les sahraouis vivent réfugiés en exil dans les campements proches de Tindouf avec leur république, ou sous la discrimination ou les violences de l'occupation.

Depuis 1991, la mission de l'ONU, la MINURSO est sur place pour : surveiller le cessez-le-feu, vérifier la réduction des troupes marocaines sur le territoire, (…), veiller à la libération de tous les prisonniers et détenus politiques sahraouis, (…), exécuter le programme de retour des réfugiés (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), (…), organiser un référendum libre et équitable et en proclamer les résultats.

Depuis 20 ans bientôt, cette mission de l'ONU, dépourvue du mandat de surveillance des droits de l'homme du fait des pressions de la France, et des pays détenteurs du droit de veto au conseil de sécurité, assiste tous les jours aux exactions faites sur les Sahraouis par les autorités marocaines.
Depuis début octobre 2010, pour protester, pour résister, pour se libérer de l'oppression, les sahraouis des villes occupées du Sahara Occidental sortent vers le désert pour s'installer sous la tente. Les premières tentatives en juillet avaient été brutalement réprimées par les autorités marocaines. Cette fois ce sont plus 4000 tentes qui sont maintenant plantées vers El Aaiun. Les effectifs militaires marocains sur place sont disproportionnés. Les forces sécuritaires royales dressent des barrages et donnent la chassent aux sahraouis qui veulent rejoindre les campements, interdisent les approvisionnements en eau et nourriture.

La première revendication des exilés volontaires était simple. Ils avaient dit aux autorités locales marocaines, Wali et Chioukh, qu’ils voulaient la moitié des toutes les ressources naturelles tirées de leur terres. « Nous voulons la moitié », « Celui qui prend une sardine nous en donne la moitié, pareil pour le phosphate, le sable, le sel… », « Nous sommes nés ici, nous sommes Sahraouis, et nous vivons comme des miséreux, alors que les Marocains qui viennent ont tous les avantages et le travail… »
La réponse dans la provocation militaire marocaine avait fait évoluer les revendications. Comment faire confiance à un gouvernement qui méprise le respect du droit national comme international, qui méprise la démocratie ? C’est donc la revendication primordiale pour leur autodétermination et leur indépendance qui est maintenant celle des Sahraouis exilés sur leurs propres terres.

Cette revendication est l’objet de la mission de l’ONU sur place, et que font les casques bleus ?
Ont-ils pu approcher des campements ? Sont-ils sortis de leur hôtel entouré de l’ostensible drapeau rouge marocain ? Que peuvent-ils faire sans le mandat clair de protection des civils sahraouis ?
Que va faire Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour la décolonisation du Sahara Occidental, et en visite au Maroc. Il avait en juin adressé au groupe des amis son constat de l’absence de réelles pressions faites sur le Maroc pour qu’il respecte la bonne foi nécessaire aux négociations.

Comment le Maroc, et la France parmi les 5 amis au Conseil de Sécurité, vont-ils assumer leur responsabilité de la mort de cet enfant ? Combien vont-ils en supporter avant d’assumer leurs responsabilités et cesser d'entraver les efforts d'une solution pacifique du conflit ?

APSO, 25 octobre 2010.

samedi 23 octobre 2010

Campements sahraouis de la résistance, pacifisme contre violence

Les campements de sahraouis exilés, de 20 à 30 tentes et installés en dehors des villes de Boujdour et Smara occupées ont été violemment dispersés par des interventions répétées de la gendarmerie marocaine.
Le campement d’une quarantaine de tentes installé prés du Port de El Aaiun résiste, mais les sahraouis sont empêchés de le rejoindre.

Les campements situés à 25 kilomètres de El Aaiun (territoires occupés du Sahara Occidental) sont organisés très efficacement par les jeunes sahraouis.
Selon un recensement fait le 19 octobre, 2200 tentes étaient plantées. Des familles et des jeunes arrivent tous les jours et toutes les nuits malgré les barrages de la gendarmerie. L’estimation aujourd’hui est de plus de 4000 tentes.

Les violentes attaques des forces de sécurités marocaines sont régulières contre les Sahraouis qui veulent accéder aux campements pour apporter l’eau les ravitaillements, ou conduire de nouveaux exilés. Les attaques à coup de pierre contre les voitures, des interpellations et enlèvements pour tabassages, les tirs à balles réelles, ont fait une quarantaine de blessés hier, dont des femmes des enfants et des vieillards.
Cela n’empêchent pas les sahraouis de recommencer dès qu’ils le peuvent par une autre piste, et parfois après s’être organisés en convoi. Voir les photos et les vidéos. http://apsophotos.blogspot.com  http://apsoinfo.blogspot.com/2010/10/les-exiles-sahraouis-sur-leurs-terres.html

Le comité d’organisation des camps, composés de jeunes sahraouis pour beaucoup diplômés chômeurs, comporte un groupe de protection qui veille sur les campements 24h sur 24, un groupe d’information et d’organisation des concertations, un groupe attaché à l’organisation de le distribution de l’eau.
Il manque sur place du personnel de santé. Il n’y a en effet pas de jeunes sahraouis médecins à El Aaiun.

Les démonstrations et provocations des forces marocaines, les camions de militaires, les barrières qui cernent les camps, hélicoptères, avions, engins de démolition en tout genre les violences démentent les propos du ministre marocains de l’information. Celui-ci a déclaré à propos des campements qu’ils étaient l'expression de revendications socio-économiques normales, et ajouté : "nous appuyons les revendications légitimes". http://www.map.ma/fr/sections/accueil/m._naciri___le_dress/view

Après une rencontre du comité d’organisation des campements avec les autorités marocaines, il ressort que les revendications des sahraouis qui ont ainsi choisi de s’exiler sur leur propre terre en dehors de leur ville occupée ne sont pas, ou plus, d’ordre socio-économiques. À l’exigence des autorités d’un recensement exact des campements et de l’identification précise des participants pouvant prétendre à un emploi ou autre avantage, les sahraouis exilés ont déclaré qu’ils revendiquaient l’application du droit international à l’autodétermination de leur peuple sur sa terre et ses ressources naturelles, et pas autre chose. Il serait bon en effet que le Maroc respecte ses engagements devant la communauté internationale et appuie les revendications sahraouies par la mise en place du referendum d’autodétermination comportant les choix rattachement ou indépendance.

La stratégie marocaine habituelle consistant à casser les mouvements de revendication par des promesses semble avoir fait long feu. D’autant qu’à bien les examiner, ces promesses d’emploi ou autres jamais tenues, coûtaient cher à la population sahraouie qui devaient fournir à chaque fois les photocopies de ses diplômes et identité dûment légalisées (contre paiement auprès des autorités marocaines…).

APSO, 23 octobre 2010.

lundi 18 octobre 2010

Campements de l'indépendance sahraouie, barricades marocaines

Les campements de familles sahraouies, partis notamment de El Aaiun occupée pour s’installer dans le désert à un vingtaine de kilomètres à l’Est continuent de grossir. http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/campements-sahraouis-de-lindependance.html

Le 16 octobre, un comuniqué du ministère sahraoui de l’information évaluaient à plusieurs milliers de personnes le nombre des exilés, et rappellaient au Maroc ses obligations en matière du droit humanitaire international, relatif à la protection des populations civiles en temps de guerre.
Il lançait un appel à la Communauté internationale, notamment au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour mettre en application, sans délai, la quatrième Convention de Genève de 1949.

Actuellement, les marocains dressent un cordon des barrieres métalliques utilisées pour les barrages routiers pour cerner le campement et empécher la circulation. http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/le-16-octobre-2010.html

C’est la nuit que les véhicules des services de santé, les camion citernes, ou les voitures sahraouies apportant le ravitaillement peuvent passer.
http://apsophotos.blogspot.com/2010/10/leau-campements-de-lindependance-sahara.html

S’il est difficile depuis la terre de faire un comptage précis du nombre de tente, et d’en évaluer ainsi les personnes exilées, les nombreux moyens aériens déployés par les autorités coloniales marocaines leur permettent d’avoir une estimation précise, dont ils ne font pourtant aucune publicité.

Les «campements de l’indépendance », de la résistance, phénomène nouveau dans la protestation pacifique sahraouie et très important dans son ampleur ne trouve pas d’écho dans la presse européenne.
Faudra-t’il à l’horreur du parcage, des barrières et des intimidations ajouter du tragique pour qu’enfin l’impunité marocaine cède, que le vernis craque et que l’information circule ?
Que soient dénoncées les méthodes barbares du colonisateur à l’heure où la communauté international dit attendre sa bonne foi dans les négociations de paix ?

APSO, 18 octobre 2010

mardi 12 octobre 2010

Réfugiés dans leur propre pays



Un salut militant
Aujourd’hui nous sommes là dans des camps de réfugiés sur notre terre.
Le maroc nous a marginalisé, nous a affamé, il a tué nos enfants et nous souffrons de la faim.
Nos richesses partent sous nos yeux comme le sable, le phosphate et le poisson sans qu’on puisse rien faire.
Alors c’est pour çà que nous sommes venus ici.
On est venu là en tant que réfugiés sur notre propre terre.
C’est mieux pour nous de souffrir de la faim et de mourrir
Le maroc peut faire ce qu’il veut, nous tuer ou nous ressusciter
Nous on s’en fout.
Toute la patrie ou le martyre.


Vidéos EM
Apso le 12 octobre 2010