Le
long des 190 kilomètres de côte du Sahara Occidental, entre El Aaiun et
Boujdour, sont parsemées des cabanes construites par des familles
sahraouies. Faites de bois et de tôle ondulée, grandes d’au maximum 16
mètres carrés pour résister aux vents violents, elles symbolisent le
mode de vie nomade traditionnel du peuple sahraoui.
Ces
cabanes sont la cible des autorités marocaines d'occupation qui ont
lancé une vaste campagne de démolition. 140 maisons sahraouies ont été
incendiées ou détruites par des bulldozers, soient 30 dans la zone Agtaï
Baba Ali, 80 a Boulm’airdat, et 30 à Mayara.
Les
habitants n’ont reçu aucun avertissement préalable de gendarmerie ou les
forces auxiliaires qui menaient les opérations, et il ne leur a pas été
proposé de logement de remplacement.
Sur
la même côte les cabanes similaires des colons marocains, qu’ils soient
marins ou pêcheurs, en habitations isolées ou regroupées, ont été
épargnées.
Parmi les Sahraouis, la
maison d’un vieil homme nommé Baba Ould Mohamed Ould Belkheir, dans la
région d'Agtaï Baba Ali a été incendiée puis rasée le 17 février.
Selon
sa famille, M. Belkheir n'a jamais quitté sa maison depuis sa naissance
pendant la période coloniale espagnole. Il y vivait avec sa femme et
ses quatre enfants et subvenait aux besoins de sa famille par la vente
de sa pêche.
Le prétexte donné par les autorités
marocaines à la destruction de la maison de 16 m2 habitée par 6
personnes est la lutte contre l'immigration clandestine et les repaires
de drogue.
Mohamed El Ghraid, l'un des
Sahraouis dont la maison a été détruite par les autorités marocaines,
témoigne que d’anciens chefs et de nombreuses familles sahraouies
vivaient dans ces huttes depuis des décennies. Elles avaient choisi de
s'éloigner du bruit et de la pollution des villes mais aussi de la
répression des autorités marocaines, et vivaient de la pêche.
D'autres
habitants de ces maisons vivaient de l'élevage et de la garde des
troupeaux. Certains possédaient même des troupeaux de chameaux.
Sur
ces terres ancestrales, les cabanes avaient remplacé les tentes
traditionnelles, interdites par les autorités d'occupation après la
grande manifestation sahraouie de Gdeim Izik.
Il
n’y a à ce jour aucune réaction de l’Onu ni de la Minurso, - sa mission
pour le referendum au Sahara Occidental - à l’interdiction des tentes,
la destruction des cabanes et l’expulsion des habitants sahraouis
De
même Équipe Média n’a pas connaissance de réaction onusienne à
l’existence des nombreux villages construits pour accueillir des
milliers de pêcheurs marocains, sur toute la côté sahraouie, du village
d'Oum Grayou au nord à El-Argoub, El-Birda, Intirfet et Bir Anzarane au
sud, villages équipés en eau et en électricité par les autorités
marocaines.
Équipe Média
24-02-2024 El Aaiun - Sahara Occidental occupé
mercredi 28 février 2024
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