Bravo pour le Programme Alimentaire Mondial, lorsqu’il est d’urgence, pour sauver des vies, dans les premiers temps d’une catastrophe ou d’un conflit.
Mais honte à ce programme, l’un des nombreux « parapluie » déployé par l’ONU, lorsqu’il est maintenu bien au-delà de l’urgence parce que l’ONU est incapable, dans ses missions locales de trouver une solution aux conflits.
Des conflits ainsi « gelés » par l’immobilisme statutaire de l’ONU naît alors : « Le conflit d’intérêt ». Le PAM conçu pour l’urgence se met donc à satisfaire des besoins durables et génère à moyen et long terme, carences, déséquilibres, fragilités. C’est le cas dans les camps Sahraouis depuis plusieurs décennies. Peu à peu l’outil au départ humanitaire et altruiste devient sa propre finalité, égoïste et entrepreneuriale. Les charges de fonctionnement des « OGs » issues de l’ONU (Unesco pour la culture, l’Unicef pour l’enfance, Hcr pour les réfugiés, l’OMS pour la santé, la FAO pour l’alimentation et l’agriculture, … 17 en tout) sont parmi les plus importantes en proportion des ONGs. L’ONU n’a plus intérêt à ce que le problème disparaisse.
Une mission comme la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) à laquelle chaque année depuis 1991 (30 ans en mars 2021 !) il est demandé de mettre en place un référendum d’autodétermination dans les 9 mois à venir échoue donc à accoucher chaque année depuis 3 décennies, pour le plus grand profit du PAM, du HCR, de l’Unicef, de l’OMS… Que deviendrait l’industrie du contre-poison sans le maintien du poison ?
Aujourd’hui on ne meurt pas de faim dans les camps. On y meurt des conséquences du PAM (les principales maladies graves dans les camps sahraouis ont une origine alimentaire). On y meurt d’ennui et de désœuvrement, conséquence des échecs (volontairement ?) réitérés de la Minurso.
Le monde n’a pas besoin, par procuration, d’organismes internationaux déshumanisés pour incarner le prix Nobel.
Il a besoin de se reconnaitre dans des personnes dans lesquelles s’identifier pour devenir meilleur.
Jean-François Debargue, Le 9 octobre 2020
Ps : dans le même temps en France, le préfet de Calais interdit aux associations de distribuer de la nourriture aux migrants qui ont faim. Nul doute que nos autorités vont féliciter le PAM. Cherchez l'erreur...