mercredi 28 février 2024
EM - Les autorités marocaines démolissent des maisons sahraouies au Sahara Occidental occupé
Ces cabanes sont la cible des autorités marocaines d'occupation qui ont lancé une vaste campagne de démolition. 140 maisons sahraouies ont été incendiées ou détruites par des bulldozers, soient 30 dans la zone Agtaï Baba Ali, 80 a Boulm’airdat, et 30 à Mayara.
Les habitants n’ont reçu aucun avertissement préalable de gendarmerie ou les forces auxiliaires qui menaient les opérations, et il ne leur a pas été proposé de logement de remplacement.
Sur la même côte les cabanes similaires des colons marocains, qu’ils soient marins ou pêcheurs, en habitations isolées ou regroupées, ont été épargnées.
Parmi les Sahraouis, la maison d’un vieil homme nommé Baba Ould Mohamed Ould Belkheir, dans la région d'Agtaï Baba Ali a été incendiée puis rasée le 17 février.
Selon sa famille, M. Belkheir n'a jamais quitté sa maison depuis sa naissance pendant la période coloniale espagnole. Il y vivait avec sa femme et ses quatre enfants et subvenait aux besoins de sa famille par la vente de sa pêche.
Le prétexte donné par les autorités marocaines à la destruction de la maison de 16 m2 habitée par 6 personnes est la lutte contre l'immigration clandestine et les repaires de drogue.
Mohamed El Ghraid, l'un des Sahraouis dont la maison a été détruite par les autorités marocaines, témoigne que d’anciens chefs et de nombreuses familles sahraouies vivaient dans ces huttes depuis des décennies. Elles avaient choisi de s'éloigner du bruit et de la pollution des villes mais aussi de la répression des autorités marocaines, et vivaient de la pêche.
D'autres habitants de ces maisons vivaient de l'élevage et de la garde des troupeaux. Certains possédaient même des troupeaux de chameaux.
Sur ces terres ancestrales, les cabanes avaient remplacé les tentes traditionnelles, interdites par les autorités d'occupation après la grande manifestation sahraouie de Gdeim Izik.
Il n’y a à ce jour aucune réaction de l’Onu ni de la Minurso, - sa mission pour le referendum au Sahara Occidental - à l’interdiction des tentes, la destruction des cabanes et l’expulsion des habitants sahraouis
De même Équipe Média n’a pas connaissance de réaction onusienne à l’existence des nombreux villages construits pour accueillir des milliers de pêcheurs marocains, sur toute la côté sahraouie, du village d'Oum Grayou au nord à El-Argoub, El-Birda, Intirfet et Bir Anzarane au sud, villages équipés en eau et en électricité par les autorités marocaines.
Équipe Média
24-02-2024 El Aaiun - Sahara Occidental occupé
mercredi 20 octobre 2021
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et aussi au Sahara Occidental occupé
MàJ aout 23
mercredi 29 septembre 2021
EM. Pour la justice européenne, aucune activité au Sahara Occidental sans les Sahraouis
Aujourd’hui 29 septembre 2021, la cour de Justice de l’UE a annulé les accords de pêche durable et de libéralisation des échanges conclus avec le Maroc et qui intègrent le Sahara Occidental.
Dans sa décision, la cour redit que le Sahara Occidental est un pays différent de tout autre pays au monde et donc que toutes les activités sur sa terre doivent avoir reçu le consentement du peuple sahraoui - via son représentant le Front Polisario - pour être légales. Les arguments du colonisateur marocain et de ses complices d’un bénéfice des activités pour les populations locales n’a aucune valeur. Seul l’accord des Sahraouis compte.
La cour européenne a entendu le peuple sahraoui. Tant qu’il n’a pas consenti, il refuse. La cour reconnaît la validité du refus de toute exploitation et exploration des ressources sahraouies par le Maroc et ses complices du monde entier.
Les bateaux de pêche européens doivent quitter les eaux du Sahara Occidental parce que le peuple sahraoui n’ont pas donné son accord à leurs activités. Elles sont illégales et de plus destructrices des écosystèmes et du monde marin.
À la flotte de pêche espagnole, s’ajoutent les navires suivant actuellement impliqués : Cap Blanc, omi 8814665, pavillon Hollande ; Ieva Simonaityte, omi 8607218, pavillon Lituanie ; Fishing Success, omi 9121091, pavillon Lettonie ; Helen Mary, omi 9126364, pavillon Allemagne ; Kapitan Morgun, omi 9120308, pavillon Lettonie ; Simonas Daukantas, omi 8607220, pavillon Lituanie ; Alida, omi 8224418, pavillon Hollande.
Pour la même raison d’illégalité, les entreprises françaises, Idyl, Azura doivent arrêter leurs activités agricoles et d’aquaculture (huîtres, palourdes…) dans la région de Dakhla, et partir.
Les plantations de tomates, melons, myrtilles épuisent les réserves en eau potable de la zone et la stérilisent pour l’avenir.
Les accords successifs de l’UE ont été passés avec le mauvais interlocuteur, l’occupant marocain a reçu à tort les paiements correspondants. Les exonérations à tort des frais de douane des produits sont maintenant des dettes à l’Europe.
La justice européenne ayant clairement tranché. Il va falloir que le peuple sahraoui reçoive ce qui lui est dû, ainsi que la compensation inhérente aux années de malpratique éthique et écologique de non respect de la terre et de la mer du Sahara Occidental.
Équipe Média le 29 septembre 2021
El Aaiun, Sahara Occidental occupé
mardi 28 septembre 2021
EM. Confiscation et accaparation de grarats au Sahara Occidental occupé
Les Grarats sont des terres tribales qui ont des palmeraies ou des arbres du désert comme l'acacia. Il a des puits, ce qui rend superflu de chercher de l'eau ou de poursuivre la pluie.
Chaque Grarat compte des petites maisons et une ou deux khaimas (tentes). Certaines cabanes ont été construites au moment de la colonisation espagnole. Les sahraouis y habitent selon les modes de vie de leur culture et leur identité. Les terres sont transmises de pères en fils.
Les familles habitantes permanentes des cabanes tirent leur subsistance de l'élevage des chèvres et chameaux. Certains ont fait le choix d’habiter là après le confinement, pour échapper à la répression, aux menaces et intimidations des autorités d’occupation marocaines, plus particulièrement virulentes pendant la période de restriction sanitaire.
Les Sahraouis qui ont protesté contre les démolitions de leurs maisons ont été battus par la police, et poursuivis en justice. Certains sont restés impuissants face à cette destruction et se sont enfuis avec leurs enfants vers El Aaiun. Pour ceux qui ont accepté de parler aux journalistes d’Équipe Média, ils ne savent pas quels arguments opposer à l’accaparement violent de leur terre par le colonisateur marocain, parce qu’ils doutent qu’il existe un document écrit attestant de leur propriété familiale depuis des générations.
Le 22 septembre, 6 familles sahraouies vivant dans des cabanes similaires au sud ouest d’El Aaiun ont été attaquées. La zone est située entre l’aéroport et les grayer Boutabaa dit « Brareik Ethamban » (les cabanes des mouches).
Une des familles, la famille Boutabaa, a expliqué que c’est la troisième fois que les forces d’occupation démolissent leur maison, dont la première a été construite en 1960.
Les deux familles Boutabaa et Baija ont subi la violence policière pendant les destructions de leurs maisons. Leurs familles campent encore sur les terrains pour protester contre la décision des autorités d’occupation.
Il semble que les opérations de démolition et expulsion aient été surveillées par un hélicoptère militaire qui a été observé au-dessus de la zone sud ouest d’El Aaiun au même moment.
Selon les informations disponibles, il serait prévu que soient construits à Izik au moins 5 logements destinés à la police marocaine.
Il semble que la croissance des mafias, des cartels fonciers et de la spéculation immobilière effrénée sont en cause. Des terrains situés au Sahara Occidental occupé sont vendus par des intermédiaires sahraouis ou marocains avec des faux titres de propriété, ce qui alimente une spéculation foncière ne reposant sur rien.
En 2015, après une intervention similaire de destruction de maisons et expulsion des habitants sur des grarats situés à 15 km au nord d’El Aaiun, les terres avaient été confisquées. Les autorités d’occupation ont construit à cet endroit un centre de formation des agents d’intervention rapide.
Le 26 septembre 2018, à Edaoura, à 40 km au nord de El Aaiun, les autorités d'occupation avaient confisqué des terres appartenant à des Sahraouis et exercé des pressions sur leurs habitants pour qu'ils partent. Les gendarmes avaient également recouru à la force pour obliger les familles sahraouies à signer des contrats, ou à céder leurs droits au titre du contrat devant l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie.
La raison des expulsions était un projet Nour du Masen (entreprise marocaine d’énergie durable), de parc de production d’énergie d’origine solaire qui n’a toujours pas été construit.
Équipe Média, le 28 septembre 2021
El Aaiun, Sahara Occidental occupé
dimanche 21 février 2021
Sahara Marathon 2021, tout autour du monde
Le Sahara Marathon, édition 2021 tout autour du monde
La course solidaire avec les réfugiés sahraouis se déroulera cette année de manière virtuelle, dans les campements et partout dans le monde
Ce sera donc du 22 au 28 février, chacun chez soi, sur votre distance de prédilection, mais tous solidaires pour soutenir le projet humanitaire.
Pour les inscriptions, l'app, les dons... rdv ici ( ou copiez collez le lien
https://sportmaniacs.com/en/services/inscription/sahara-marathon-2021 )
Le Sahara Occidental a besoin de nous. Le Covid19 frappe le monde entier, et les camps sahraouis de Tindouf vivent une situation extrêmement compliquée. Les conditions de vie précaires sont aggravées par l'impact de la pandémie et les conséquences de la reprise de la guerre après trente ans de cessez-le-feu.
Dans ces circonstances, il est impossible de courir le Marathon du Sahara dans les campements, l'organisation de la course solidaire a inventé une édition très spéciale avec un événement virtuel.
Les coureurs et supporters de la cause sahraouie pourront participer à la prestigieuse course grâce à une application qui sera disponible après l'inscription (15 €) et qui permettra aux athlètes de courir partout dans le monde.
Le Marathon du Sahara est une course solidaire organisée par le ministère sahraoui de la jeunesse et des sports et un groupe de bénévoles de différents pays. Au cours des vingt dernières années, la course dans le désert a servi de plate-forme pour dénoncer l’injustice de la situation du Sahara Occidental et pour soutenir des projets de solidarité dans les camps de réfugiés.
Des milliers de coureurs de tous les continents ont voyagé jusqu’au désert algérien où sont les campements pour vivre une des courses et tisser des liens avec des familles de réfugiés. Pour cette édition exceptionnelle de 2021, les objectifs de l'événement demeurent, seules les modalités et expériences sont différentes.
Les participants pourront effectuer leur course durant la dernière semaine de février. Ils pourront choisir un jour et une distance - 5, 10, 21 ou 42 km - ou courir d’autres distances, ou répéter la course tout au long de la semaine (le meilleur temps sera validé).
L'application invite également les coureurs à télécharger leurs vidéos et messages de solidarité avec le Sahara Occidental sur leurs réseaux sociaux.
Tout l'argent versé pour les inscriptions, les dons ou le pack solidaire (T-shirt, écharpe tube, numéro de dossard, livre 42ans-42Km), seront utilisés dans le projet de solidarité Sahara Marathon, qui à cette occasion soutiendra les familles sahraouies ayant besoin d'une aide directe, par l'achat et la distribution d'un panier alimentaire de base acheté sur place pour favoriser l'économie locale.
Le 26 février, la date traditionnelle pour la tenue du Sahara Marathon, trois courses (5, 10 km et course des enfants) seront organisées dans les camps de réfugiés sahraouis. Y participeront des athlètes sahraouis, qui feront vivre et perdurer l'esprit du Sahara Marathon.
La pandémie a provoqué des restrictions importantes de l’action et de l'aide humanitaire pour les camps de réfugiés sahraouis au cours de l'année dernière conduisant les camps de réfugiés dans une crise humanitaire qui s'ajoute à la crise sanitaire mondiale.
Et c’est sur le maillot officiel de la course : "Le vent du désert portera la voix sahraouie autour le monde". ("The desert wind will spread the Saharawi voice around the world.")
Les règles de l'édition 21
RULES OF THE 2021 SAHARA MARATHON
ARTICLE 1. XXI SAHARA MARATHON 2021. The Sahara Marathon is a solidarity race with Sahrawi refugees who are living in exile for several decades in the Tindouf camps in Algeria. In these difficult moments in which Covid19 prevents the celebration of the 21st edition of the Sahara Marathon under normal conditions, the organization promotes the event virtually so that all runners can participate and show their solidarity anywhere in the world. It will be held from February 22nd to 28th, 2021 in a virtual way, that is, each one can run the race from the place they want, from 00:00 on February 22nd until 23:59 on February 28th.
ARTICLE 2. PARTICIPATION All those people over 16 years of age (16 years included) who wish may take part in this virtual competition, as long as they are correctly registered, both in time and in form. The registered runner must download the APP to take the race. From that moment on, the user with their registration code will be able to use the APP as training. The valid time will be:
• Only the one carried out within the dates of the race.
• The final time will be the best of the records obtained in the RACE option in the APP. To do this, you will have to press the race start button in said option and complete the registration distance, the registrations made in the Training option both in the days before and after are NOT VALID.
• You will also be able to participate (between February 22 and 28) with your GPS device and upload the GPX track at the following link: https://exercise-upload.copernico.cloud/sahara-marathon-2021/
ARTICLE 3. DISTANCE AND TRAVEL The distance options selectable in the APP are: 5k, 10k, 21k and 42k. The distance is selected at the time of registration. As it is a virtual test, each participant chooses the route, within the health regulations of the moment, as attractive as possible, helping to give the maximum in their run. Each runner is solely responsible for complying with the specific prevention measures against Covid19 in force in their city. The route chosen to carry out the race is free, therefore it will also be the responsibility of the participant to comply with the traffic regulations and necessary safety measures. In addition, it is very important to make sure that the chosen route allows good mobile coverage for the correct functioning of the GPS. It is very important to have the APP downloaded on the day of the test at the latest, although the ideal and recommended by the organization is to have it the previous days and test it with the trainings.
ARTICLE 4. CATEGORIES. The following categories are established for each of the races: Individual categories (Years completed on the day of the race) • Absolute • Junior (up to 18 years) • Senior (from 19 to 34 years) • Master A (from 35 to 44 years) • Master B (45 to 54 years) • Master C (55 and over)
ARTICLE 5. REGISTRATION Online from February 10th to February 28th. Registration has a cost of 15 euros that includes participation in the race and the contribution to the solidarity project Sahara Marathon 2021 * Participants who wish can purchase the official solidarity pack of the test (T-shirt, tubular skarf, bib dorsal and book “42 years = 42 km”) for the price of 25 euros (shipping costs included to any point in Spain, 10€ for all other countries).
ARTICLE 6. CLASSIFICATIONS The unofficial general classification will be published on the website www.saharamarathon.org and on the event’s APP.
ARTICLE 7. DISQUALIFICATIONS The following will be grounds for disqualification: • The athlete who does not complete the entire course. • The athlete who shows non-sports behavior.
ARTICLE 8. ACCEPTANCE All participants, by registering, accept these regulations and in case of doubt or any situation not reflected in it arises, the Organizing Committee will follow. • Each runner will participate under his own responsibility, he claims to have a sufficient level of physical condition to face the race and undertakes to accept these regulations. • Registration is personal and non-transferable and implies acceptance of these regulations. Under no circumstances, once the registration is made, may the participation be transferred to another person, friend or family member due to not being able to take the race. • Runners who are not registered or run without the Official Sahara Marathon App will not be admitted, preventing them from having access to the race in defense of the rights of those registered by regulation.
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dimanche 13 décembre 2020
A paraitre Apso Editions : La dernière poignée de sable - Ursula A
La dernière poignée de sable
Ursula A.
Le roi Mohammed VI fouilla un jour la salle du trésor du Maroc et trouva au milieu de toutes les richesses une petite lampe en or. Lorsqu’il l’effleura de sa main, un génie apparut et gronda d’une voix profonde : « Quel est ton vœu ? Dis-le moi et je l’exaucerai ! ». Le roi répondit sans réfléchir un instant, « génie, je voudrais que tu ramènes mon père Hassan II à la vie pour que je puisse une dernière fois le voir et lui demander conseil. » Le génie hocha lentement la tête : « impossible de ramener quelqu’un du pays des morts, seul Allah peut faire cela ». « Alors dans ce cas, ce que je souhaite le plus au monde est que le Sahara Occidental demeure éternellement marocain ! » Le génie le regarda en soupirant. « Très bien, attends-moi ici, je vais chercher ton père ! »
Au moment où Sam prend son poste d’ethnologue au sein de la Mission des Nations Unies, le meurtre de son meilleur ami vient tout changer. L’enquête anthropologique qu’il mène au Sahara Occidental est comme liée à ce crime. Une plongée dans la géopolitique, de Genève aux camps de réfugiés sahraouis en Algérie, jusque dans les étendues désertiques de la dernière colonie d’Afrique.
APSO 2020
280 pages - 12 euros
ISBN 978-2-9552413-4-9
A paraitre le 23 décembre 2020
Pour commander, écrivez nous : apsolument[@]yahoo.fr ou apsoeditions[@]gmail.com
Pour en Savoir plus sur nos parutions, RDV apsoeditions.wixsite.com/home
jeudi 19 novembre 2020
JfD. Protectorat et indépendance
Le royaume du Maroc est encore sous protectorat de la France. Sa dépendance s’est même étendue depuis quelques décennies à l’aide israélienne, notamment militaire et à l’aide des pays du golfe, notamment financière. Trahison puis allégeance n’étant pas incompatibles aux demandeurs d’une protection !*
Les anciennes colonies françaises ont combattu pour acquérir leur indépendance dans des guerres meurtrières. Les anciens protectorats n’ont pas été aussi loin dans leur lutte et sont restés plus ou moins attaché à leurs « protecteurs ». Ce protectorat de fait, mais jamais nommément cité, permet à la France de poursuivre sa politique « France-Afrique ».
Le pouvoir marocain se satisfait de cet état au point de proposer depuis des années aux « territoires du Sud » un plan d’autonomie sous autorité chérifienne, là encore une forme de protectorat, déclinaison du principe des poupées russes, qui a bien sûr l’aval de la France. Demeurer protecteur d’un protecteur permet de garder dans l’ombre une main paternaliste et dirigeante sur la situation.
C’est pourquoi les Sahraouis souhaitent un référendum d’autodétermination dont le résultat permettrait une réelle indépendance. Une indépendance proposée par l’ONU dans le cadre de la décolonisation. Il ne faut donc pas confondre plan d’autonomie marocain et référendum d’autodétermination proposé par l’ONU. En tant que membre permanent du conseil de sécurité la France devrait logiquement soutenir cette option onusienne. Elle tient en fait un double discours de confusion : Celui de soutenir le plan d’autonomie marocain et d’autre part de s’en remettre aux décisions de l’ONU, décisions qu’elle sape à la fois par un lobbying diplomatique et en s’opposant par veto ou abstention aux décisions du conseil de sécurité qui ne peuvent s’appliquer qu’à la majorité absolue.
L’interdépendance de tous les pays est aujourd’hui plus que jamais une réalité, la mondialisation l’atteste. L’absence de ressources ou le sacrifice de certaines d’entre elles dans le deal des accords internationaux met en place une dépendance économique dont les crises environnementales et sanitaires montrent les limites. Et la frontière reste ténue entre dépendance économique et dépendance géostratégique, voire politique.
Les ressources en matières premières du Sahara Occidental (Phosphate et pétrole off-shore), ses ressources halieutiques et agricoles, - dont le pillage condamné par la justice internationale continue malgré tout -, limite la dépendance marocaine en cas de plan d’autonomisation, pas en cas de référendum d’autodétermination favorable au peuple sahraoui. Le makhzen est tiraillé entre deux contradictions qui lui permettraient de demeurer une puissance, son expansionnisme délirant (l’ayant conduit à revendiquer la Mauritanie, une partie du Sénégal et de l’Algérie, le Sahara Occidental) et sa dépendance d’ancien protectorat.
L’objectif du pouvoir marocain était de passer d’un état de colonialisme occupant le territoire du Sahara Occidental condamné mais hypocritement admis par les instances internationales à un état de protectorat lui garantissant « le timbre et le drapeau » (dixit Hassan II), c’est-à-dire excluant toute réelle autonomie interne.
L’époque où le Maroc, comme le disait Hassan II, était dans une position confortable et n’était pas pressé : « Le Maroc n’est pas assis sur une baïonnette mais sur un rocking chair » (Hassan II) semble révolue.
Depuis des années le Maroc, soutenu par la France, fait obstruction au calendrier international du processus de décolonisation et « grignote » jusqu’aux accords qu’il a signés. La brèche de Guerguerat aura été, dix années après Gdeim Izik, l’ultime provocation d’une politique coloniale actuelle ou d’un protectorat souhaité de la part du Maroc.
La France ne retrouvera pas sa dignité, depuis longtemps perdue avec son image effacée de nation défendant les Droits Humains. On peut juste espérer qu’elle puisse enfin respecter le Droit.
En reprenant les armes, le peuple sahraoui continue d’affirmer son désir d’indépendance, sachant pour l’avoir déjà vécu dans sa chair à quels sacrifices il lui faudra consentir.
Jean-François Debargue
Le 18 novembre 2020
*Trahison d’Hassan II envers la ligue arabe permettant à Israël d’être prévenu de la guerre des 6 jours.
mercredi 4 novembre 2020
Crime de colonisation - Entreprises françaises et Sahara Occidental, Apso Editions
A paraitre le 11 novembre 2020
Crime de colonisation par peuplement
Étude de cas sur les activités économiques des entreprises françaises au Sahara Occidental
Antoine Quéré
Phosphates, poissons, marchés publics, tourisme.
Les ressources économiques du Sahara Occidental sont nombreuses et attirent les entreprises étrangères, dont les entreprises françaises.
Mais le Sahara Occidental est un territoire au statut juridique particulier et le droit pénal français pourrait contrarier les stratégies de ces acteurs privés : l’article 461-26 du Code pénal réprime sévèrement le crime de colonisation par peuplement. Ce travail vise à définir si des entreprises transnationales françaises peuvent être coupables de ce crime.
Une question préalable vise tout d'abord à déterminer si le juge français peut être "diplomate" ou s'il doit appliquer le droit sans détour. En effet, pour retenir le crime de colonisation par peuplement, il faut qualifier le Sahara Occidental de territoire occupé, et démontrer que cette occupation découle d’un conflit armé international.
Si c’est le cas et si cette situation est notoire, cela participe aussi à qualifier en grande partie l’élément intellectuel ou moral de l’infraction : la conscience et la connaissance de l’occupation par les entreprises.
Quant au défi de l’imputation du crime aux entreprises, il s’agit de montrer en quoi des activités d’entreprises françaises pourraient constituer matériellement une colonisation par peuplement ou une complicité de celle-ci. L'ultime problématique juridique est de mettre ce crime sur le compte des entreprises transnationales françaises, des groupes de sociétés sans responsabilité pénale unifiée.
96 pages - 8 euros - ISBN 978-2-9552413-3-2
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samedi 10 octobre 2020
Le PAM, prix Nobel de la Paix 2020 - Quelle paix ?
Bravo pour le Programme Alimentaire Mondial, lorsqu’il est d’urgence, pour sauver des vies, dans les premiers temps d’une catastrophe ou d’un conflit.
Mais honte à ce programme, l’un des nombreux « parapluie » déployé par l’ONU, lorsqu’il est maintenu bien au-delà de l’urgence parce que l’ONU est incapable, dans ses missions locales de trouver une solution aux conflits.
Des conflits ainsi « gelés » par l’immobilisme statutaire de l’ONU naît alors : « Le conflit d’intérêt ». Le PAM conçu pour l’urgence se met donc à satisfaire des besoins durables et génère à moyen et long terme, carences, déséquilibres, fragilités. C’est le cas dans les camps Sahraouis depuis plusieurs décennies. Peu à peu l’outil au départ humanitaire et altruiste devient sa propre finalité, égoïste et entrepreneuriale. Les charges de fonctionnement des « OGs » issues de l’ONU (Unesco pour la culture, l’Unicef pour l’enfance, Hcr pour les réfugiés, l’OMS pour la santé, la FAO pour l’alimentation et l’agriculture, … 17 en tout) sont parmi les plus importantes en proportion des ONGs. L’ONU n’a plus intérêt à ce que le problème disparaisse.
Une mission comme la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) à laquelle chaque année depuis 1991 (30 ans en mars 2021 !) il est demandé de mettre en place un référendum d’autodétermination dans les 9 mois à venir échoue donc à accoucher chaque année depuis 3 décennies, pour le plus grand profit du PAM, du HCR, de l’Unicef, de l’OMS… Que deviendrait l’industrie du contre-poison sans le maintien du poison ?
Aujourd’hui on ne meurt pas de faim dans les camps. On y meurt des conséquences du PAM (les principales maladies graves dans les camps sahraouis ont une origine alimentaire). On y meurt d’ennui et de désœuvrement, conséquence des échecs (volontairement ?) réitérés de la Minurso.
Le monde n’a pas besoin, par procuration, d’organismes internationaux déshumanisés pour incarner le prix Nobel.
Il a besoin de se reconnaitre dans des personnes dans lesquelles s’identifier pour devenir meilleur.
Jean-François Debargue, Le 9 octobre 2020
Ps : dans le même temps en France, le préfet de Calais interdit aux associations de distribuer de la nourriture aux migrants qui ont faim. Nul doute que nos autorités vont féliciter le PAM. Cherchez l'erreur...
vendredi 13 décembre 2019
Le Maroc vu du ciel et ses mensonges, Yann Arthus Bertrand
Hier soir, 10 décembre journée qui célèbre les droits de l'Homme, j'ai revu l'émission "Le Maroc vu du ciel". Je l'avais vu en juillet 2017. Il m'en était resté certes le souvenir de belles images de ce pays attachant, moins beau vu du sol que du ciel. Mais surtout, j'en ai gardé une grande colère : Maroc et Sahara Occidental étaient filmés comme un seul et même pays "marocanisé " !
Les deux cartes, au début et à la fin du film, simples longues silhouettes blanches le long de l'Océan Atlantique complétant virtuellement cette illégale annexion. Le ton est donné. En admirateurs, auteur du film et commentateur en ont fait un instrument à la gloire du roi du Maroc, dernier colonisateur de la dernière colonie du continent africain.
Bien sûr les images de Yann Arthus Bertrand sont très belles et le texte enthousiaste d'Ali Badou est poétique. C'est qu'il est magnifique, ce pays montré sans bidonvilles, sans décharges sur lesquelles s'affairent ceux qui cherchent de quoi survivre, et tant d'autres misères à ras de terre...
Un Maroc "de plein pied dans la modernité" si on fait abstraction des villages de l'Atlas où les conditions de vie n'ont guère évolué depuis le Moyen Age, et du niveau scolaire catastrophique en queue des classements d'acquisitions des élèves à travers le monde.
Le film ne pèche là que par omission.
Mais concernant la Marche verte de 1975 et l'annexion du Sahara Occidental par son voisin qui le convoitait pour ses richesses, le film devient un tissu de mensonges :
- Il exalte la Marche verte "pacifique" qui a été l'introduction à l'envahissement militaire de ce riche pays.
- L'Espagne, qui était le colonisateur du "Sahara espagnol" depuis la fin du XIXème siècle, s'en est retiré en 1975, par les accords tripartites de Madrid qui cèdent les deux tiers de cette terre au Maroc, et un tiers à la Mauritanie qui s'en retirera par la suite, occasion pour le Maroc de tout occuper du nord au sud. Donc dire que le Maroc a libéré les Sahraouis des Espagnols est un grossier mensonge !
- Cette grande marche verte civile n'a été pacifique que le temps d'amener les 350 000 porteurs de Corans, de portraits du roi et de drapeaux rouges avec l'étoile verte, sur la terre promise du Sahara, avant de les renvoyer.
- Ont suivi les chars, les avions et leurs bombardement au napalm, le génocide et la fuite d'une partie de la population sahraouie en Algérie où elle a pu s'établir dans la paix, non loin de la ville de Tindouf. Ces Sahraouis y sont toujours, 43 ans plus tard. Rien de tout cela dans ce film de propagande.
Pas de vue du ciel des villes des réfugiés dans le désert. Aucune image du plus long mur militaire du monde qui protège ces acquisitions illégales volées aux populations sahraouies, phosphates, poissons, agrumes .... 2700 kilomètres de mur seraient pourtant spectaculaires vus d'en haut !
Actuellement circule en France le film documentaire sur le Sahara Occidental "Fusils ou graffitis" qui montre le vrai visage d'un peuple qui a choisi d’être pacifique dans sa lutte depuis le traité de Paix avec le Maroc en 1991 , et dont les jeunes commencent à ne plus supporter le mépris, la discrimination, les tabassages, la torture banalisée, les crimes, le manque de métiers correspondant à leur formation et surtout l'éloignement de leur pays qu'ils n'ont jamais vu. Ils rêvent de prendre les armes pour chasser le colonisateur. Leurs sages aînés du Polisario cherchent à les en dissuader.
Après la première diffusion en 2017, France 2 a reçu des protestations contre ce trop beau film, et la chaîne n'en a pas tenu compte en rediffusant tel que le Maroc vu du ciel. Dommage !
France 2 se grandirait en réalisant un vrai documentaire, à partir d'une enquête sérieuse sur ce pays attachant, sans tenir compte de la position très officielle de la France qui, sans doute, ne le soutiendrait pas.
Trop d'intérêts en jeu ?
Marie-Jo Fressard, Solidmar
le 11/12/2019